Chapitre 3 : Ses lèvres blanches

118 10 5
                                    

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Mes jambes lâchèrent, je me laissais glisser contre le mur à côté de la porte. Ce n'était pas possible, pas croyable. Pourtant c'était vrai, le fait de sentir la présence de Yoongi, le fait qu'il était en vie n'était qu'une illusion. Alors depuis deux semaines c'est comme si je parlais à un légume, il était comme déjà mort. C'est comme si tout s'était finit au moment où il a lâché ma main, au moment de l'accident.

Je ne pus cette fois empêcher de retenir mes larmes de couler silencieusement mais abondamment, c'était trop dur. Je revois encore son visage joyeux et souriant, changer en expression de terreur... Il n'aurait pas dû lâcher ma main à ce moment.

A ce moment précis, j'avais le triste regret de ne pas avoir été à sa place.

**

Paris, 20h. Cela fait 3h que j'attends impatiemment, le temps d'avoir la réponse de la mère de Yoongi. J'attends de savoir s'ils le débranche ou non. C'est à la famille de décider, et sachant que je ne suis pas mariée à Yoongi, mon avis ne compte pas. Je n'ai aucun pouvoir.

3h d'horrible souffrance, au bord du  gouffre, à m'imaginer le pire.
3h à repenser à tous nos moments passés ensemble... Les meilleurs et même les pires remontent à la surface et je ne sais pas si je dois sourire ou pleurer.
Tout simplement, c'était sans doute les trois pires heures que j'ai passé de ma vie. Le stress et la tristesse sont au rendez-vous. Pourtant, je devrais m'attendre à bien pire...

Assise sur un siège de la grande salle d'attente, je n'arrive pas à penser correctement. Et si elle acceptait ? Ça voudrait dire que je ne retrouverais plus jamais Yoongi... Tous les espoirs ce seraient envolés, même les plus forts.

Mais s'il en venait à ne pas être débranché, son état ne changerait peut être pas, ça serait sans doute « de l'acharnement » comme disait le médecin. Mais il restait en moi un espoir qu'il puisse guérir et se réveiller.

J'avais en tête la fameuse pratique dont avait parlé le médecin à ses collègues, et celle-ci m'intriguait. 

C'est alors qu'un spécialiste arriva d'un pas décidé vers moi, me sortant de mes pensées. Avant même qu'il n'eut prit le temps d'ouvrir la bouche, je me levais instinctivement. Il connaissait la réponse. Il détient une information sans doute inintéressante pour lui, mais cruciale pour moi.

Presque sans un mot, je le suivis tout au long de ces longs couloirs. Cela devenait maintenant presque une habitude de voir des murs entièrement blancs à en donner des sueurs froides et l'odeur de désinfectant qui pique les narines. J'espère sincèrement que cela ne va pas durer.

Le médecin s'arrêta puis me regarda. Dans son regard, il y avait comme quelque chose qui me demandait le top départ pour ouvrir la porte et accéder soit à la pire des nouvelles, soit à l'espoir renaissant. Je hoche alors la tête et il ouvrit la porte.

Au moment où j'arrivais dans la chambre, je compris. J'avais l'impression de revoir une scène. C'était presque inexplicable.
Sa mère était là, exactement au même endroit.
Je m'avance vers le lit d'hôpital. Il était bel et bien devant moi. Il était là. Je m'assis à ses côtés et lui caresse la joue précautionneusement. Celle ci était un peu plus froide que d'habitude. Je contemplais son visage si magnifique, celui ci étant en aussi plus blanc que la normale.

Bizarrement, je n'entendais plus le bruit des machines.
Des perles salées commençaient à glisser sur mes joues abondamment.

Je me baisse doucement et viens alors laisser un baiser sur ses lèvres froides.

Un très léger sourire se dessinait sur ses lèvres, il n'avait peut être pas pas souffert finalement.

C'est alors que j'entendis des voix me parler, brisant la bulle qui s'était formée autour de nous deux, comme un mur transparent qui nous protégeait de la réalité. Voyant que je ne bougeais pas, les médecins commencèrent à me prendre par le bras pour me faire éloigner de Yoongi. Ce fut une chose des plus compliquées car il était impossible de me séparer de lui. Je criais et me débattais pour que l'on me lâche, c'était comme un enfer. On m'arrachait l'homme que j'aimais, on me le prenait. Ils n'avaient pas le droit, je n'arrivais tout simplement pas à le croire.

Les médecins prirent alors ma place pour le recouvrir d'un drap blanc jusqu'à la tête.

C'est ainsi que la faucheuse arriva, et fit son travail, aussi horrible qu'elle ne l'est.

« Heure du décès : 20h50. »

Voilà comment je venais de perdre Yoongi.





A suivre...

resurrection  {m.yg BTS}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant