la continuité...

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Ma lulu chérie
C'est la dernière fois où je peux tenir mon stylo. Oui, la toute dernière fois... Alors, c'est tout naturellement que je prends la plume pour t'écrire ces quelques mots
Si tu les lis d'ailleurs, c'est que je suis parti. C'est difficile à écrire alors je suppose que ça doit être dur à lire. Alors pardonne moi... Pardonne moi ma lulu!
Tu sais, j'ai vraiment peur..
Peur d'après, mais surtout inquiet. Inquiet pour toi lulu...
T'es si fragile... Et je ne serai même plus là pour toi... Enfin si, façon de parler! Je serai ton ombre lulu. Partout ou tu iras je serai là! Tu reconnaîtra mon odeur quand tu humeras le doux parfum des fleurs. Tu sentiras mon souffle quand le vent rugira. Même la fraîcheur de la pluie sur ta peau innocente, sera synonyme de moi! Je ne te laisserais pas. Promis lulu!!!
Je voulais aussi te dire que tu es formidable! Tu es toi, tu es vraie, tu es unique! Tu as tout pour être heureuse! T'es quelqu'un de bien lulu! N'oublie jamais ça!
J'aurai aimé te le dire et te le redire mais le temps ne nous en laissera pas la chance. Je ne peux que te l'assurer une unique fois à la place d'une infinité. Tes oreilles me remercieront plus tard
Ne culpabilise pas non plus! Tu n'y es pour rien! Vis pour moi, vis pour 2, si ça peut te soulager mais sois heureuse!
Je t'aime ma lulu
Ton grand frère pour toujours
Hugo

Cela faisait maintenant un mois, 4 semaines qu'il n'était plus là...

30 longs jours que j'étais terrée dans ma chambre, secouée de larmes, envahit de pensées négatives. Triste à en mourir!

30 putains de jours que je relisais cette foutue lettre, que je la pliais, repliais et dépliais.

30 jours que je fuyais la vérité, assise sur mon lit, la tête sur mes genoux, mes mains entourant ces derniers, en train de fixer un point invisible, coupé du monde...dans mon monde...là où il était...

Mais aujourd'hui, mon cerveau ressassait des pensées plus réalistes. Il réfléchissait pour deux, mais n'obtenait guère de résultats concluants. Les minutes qui  défilaient n'arrangeaient rien... Au contraire, mon coeur se serrait de plus en plus.

Les dernières paroles de ma mère resonnaient encore amèrement:

"Tu sais, c'est dur pour tout le monde Ludivine... Mais quand on te voit si mal avec ton père, on se dit, ça ne peut plus continuer.  Tu ne peux pas continuer de pleurer un passé qui ne reviendra pas. Certes, ce n'est pas n'importe quel passé. C'est un beau passé, rempli de beaux souvenirs. Mais maintenant ça suffit, il faut aavancer, continuer de vivre! Lundi, tu retourneras au lycée. Qui sait, ça te changera peut-être les idées?...

Je suis désolé, "avait elle murmuré quand mon regard vide, dénué de toute expression l'avait fixé...

Vole tes rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant