~Feeling of Freedom~ [Livaï x Oc ] ~Fr~

~Chapitre 13

À quelques dizaines de mètres de là, on pouvait voir un petit groupe de soldats penché sur un corps. Ce dernier était ensanglanté et disloqué, preuve du rude choc auquel il avait été soumis. Une jeune femme blonde était à genoux. Elle avait d'abord terminé sa mission, le titan était maintenant aux mains de l'armée. La soldate laissait alors s'écouler sa tristesse. Elle venait juste de perdre une amie chère. Une fille avec qui elle avait partagé beaucoup de choses et qui était morte sous ses yeux, exactement comme Saul. Elle n'avait rien pu faire pour la sauver... Il était trop tard... La seule chose qu'elle pouvait faire à présent était d'honorer sa mémoire en se battant pour elle. C'était la dernière chose à faire...

Edel se laissa également tomber à genoux et pleura. Elle fut secouée par de gros sanglots et de nombreuses larmes pelèrent sur ses joues. À l'instar de tous, elle venait de perdre une amie. Cependant, depuis leur retour, les choses avaient évolué entre elles deux. Elles avaient déjà tenté d'avoir une relation mais cela n'avait pas été concluent. Mais après toutes ces épreuves, les soldates avaient décidé de se donner une nouvelle chance, un nouveau départ... Et tout se passait pour le mieux, tout était parfait. Elles comptaient l'annoncer aux autres à leur retour de l'expédition. Cela ne se fera jamais. Edel venait de perdre sa compagne, la seule qui arrivait à la comprendre réellement. La brune sentit son cœur se serrer et ses sanglots redoublèrent d'intensité.

Elle se pencha alors vers le visage figé de la soldate et déposa un doux baiser sur son front avant de doucement passer le dos de sa main sur la joue de la défunte afin d'en effacer les traces de sang. Une fois cela fait, elle posa délicatement la main sur les yeux désormais vide d'Azalée et les lui ferma lentement... Ses larmes qui avaient dévalé ses joues s'écrasaient dans l'herbe... On aurait dit qu'elle semblait vouloir diluer le sang avec ses pleurs, avec sa peine...

Arcisse, lui, ne disait rien. Il se contentait de regarder cet horrible spectacle d'un œil vide. Il ne pleurait pas, sans doute sa fierté mal placée qui l'en empêchait. Mais il se déplaça doucement vers Edel et posa simplement sa main sur le haut de sa tête, en signe de soutient muet. Liin fit la même chose en s'approchant doucement de la brune. Il plaça lentement une de ses mains sur son épaule. Il fut surpris de sentir un contact doux et chaud sur ses doigts. Edel venait de les lui attraper et les serrait désormais entre les siens...

La Capitaine se releva alors, et dit d'une voix claire quoiqu'un peu tremblante:

-Azalée Meister, 99e brigade d'entrainement. Affiliée à l'escouade du Caporal-chef Iris depuis aujourd'hui cinq ans. Déclarée morte à l'extérieur des murs il y a maintenant deux ans et déclarée vivante depuis seulement deux semaines. Soldate exemplaire, s'est battue avec courage et bravoure jusqu'à la toute fin. A offert sa vie à l'humanité. Elle reposera en paix désormais. Rompez, soldats...

À la prononciation de la dernière phrase, sa voix flancha. Tous les soldats se remirent debout et firent le salut, poing sur le cœur, saluant leur défunte amie et l'accompagnant dans son dernier voyage.

Une fois cela fait, ils se décidèrent à rejoindre la formation, auprès du titan féminin. Iris se pencha et prit le corps de sa subordonnée contre elle. Elle la souleva et s'envola avec, rejoignant les autres. Oui... Azalée était morte, elle devait l'admettre mais elle ne la laissera pas là! Elle aura droit à une tombe en bonne et due forme.

Les soldats étaient encore en train de tirer les derniers harpons quand ils arrivèrent. Le regard de la Caporale croisa celui de Livaï et d'Erwin. Elle détourna les yeux et se rendit rapidement jusqu'à la charrette où s'entassaient les cadavres. Elle prit le temps de recouvrir son amie d'un voile blanc puis rejoignit son père et son mari.

Son regard glaça les deux hommes sur place; il était vide et froid, dépourvu de toute vie. Sa voix, quand elle s'exprima était claire et nette, comme habituellement. Rien mis à part ce fameux regard, ne montrait qu'elle venait de perdre une amie.