Je le regarde au loin. Je sais. Je sais qu'il ne se retournera pas. Et pourtant j'espère qu'il voit les larmes qui coulent.
Elles ne coulent pas à cause de lui. Elles coulent à cause de cet homme qui dit m'aimer et que tout le monde croit. Je ne suis pas la fille parfaite alors lorsque ma mère m'a dit " il t'aime et au moins je te saurais en sécurité s'il te plaît accepte." je ne voulais pas qu'elle souffre une fois de plus à cause de moi alors j'ai dit oui.
Je suis le genre de fille qui se sent mal dans sa peau. J'ai toujours envie de tout casser. Le luxe m'ayant étouffé peut-être. Mon père toujours au bureau. Ma mère souhaitant que je devienne cette fille qu'elle a toujours rêvé. Et mon frère l'élève modèle. Tout cela me dégoute.
Une fois de plus je sors par cette fenêtre. Je ne peux pas rester ici. J'étouffe. Je commence à me promener dans ces quartiers riches. Il n'y a rien, juste l'ennuie. Je commence à courir. De plus en plus vite. Lorsque je m'arrête je suis dans un autre monde!
"Oh une minette, on va pouvoir s'amuser les gars ce soir!" Je laisse un rictus apparaître sur mon visage.
"Je confirme, on va s'amuser ce soir!" Ils sont trois, ça sera rapide! Les coups partent d'eux même, je ne vois plus que du rouge, je frappe, encore et encore sans pouvoir m'arrêter!
"Pitié...." Je lui crache au visage avant d'essuyer mes poings sur son tee-shirt. Les cours d'autodéfense sont la seule chose d'utile que mon père ait fait même si je ne les utilise pas de la bonne manière...
"Encore en train de te battre!" Je me retourne mais bien sûr personne. Cette voix est dans ma tête. Sa voix! Je me souviens du jour où je les rencontré, dans ses yeux je me suis tout de suite perdue.
" Frappe jusqu'à ce que toute ta rancœur disparaisse" Il m'avait prêté sa batte pour que je frappe sur ces voitures déjà bien amochées.
"Tu devrais arrêter de te faire du mal!"
"Je ne me fais pas du mal!"
"Regarde l'état de tes mains!"
Je me souviens qu'à ce moment il avait pris mes mains et avait déposé un baiser sur chacun des poings où le sang n'avait pas encore sécher...
"Et toi ! C'est toi qui a fait ça!" Une voix, cette fois-ci réelle, me sort de mes pensées. Je regarde cet homme, lève mes épaules et part en courant. Je l'entends crier des insultes à mon égard mais je m'en fous. Je laisse mes poumons se remplir d'air puis se vider. Les courses poursuites, encore un souvenir où il était là, près de moi. Je lui tenais toujours fermement la main. Ou bien était-ce lui qui tenait la mienne? Je ne sais plus. On courrait jusqu'à ce terrain de street basket. Il m'apprenait à jouer pendant que j'applaudissais lorsqu'il faisait des beaux paniers. Je me souviens du jour où il m'a appris à shooter. Il avait collé son corps au mien, je pouvais sentir ses battements de cœur à travers mon dos. Ses mains touchant les miennes pour mieux les repositionner. Et lorsque je me retournai vers lui avec ce sourire fier d'avoir mis ce panier, je me souviens de notre regard. Quelque chose s'était déclenché à l'intérieur de moi. Il avait baissé sa tête vers la mienne jusqu'à déposer ses croissants de chairs sur les miens. Ce doux baiser. Je me souviens encore du goût qu'il avait. Il y avait du désespoir. Mais surtout de l'amour. Lorsque nous nous étions détachés, il avait juste passé ses doigts dans les miens et nous nous étions assis, nos mains entrelacées, jusqu'au petit matin. Ma tête sur son épaule. Sa tête sur la mienne.
La pluie qui commence à tomber me ramène à la réalité. Je ne sais pas où je suis mais je m'en fous. Je vais dans une petite ruelle et m'adosse au mur. Je me laisse tomber. Mes larmes font de même lorsque le souvenir de ce jour me revient en mémoire. Ce jour maudit. Il pleuvait ce jour-là aussi...
"Oublie-moi"
"Qu'est-ce que tu racontes?"
"J'ai quelqu'un d'autre dans ma vie!"
"C'est quoi cette phrase toute faite! Arrête de mentir, je sais très bien que tu ne ressens rien pour ce type friquet s'il te ..."
"Tais-toi Yong-gi! Tu ne sais rien! C'est fini entre nous! Il n'y a jamais rien eu entre nous!" Mes mots devaient être durs pour que je puisse me libérer de son emprise. Il fallait que lui aussi me dise des mots durs pour que je puisse l'oublier.
"Et cette musique? Celle que nous avons écrite à deux! Et ces soirées au terrain de basket? Et ce soir-là! " Me remémorer tous ces souvenirs me faisait mal! Je ne voulais pas lui dire adieu. Non je ne voulais pas. Je cherchais malgré moi une once d'espoir dans ses yeux. Mais il n'y avait que tristesse.
"Oui tu as raison, il n'y a jamais rien eu!"
A cette phrase mon cœur s'était arrêté.
"Adieu"
Je vis son dos s'éloigner petit à petit. Il devenaitde plus en plus petit au fur et à mesure qu'il s'éloignait dans la nuit noire.Mes larmes coulaient. Je voulais qu'il se retourne. Pour voir mes larmes. Jevoulais qu'il comprenne. Qu'il comprenne que tout ceci n'était qu'un mensonge! Mais je le savais. Je savais qu'il ne se retournerait pas. J'en étais sûr.Alors mes larmes avaient coulé. Sans pouvoir s'arrêter....
La suite jeudi!
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IN MY BLOOD
De TodoVoici un livre où je posterai les mêmes textes que ceux de mon site pour permettre une plus grande visibilité. Pour l'instant les publications se feront le jeudi et le dimanche N'hésitez pas à laisser des commentaires! Dans ma bio il y a touts les l...