C'était la nuit dans ce cœur, ça l'avait toujours été. C'était le sombre linceul sur les pleines printanières de jadis. Des fleurs recroquevillées, des animaux tapis dans la terre, et son ciel d'autrefois bien loin dans sa Voie Lactée !Il ne se souvenait plus des jours heureux. Ils avaient fui dans le vent. Ils ne reviendraient jamais. Ils étaient partis un jour. Et ce jour-là, c'était la nuit. Et la nuit même avait fui. Il lui restait les fracas du chagrin, l'éclat des larmes et les langueurs de la peine. Mais la poésie l'avait fui ! ne restaient que le chagrin, les larmes et la peine.Le Monde l'avait fui.Il ne lui restait que ce cœur pris dans les tourments du Néant ! Mais du Néant devait-il reconstruire le monde. De là devait-il l'achever, ainsi s'achever. Il croyait le Temps un guérisseur... le Temps l'avait trompé ! Tout ce qu'il avait cru, tout ce qu'il avait espéré, tout ce à quoi il avait aspiré... Tout ! était parti en fumée. Et la fumée s'était envolée, de ses plumes de cendre, de ses ailes noires de suie, de son bec de charbon et de ses yeux étouffés, suffocant d'une lueur effleurée, affleurante, d'une lueur égarée, errante ! Et cet oiseau du rien, ce phénix du Néant, glapissant au loin dans ce cœur, envoya les corbeaux du monde ronger ce cœur. On lui avait déchiqueté le cœur, mais il n'avait pas fui, lui.
-Blossom
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The Notebook
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