IN MY BLOOD

Courage part2

Alors mes larmes avaient coulé. Sans pouvoir s'arrêter.

J'étais rentré chez moi trempée. Il était là. A m'attendre sur mon lit. "Je vais prendre une douche" c'étaient les seuls mots que je lui avais dit. Lorsque je sortis de la douche, une musique venait de ma chambre. La journée la plus horrible de ma vie. Cette musique!

"Qu'est-ce que tu fous!"

"Je mets un peu d'ambiance!" je l'avais regardé d'un air dédaigneux.

"Inutile!"

Il s'était approché de moi avant de souffler à mon oreille. "Nous sommes un couple maintenant rien ne nous retiens!"

Le dégout. C'était la seul chose qu'il m'inspirait. Je fermis mes yeux pour ne pas voir ce porc. Mais à cette même seconde il posa ses lèvres sur les miennes. J'eus envie de vomir. J'essayais de repenser à mon rappeur à la chevelure blonde pour ne pas lui cracher de dessus. Il laissa ses mains parcourir mon corps. De sa main putride il caressa mes fesses et l'envie de meurtre s'installa en moi. Les larmes commencèrent à couler. Je fermais mes yeux plus forts. J'essayai de me rappeler chaque souvenir que j'avais avec l'être que j'aimais. Ses yeux noisette dans lesquelles j'aimais me perdre. Ses cheveux d'un blond blé avec lesquels j'aimais jouer. Sa peau blanche que j'aimais toucher et qui me faisait frissonner. Ses lèvres roses... Il passa sa langue sur mes lèvres pour demander l'accès à ma bouche. A ce moment-là ma mère nous appela pour aller manger!

"Sauvé par le gong" avait-il soufflé dans mon oreille. Cependant je n'étais pas parti manger. J'étais partie extérioriser tout ce que je pouvais.

Je sursaute de peur. Ce souvenir en ramène plein d'autres plus dégoutant les uns que les autres. Je me lève et commence à frapper le mur en face de moi. Mes larmes me brouillent la vue. Trop de souvenir offensant. Sans savoir où je suis je recommence à courir. Je cours à travers différentes rues. Jusqu'à ce que j'en reconnaisse certaines. Le chemin que je prends commence à prendre forme. Je me dirige vers un meilleur endroit. J'arrive rapidement à ce pont. Ce pont où lui m'a demandé de sortir avec lui. Ce pont où j'ai pleuré. Ce pont où j'ai dit adieu à mon basketteur. Ce pont où mon malheur a commencé. Et où il finira. Je me mets à crier. Jusqu'à m'esquinter la voix. Je pleure une dernière fois. Je commence à lever ma jambe droite puis ma jambe gauche. Je m'assois sur le rebord et juste avant de sauter je dis d'une faible voix: "Yong-gi je t'aime. De tout mon être. Même si les autres voyaient ça comme un péché, moi je te voyais comme le paradis. Je t'aimerais toujours Yong-gi "

Et je saute. Mon corps rencontre l'eau. Mes larmes se mélangent à l'eau pure. Je ne ressens plus rien...

Quelque chose me caresse les cheveux. Une température de début de printemps. Une odeur familière s'incruste dans mes narines et essaye de me réveiller. L'odeur du café. Alors c'est ça être morte. Une chaleur qui vous entoure et le souvenir de la caféine. J'entrouvre très peu mes yeux pour habituer mes pupilles à la lumière puis commence à les ouvrir entièrement. Yong-gi. C'est ce que je vois.

"Toi aussi tu es mort Yong-gi "

Comme seule réponse j'ai le droit à un baiser. Ses lèvres sur les miennes. Elles m'avaient manquée. Tant de fois j'avais rêvé de les sentir encore une fois. De sentir ce contact charnel sans dégoût. De peur de rompre à tout jamais contact, j'attrape son cou pour rendre ce simple échange plus passionnant et plus langoureux. Au contact de sa peau, je frémis. Comme si j'avais reçu une décharge électrique. On finit par se détacher par manque de souffle. Il prend ma main et commence à jouer avec mes doigts. Ou bien est-ce moi qui joue avec les siens? Je ne sais pas trop!

"Je t'aime. De tout mon être. Je serais ton paradis. Je t'aimerais toujours!" A ces mots d'autres larmes commencent à parcourir mes joues. Mais cette fois-ci ce n'est pas des larmes de tristesse. Mais de joie.

"Il ne te touchera plus. Je t'en fais la promesse. Plus jamais. Désolé de ne pas avoir compris. J'ai tellement pleuré, j'ai arrêté de vivre. Je ne pouvais plus vivre sans toi. On dirait une collégienne qui parle".

Il lâche un petit rire nerveux. Je lui caresse la main avec la mienne de libre pour l'encourager à continuer. Je sais que cela lui est difficile de s'ouvrir et de parler de sentiments. Alors je ne le coupe pas et le laisse prendre son temps. Après une inspiration il reprend :

"J'ai appris ce qu'il t'avait fait. Il s'en vante à vrai dire. A ce moment-là je ne pouvais plus être de ce monde. Je n'ai pas pu te protéger." Je veux le couper me je me retiens. "Hier soir j'ai voulu tout arrêter mais le destin m'a donné une autre chance. Il m'a donné une deuxième chance de te sauver!" A ces mots il dépose un léger baiser sur mes lèvres avant de venir sous la couette avec moi. Il finit par lâcher ma main pour me prendre dans ses bras. Nos yeux parlent d'eux même. Il finit par me dire " Je te ferais oublier chaque chose qu'il t'a fait subir"

Comme une promesse, je hoche la tête avant de la nicher dans son cou. Je sens son cœur battre plus rapidement ce qui me fait sourire. Je sens ses mains s'enrouler autour de ma taille pour me rapprocher de lui. Il commence à souffler notre chanson à mon oreille. Je commence à m'endormir. Un vrai sommeil toque à ma porte. Comme je n'en ai pas eu depuis longtemps. Sans dégoût. Sans cette envie incessante de vomir. Sans souvenirs douloureux. Juste les bras de Morphée et un souffle chaud contre mon cou. 용기. Yong-gi. Cela signifie courage en coréen. Et avec ce courage il m'a redonné vie. Mon Yong-gi.Il me chuchote des derniers mots...

"Je les ai vu. Tes larmes. Ce soir-là. J'ai vu tes larmes couler." »

Courage.용기.