DRACO

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Je m'entends gémir dans mon sommeil. Je sais que je suis en train de rêver, mais impossible de me réveiller. Je suis recroquevillé sous mes draps, en position fœtale. Tout mon corps tremble, transpire. Je sens cette maudite sueur glaçante et malade me recouvrir. Je suis en train de faire un cauchemar. Et comme d'habitude, je ne peux pas en sortir. Je revoie le dernier regard de cet homme que j'ai tant admiré et détesté à la fois. Je revoie le regard de mon père juste avant qu'on ne rentre tous les deux à Azkaban. Je revoie le regard de ma mère, teinté de tristesse, lors du procès. Je revoie la dernière lueur de vie s'échapper du corps dont je viens de priver l'énergie vitale. Je revoie les regards de haine, lors du procès et tous les jours depuis que je suis sortie de cette maudite prison. Des larmes se mêlent à ma sueur. Super, je serais encore plus moite au réveil.... Je me recroqueville encore davantage sous mes draps, comme si le mince tissu avait l'ultime pouvoir de m'extraire de ce cauchemar. La dernière vision est insoutenable. Le corps d'un garçon sans vie dans les bras d'un demi géant. J'entends quelqu'un crier. Un cri rempli de douleur. C'est surement dans le rêve. Non c'est surement moi. Et enfin, je me réveille.

Je suis dans mon appartement, il fait encore nuit dehors. Le silence règne. J'essaye de reprendre doucement mon souffle. Je suis trempé de sueur. Je passe la main dans mes cheveux en bataille, essuie le reste de larmes sur mes joues et file dans ma douche. De toute façon je ne pourrais pas m'en rendormir.

Je me suis habitué aux cauchemars. C'est comme ça depuis l'été de ma 6e année à Poudlard. Depuis le jour où cette maudite marque est ancré dans mon bras. Avant il me fallait plusieurs heures avant de m'en remettre. Plus maintenant. Mais je n'arrive toujours pas à me rendormir après.

L'eau glacé de la douche fait partir le reste des brides cauchemardesques. Les cheveux encore humides, je m'approche de la fenêtre et l'ouvre. Le froid me fait toujours du bien, ça remet les idées en place. C'est une belle nuit, pas trop fraiche et sans aucun nuage. La lune, presque pleine, éclaire d'une douce lumière la grande ville de Londres. C'est exactement la même ambiance que cette nuit-là, il y a un an.

Cette nuit-là, ce n'était pas Londres qu'éclairait la lumière argentée de la lune mais les toits du château de Poudlard.

Je venais de sortir de prison. J'avais fait ma peine à Azkaban. Mais il faut du temps pour se remettre de la présence quotidienne des détraqueurs. Qu'est ce qui m'as guidé à Poudlard ce soir-là, je n'en ai aucune idée. Après avoir affronté un énième cauchemar, j'avais pris mon balai et je m'étais laissé porter par les courants. Jusqu'à Poudlard. Après tout et malgré tous ce que j'ai pu en dire, cette école restera ma véritable maison. J'avais dû y aller inconsciemment.

Je m'étais poser sur le toit de la tour d'astronomie. J'avais passé un moment à regarder les étoiles, et essayant de ne pas penser a tous ce que j'avais fait, et surtout pas a la marque sur mon bras. Je regrette ce que j'ai fait. J'ai même essayé de faire disparaitre cette marque maudite. Mais à part la couvrir d'hideuse cicatrice d'automutilation, mes tentatives c'étaient soldés par un échec.

Si aujourd'hui je me suis fait à l'idée que je vivrais a jamais avec cette culpabilité sur les épaules, il y a un an c'était plus difficile. Surtout que j'ai eu l'espoirs de retrouver une place dans le monde Sorcier. Mais difficile de se reconstruire qu'on on vous rappelle continuellement vos erreurs passées. Six mois plus tard, je trouvais cet appart et mon travail coté moldu. C'est plus facile. Mais que dirais mon adoré père s'il me voyait vivre comme un sans pouvoir magique. Une décadence pour un Malefoy. Cette pensée me tira un sourire. Ce nom qui me tirait tant de fierté auparavant me donnait juste envie de vomir maintenant.

J'était resté longtemps sur ce toit. Je me sentais étrangement apaisé. J'aurais aimé que ses sentiments soient réparables, comme ils avaient réparé le château après la guerre. Il en restait encore des traces, des choses que l'on n'avait pas voulu réparer ou qu'on avait laissé pour se souvenirs. A ce moment-là, j'aurais préféré tout oublier, tout recommencer. Mais ce n'est jamais la solution.

HORCRUXE [Drarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant