Monsieur Biling

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Je marchais dans la ville, de hauts immeubles colorés semblaient bouger lentement et la musique résonnait dans mes oreilles. Les formes lumineuses au sol bougaient en rythme et le ciel changait de couleurs. L'heure s'afficha devant mes yeux et je vis qu'il était bientôt l'heure d' aller interroger Monsieur Biling, le dirigeant de la deuxième division atlantique. Pour moi, cet homme était puissant, mais pour lui, il lui restait beaucoup d'échelons à gravir. 

Je désactivai le mode "balade urbaine" puis sélectionnai "bureau de travail". Me voici donc assis derrière un bureau massif et je réajustai mon jean transformé en costume par défaut, même si je savais que cela ne changait rien à mon apparence. Monsieur Biling apparit dans l'encadrement de la porte

- Bon je n'ai pas beaucoup de temps alors faisons ça vite s'il vous plaît 

- Bien sur, je ferrai mon possible. Asseyez vous

Mon interlocuteur se déplacait de la porte à la chaise sans marcher. Il semble "léviter". Donc Monsieur Biling avait les moyens de s'offrir une de ces mises à jour qui ne vous promettait plus aucun effort physique... Il avait aussi été retouché par un programeur qui avait modifié son apparence. Mais j'étais ici pour travailler. 

- Bien monsieur. J'active les caméras. êtes vous prêt ?

Il se recoiffa puis acquiesça. Avec mes mains, je configurai les points de vue de notre interview qui s'affichaient devant mes yeux.

- Bonjour Monsieur Biling !

- Bonjour monsieur ! 

Monsieur Biling apparit tout de suite beaucoup plus souriant 

- Alors j'ai plusieurs questions à vous poser pour notre podcast quotidien. Quelles études avez vous fait pour en arriver là ? Comment avez vous réussi à arriver à ce point ?

Monsieur Biling se mit a réciter un discours inintéressant sur l'importance des études au détriment des loisirs et de la motivation, du travail et de la patience qui permettait  d'arriver à ses objectifs. Je savais pertinemment que c'était faux, qu'il faut de l'argent pour réussir mais j'étais obligé de rester souriant et d'être d'accord.

Une fois notre interview terminée, je désactivai les caméras puis Monsieur Biling me dis en sortant

- Bon courage Maxime. Vous faites un très bon de travail de journaliste

- Merci Monsieur. Vous aussi, vous êtes un exemple pour les jeunes et votre parcours est incroyable. 

Nous nous serrions la main en souriant puis il désactiva le mode où nous étions réunis. Tout ce qu'il m'avait dit juste avant résonnait encore dans ma tête même si il avait dit ça pour son QCH, son Quantité de Compliments Hebdomadaires. C'était une mesure prise par le gouvernement, il y a de cela une vingtaine d'années, pour remonter le moral de la population. A chaque fois que nous disions un compliment cela augmentait notre QCH. Il y avait aussi le CBA (Compte de Bonnes Actions) qui augmentait selon le temps passé dans une association ou la FSQ (Fréquence de Sourires Quotidiens) qui augmentait dès que nous souriions...

Tous ces scores s'additionnaient avec d'autres (celui pour la beauté, la consommation...) pour former sa note sociale : plus elle est élevée, plus on accède à des avantages. Au contraire si elle est basse, on doit payer des amendes. J'avais appris dans mes cours d'école que ce système s'appliquait déjà dans une ancienne civilisation orientale, dans les années 2020.

Mon application santé m'indiqua qu'il était l'heure de manger. Nous n'avons pas besoin de nous nourrir car nous sommes déjà ravitaillés avec tous les nutriments dont nous avons besoin mais le Gouverneur pense qu'il est important pour nous de rencontrer des gens.  Je sélectionnai le mode "déjeuner" puis arrivai dans un long couloir blanc avec plusieurs portails qui me menaient dans différents endroits. Tous les restaurants avaient l'air pleins et je n'avais envie de voir personne. Je décidai donc d'entrer dans un café où je n'étais jamais allé, pour ne pas avoir à interagir avec des gens.

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