sahar

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catharsis didactique à l'amertume échouée, les mots s'entrechoquent dans une émanation sourde, presque incertaine. l'infaillibilité se fait naufragée des aurores précaires, regards lisent les traits du visage comme lucarne sur l'esprit, tandis que les chimères diurnes sont ramenées dans le monde des vivants. pensées qui brûlent l'épiderme, corrosion des dernières bribes de lucidité, sahar n'est plus qu'une i l l u s i o n trop bien ficelée, une môme aux convictions destructrices, prisonnière des engagements faits à un mort. colère conquérante de l'encéphale isolé, les pupilles sont aqueuses, l'azur a perdu de son bleu océan, englouti par le trouble des émois. allusions des souvenirs nocturnes, le cœur se couvre un peu plus d'a c c r o c s une nouvelle fois, s'abîme comme un fragile morceau de verre trouvé sur l'asphalte. les mensonges comme arsenal, la vérité est niée, rejetée, phalanges déjà rougies par les fantômes du passé revenus hanter les deux gamins. les fardeaux sont trop lourd pour leurs frêles épaules, remords qui les consument, amas d'amertume sur la conscience. rage aux tripes, les envies d'hurler une peine sans f i n, la perte d'un être cher, les sinistres de l'animosité qui gangrène un peu plus l'innocence de sahar. gamine vise dans le tas, nécessité à demi viscérale de blesser l'autre, naïveté soudaine, elle y croit sans réellement y croire, peut-être qu'en blessant les autres, ça fera moins m a l, que la souffrance du deuil s'arrêtera subitement, comme si elle n'avait été qu'un cauchemar, comme ceux qui peuplent les nuits insomnies. tout a été trop soudain, et l'espoir de revoir le visage de leo est toujours là, présente, dans un coin de la tête. enfant tempête, nécrose, c'est comme ça qu'elle fonctionne, sahar, comme une vieille blessure qui s'infecte, les tissus érodés qui ne guérissent j a m a i s. les regards se font animés d'une haine sans pareille, face à face, le reflet d'une même miroir brisé en deux. les échanges sont acharnés, et sahar, elle vise en plein dans son myocarde, elle le touche en plein palpitant. m a l. y'a plus que ce mot à l'esprit, les iris s'humidifient lentement au fur et à mesure des minutes, l'assurance est feinte, les paroles sont emprises de toute la frénésie de la férocité perçue dans les yeux bleus. il ne veut plus jamais la voir, et sahar n'est plus qu'un simulacre, l'érinye revenue pour venger ceux qui se sont envolés. poing qui vient s'abattre avec une rage incontrôlée sur le casier, bruit sourd, écho de la colère qu'il abrite. le cœur qui s'emballe précipitamment, certitudes remises en cause par cette crainte d'accepter la vérité. parce qu'il faut un c o u p a b l e pour que douleur s'atténue, il est (était) la pénitence qui le reliait à la disparition des ressentiments. les regards qui se croisent à nouveau, l'atmosphère est acide, et ce regard fait l'effet d'une gifle. v i o l e n c e. croyant mettre le coup de glas, gamine s'est tiré en plein dans le palpitant, détruisant toutes les évidences qui alimentaient le feu dans l'encéphale. je ne comprends pas. les prunelles humides, ses paroles sonnent comme une bouteille à la mer, échouée et les regrets assaillissent sahar. l'impulsivité a envahie les décisions, a détruit les dernières parcelles de lucidité, et maintenant, les regrets face au visage marqué par les larmes essuyées. explique-moi. elle plonge ses iris dans les siens, la colère effacée, vide. ces mots sont des supplices, l'incompréhension dans les yeux, mais gamine reste muette, de marbre. leo, ça te dis un truc? prononcer son prénom lui écorche le palpitant, l'amoche nocivement, comme ammoniaque sur l'épiderme.
ils sont là, à se regarder,
les mots qui manquent.
mais la peine, elle, toujours présente.

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