Chapitre 3 : Rencontre au commissariat ( PDV Alyssa )

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« Alyssa ! crient mes parents. Descends-nous ton portable ! »

Je lève les yeux au ciel puis me lève de mon lit, mes écouteurs dans les oreilles. Heureusement que j'ai fini d'écouter ma chanson, sinon je me serais encore énervée contre eux. Après avoir fait ce qu'ils m'ont demandé, je sors un sac de mon armoire et le balance sur mon lit : je vais fuguer en cachette comme tous les soirs. Je décide de le remplir avec des paquets de bonbons, une bouteille d'eau et une carte pour me repérer dans la ville, au cas où je me perdrais. Oui, parce que j'habite à Londres, autant dire que c'est carrément la merde si je ne retrouve pas mon chemin. En tous cas, je suis trop contente : une nouvelle arrivante va rejoindre ma bande ce soir ! Je suis pressée de lui montrer que c'est moi la leader et la plus intelligente du groupe, j'espère même que je vais l'effrayer, ce serait hilarant.

J'ai réussi sans difficulté à quitter ma maison et je suis actuellement dans la rue, il ne reste plus qu'à trouver les filles ! J'accélère le pas, lance des regards furtifs dans toutes les directions, elles sont là, adossées contre un mur.

« Salut ! La nouvelle n'est pas encore là ?

— Nan, me répond Sarah les mains dans les poches.

— Elle s'appelle comment ?

— Demande à Taylor, moi je retiens pas les prénoms », lance Sarah nonchalante.

Taylor est un peu la victime du groupe donc elle préfère se faire oublier et parler le moins possible. La situation est donc très amusante.

« Euh, je crois qu'elle s'appelle Trinity. »

Nous attendons quelques minutes, silencieuses, mais j'ai déjà des idées de bêtises à faire, et je suis plutôt fière. Mon souffle se transforme peu à peu en vapeur car la nuit commence à envelopper la ville. J'adore le froid hivernal, il est si doux et douloureux à la fois, comme une caresse désagréable. Mes oreilles et le haut de mes joues deviennent roses, mes doigts blanchissent et je sens mes lèvres se dessécher.

Une ombre féminine qui avance vers nous se dessine dans le pénombre, sa démarche est légère. Je distingue à présent son visage car son portable l'éclaire. Elle nous salue par un signe de la tête, on dirait une bourgeoise...

« Tu sais, tu peux parler, on va pas te bouffer. »

Je donne un coup de coude à Sarah, pas parce que ce qu'elle me dit me gêne, mais parce que c'est à moi de stresser les nouveaux.

« Je sais, murmure la nouvelle.

— En tout cas t'es vraiment fraîche ! »

Elle me remercie et je vois dans ce regard une immense gêne. C'est un délice de voir son visage d'ange embarrassé.

Nous nous mettons à marcher et je leur explique mon plan : on va sonner chez les gens et essayer de s'introduire chez eux en se faisant passer pour des membres d'une association, puis leur voler des objets et de l'argent. La première victime est une dame âgée ; "Mrs Katy", que nous connaissons bien car on dit d'elle qu'elle est complètement barjo. Nous appuyons sur la sonnette plusieurs fois avant qu'elle ne sorte, déjà en pyjama. Nous lui tendons alors les prospectus que j'ai préparé en amont.

« Et qu'est-ce que je peux faire pour vous les jeunes ? Ça n'est pas 10 euros qui vont changer le monde.

— Certes madame, mais ça peut déjà aider quelques personnes qui ont besoin de nourriture.

— Je reviens, je vais chercher ma monnaie.

— On peut vous accompagner ? En faite, nous marchons déjà depuis un bon moment, et boire de l'eau nous ferait du bien. »

𝕋𝕙𝕖 𝔽𝕒𝕝𝕝Où les histoires vivent. Découvrez maintenant