Tom

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Je continue malgré moi à chercher ce qui manque à ma vie. Comme une sensation d'absence, une impression d'avoir oublié quelque chose.
L'écho d'une voix dont j'ignore la provenance ne cesse de m'appeler.
Sarah, l'amour.
Sarah, la vie.
Sarah, le destin.
Pourquoi devrais-je m'efforcer de persister à croire en quelque chose qui n'existe pas ?
Pourquoi m'obstiner à vouloir garder ton prénom près du mien ?
Mes veines,mon cœur, mon sang.
Mes poumons, mon oxygène, mon métabolisme.
Tout est fait de toi.
Mon cœur c'est toi, quand je parle c'est toi, quand je respire, c'est toi.
Quand je souffre, c'est encore toi.

Je m'efforce de laisser la vie suivre son cours.
Je m'essouffle à crier toutes sortes de choses pour ne pas hurler ton nom.
Je persévère à dormir dans un grand lit, qui ne serai jamais rempli même si milles personnes me tenaient dans leurs bras.

Je persiste à croire qu'un jour je ne regarderai plus le soleil en me disant qu'il lui ont donné le mauvais nom.
Je rêve encore, qu'un beau matin je me réveillerai en réalisant que tout cela n'était qu'un cauchemar.
Que ce n'était pas vrai, je ne respirais pas du tabac, que je ne prenais pas de xanax et que je ne perdais pas mon temps à sourire à des inconnus en leur trouvant de faux points communs avec toi.

Je vois ton sourire sur chaque lèvres, et j'entends chaque bouche prononcer ton nom lors des présentations. Je vois tes yeux partout où je pose les miens. Chaque morceau de musique est le tien, et chaque guitare c'est ta main qui la gratte.

Je continue de croire qu'un jour je ne chercherai plus ton parfum dans les magasins.

Je m'encourage à perdre la tête en regardant de vieilles photos de toi, et j'ai cherché sur internet mais je ne trouve pas quelle est cette maladie. Mon psychiatre ne comprends pas pourquoi je ne veux pas tourner la page. Je n'y arrive pas, tu me ronges. Tu as mis mon cœur dans une petite boîte et tu la gardes sous ton oreiller de manière à ce que chacune de mes nuits soit tienne même si je suis à des centaines de kilomètres.

Tu as embarqué avec toi tout l'amour que j'étais capable d'offrir et aujourd'hui je n'en ai même plus pour moi. Je me regarde mais je ne vois qu'une coquille vide, qui mange et qui mange car il faut manger pour survivre. Qui dors et qui dors, car les journées passent plus vite. Qui prends des médocs et des anxyo, car ça fait mal trop mal de penser.
Dans le miroir, je vois deux yeux bleus qui me rappellent qu'avant j'étais quelqu'un. J'ai deux yeux bleus qui te cherchent partout même quand tu n'es jamais là.
Je ne me souviens plus de ta voix.
Et je crois que c'est ce qui me tue le plus.
Le désespoir tue plus que la clope.

Poèmes D'une Fille SolitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant