Chapitre 1 - 89 Avenue Émile Zola

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"Et voilà", dit-elle en posant le dernier carton.

Épuisée, Ambre écarta les mèches rebelles qui s'étaient collées sur son visage pâle et rassembla ses cheveux en une queue de cheval flamboyante. Ses efforts combinés à la chaleur de l'été lui donnaient affreusement soif, elle alla à la cuisine se servir un verre d'eau.

Le camion était à présent vide et il lui restait encore quelques jours avant que sa grand-mère ne rentre de son voyage. Cela lui laissait donc un peu de temps pour s'installer. A peine venait-elle de recevoir sa confirmation d'inscription à l'école des Beaux-arts de Paris qu'elle a déménagée ici. Il lui restait un peu plus d'un mois avant la rentrée.

Quand elle a parlé de déménager à ses parents, ils ont rapidement accepter. En plus, "toi et ta grand-mère ne vous voyez que rarement alors vous pourrez faire connaissance; et puis ça te ferait du bien de changer d'air", lui avait dit sa mère. Ambre en doutait mais elle ne pouvait plus rester là-bas, elle n'en avait plus la force. C'était une chance pour elle que Jacqueline se propose de l'accueillir pendant ses études.

Elle repensa à ce qu'elle avait laissée derrière elle. Elle n'avait pas vraiment d'amis à regretter, ce qui lui manquerait le plus c'était son ancienne maison. Elle était entourée de champs, de bois et de rivières à perte de vue. Et étant dotée d'une imagination débordante, elle ne manquait jamais d'inventer d'une histoire à chaque sortie, elle allait ensuite raconter à une petite sœur. Elle n'aimait pas se retrouver loin de Camille, elle lui manquait beaucoup. Inconsciemment, elle porta sa main à son cœur, où se trouvait le son collier. Elle l'avait pris en souvenir. Même si la longue chaîne s'emmêlait parfois dans ses cheveux pendant son sommeil, elle ne le quittait jamais.

Reportant son attention sur la montagne de carton qu'il lui restait à ranger, elle mis aussitôt la main à la patte. Plus tôt elle aurait fini, plus tôt elle pourrait sortir se balader.

***

OK, ça allait être long. Ça faisait déjà quatre heures de travail, et on avait l'impression que c'était pire qu'avant. Le nombre de cartons, dont les contenus s'étalaient un peu partout, n'avait pas vraiment l'air de diminuer. Heureusement, Ambre était quelqu'un d'assez organisée, alors tout ce bazar devait avoir un sens pour elle. Mais là, elle commençait à vraiment en avoir marre. Il fallait qu'elle sorte un peu. Oui, une pause lui ferait le plus grand bien.

Elle n'était pour ainsi dire jamais allée à Paris, elle ne savait pas trop quoi faire. Elle réfléchit quelques secondes, et opta pour simplement aller visiter le quartier. Elle en profiterait pour situer les différents commerces à proximité de chez elle, notamment la supérette comme lui rappelait son ventre affamé.

Et c'est ainsi qu'au hasard d'une rue, elle découvrit Le Café.

Le café des âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant