1-Deyan

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— Ouais, je suis dans ma caisse. J'arrive, ne t'excite pas, et baisse d'un ton ! À propos de ça, je... Et merde, putain !

À la dernière minute, je vois le feu passer au rouge et pile la voiture in extremis. Les pneus crissent, je lâche mon iPhone qui effectue un vol plané et va s'écraser sous mon siège. Les pieds sur le frein et l'embrayage, je jure dans ma barbe. L'un de mes potes, Duncan, assis côté passager se met à râler.

— Deyan, merde ! Regarde la route au moins !

— Et vous, vous servez à quoi, bande de blaireaux !

— J'ai renversé des frites sur ta banquette, me lance Charly assis derrière.

Je me tourne, prêt à lui gueuler dessus, et tombe sur sa face de con en train de sourire.

— Je déconne, détend-toi. On sait que tu tiens à ta caisse comme à ta vie. Je fais gaffe.

— T'as plutôt intérêt sinon tu descends illico !

Cet abruti continue de rire en mangeant son hamburger dégueulasse. Putain, même sous amphétamine je ne mangerai pas ça.

— Oh, les gars ! s'exclame Duncan. Mattez-moi ces culs qui traversent la rue. Putain, visez le matos !

Deux meufs, sapées comme jamais, marchent et on dirait qu'elles ont un un balai coincé dans le derch. Elles sont pétées de thunes ça se sent d'ici. Leurs têtes me dit quelque chose. Je les ai déjà vues traîner avec... Oh, putain ! Je tourne mon visage vers le trottoir. Une troisième fille parle au téléphone. Bien sûr, ça ne pouvait être qu'elle. J'examine le feu qui finit par passer au vert, croise malheureusement le regard de Jelena, qui esquisse un sourire diabolique car elle me reconnaît. C'est à ce moment-là que mademoiselle raccroche et décide de traverser. Elle prend tout son temps alors que j'appuie sur l'accélérateur pour lui signifier de bouger son cul. Tu parles ! Elle s'arrête devant le capot, croise les bras et m'observe avec des lances flammes dans les yeux.

— Non mais elle est sérieuse, cette nana ? crie Duncan. Hé ! Bouge de là, tu ne vois pas...

— Ta gueule ! lancé-je à mon pote en éteignant le moteur.

Je souris et sors de ma caisse. Il n'y a pas de voiture sur le point d'arriver et même si c'était le cas, personne ne me dirait rien. Ici je suis respecté par tout le monde. J'ai bâti mon empire et il s'étend sur plusieurs quartiers.

— Jelena, je peux savoir ce que tu fous ici ? demandé-je en avançant vers elle.

Je la dévisage. Son débardeur blanc échancré laisse apercevoir la naissance de ses seins. Mon regard se baisse encore et tombe sur sa jupe en jean bien trop courte, dévoilant ses longues jambes aux cuisses charnues. Et pour finir, elle porte des chaussures à talons dont les lanières serpentent de ses pieds jusqu'à ses genoux. Un détail à la con, mais ça me rend fou. Rien à changer, elle a tout ce qu'il faut là où il faut. Bien en chair, tout ce que je kiffe.

— Tu as fini de reluquer la marchandise ? Alors, tu achètes, oui ou non ?

Je serre les dents. Le problème avec Jelena, c'est qu'elle a la langue bien pendue. Et ça me plaît un peu moins, parce qu'elle me rentre dedans à la moindre occasion.

— Ne me cherche pas, miss. Réponds à ma question, s'il te plaît. Pourquoi tu es sur mon territoire ?

— Oh, arrête de jouer les caïds avec moi. Je te rappelle que j'étais là quand ma mère changeait tes putains de couches !

Je l'attrape par le bras et ramène violemment son corps contre le mien. Outre la sensation agréable que cela me procure de sentir ses courbes, je déteste quand elle me prend de haut de cette façon.

Cry For Me, BitchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant