—————-???: Monsieur Faridi, c'est l'heure.
Je prends mon sac dans lequel j'avais préalablement mis toutes mes affaires personnelles et suis la gardienne en quittant ma cellule sans prêter attention aux provocations de mon, dorénavant, ancien partenaire de cellule, une pourriture de pédophile.
???: Au plaisir de te revoir bientôt dans cette cellule Omar; en tout cas moi je bouge pas d'ici.
Gardienne: Alors? Heureux de quitter le taudis?
Cette question, je me la pose depuis deux semaines, plus la date de ma sortie approchait plus cette question m'angoissait.
Je ne lui répondis pas.
Pendant une dizaine de minutes nous marchâmes dans un pesant silence. Plus je franchissais de portes barricadées, plus je m'approchais de la liberté.
Peut-être que c'était psychologique, mais même l'air étais plus pure, plus bon. Il sentait meilleur que le renfermé dégelasse de cette prison.
Après les dernières « formalités », les gardes me fouillèrent une dernière fois ainsi que mon sac, ils se firent un signe de tête et me l'ouvrirent.
La porte de la liberté.
Putain, oui, j'étais libre!
Non, en faite, je SUIS libre.
Je sais pas si je suis heureux de toucher la terre ferme libre après 16 ans d'emprisonnement ou de reprendre ma vie où je l'ai laissée.
Peut-être qu'ils m'ont tous oublié, que je dois me recréer une vie. Un nouveau moi.
Essayer de reprendre sa vie après 16 ans de pause ne va pas être une tache facile.
Je ne sais même pas à quoi ressemble le monde maintenant, les voitures volantes existent? Y'a-t'il eut des guerres entre temps? La vie est meilleure?
Pour dire vrai la vue sur ce champ m'aide pas à trouver plus de réponses. Les habituelles taxis qui attendent devant la prison des fins de peines ne sont pas là ce dimanche... Mais bon si je marche le long de la route je finirai bien par arriver quelque part.
Le Dimanche 9 Février 2020. Alalala que le temps passe vite.
De l'autre côté de la prison, dans la zone attribuée aux prisonnières. Résidence de ces femmes criminelles allant aux vulgaires voleuses en magasin aux meurtrières série; une de ces femmes s'apprêtait aussi à quitter ce lieu qu'elle a connu pendant près de 12ans.
« Déshabilles toi Al Youjti »
Elle s'exécute sans broncher, espérant que ce soit bien la dernière fois où elle aura affaire à des gardiennes pénitentiaires.
Une des criminelles les plus connues de cette partie de la prison, arrivée a la prison le jour même de ses dix-huit ans, dans un état comparable à celui d'une folle. Avant tout cela, elle était une jeune femme pure et souvent comparée à une soleil. Aimée de tous et un parcours scolaire exemplaire.
« Tournes-toi »
À deux sur elle, ces gardiennes profitaient de la fouille au corps-à-corps finale pour se rincer les yeux, une dernière fois, et baladaient leurs mains entre la poitrine et les fesses de cette, désormais, ex-criminelle.
« Baisses toi »
Elle, elle ne disait plus rien. Morte de l'intérieur.
A son arrivée, encore toute retournée par tout ses derniers événements et innocentes d'esprit, les détenues ne furent pas les plus accueillantes avec elle. Violentée et violée sexuellement par des détenues à longueur de temps.
Dans ces moments même les gardiennes étaient de mèches avec les pires des détenues.
« Tu peux te rhabiller Roumayssa, je suis triste de devoir te laisser partir et dire que l'on t'a vu grandir, devenir une femme ici.»
Lui murmura Gaëlle, une des pire vendues, gardienne de mèche avec les gardiennes, en lui tapotant d'un geste qui se dit « amical » le dos.Une fois son survêtement enfilé, ses objets confisqués rendus, les papiers signés et les objets commandés au près à l'able remis , ses chères parquets de cigarettes, elle put ,elle aussi, franchir le portail de la liberté.
Regardant le même ciel qu'observait Omar plutôt.
« Le ciel paraît plus vaste quand on le regarde d'en dehors la cours » pensa t'elle en allumant la cigarette coincée entre ses lèvres.
« Personne pour t'attendre Roumayssa» Se dit-elle à elle même en expirant la fumée.
2020.
Entrée en prison en 2008, à 18 ans.2008 fut une année riche...
En 2008, elle est devenue majeure, une meurtrière, a perdu un proche,a été reniée, est devenue une prisonnière, a été violée, elle a été dépressive, est devenue fumeuse.Et dire qu'en 2008 elle aurait put: devenir majeur, avoir le bac, passer le permis, aller faire des études supérieures, avoir une voiture, avoir son premier appartement, faire des folies avec sa première carte bleue ou même se marier légalement.
Aujourd'hui la voici en 2020, seule, le jour de son anniversaire: 30ans de vie. Sans sous, sans toit, sans proches.
Récapitula cette dernière en s'allumant une troisième clope.
Elle se lança dans une randonnée non-chalante jusqu'à la gare de la ville à côté.
Elle y trouvera sûrement du travail contre un logement.
Que sont-ils touts devenus? Son petit frère devrai fêter ses 18 ans cette année. Est-ce que ses anciennes copines ce sont mariées? Ont-elles des enfants ? Est-ce qu'elle connaît leurs maris ?
« Et moi? Qui vais-je être? Quelle vue je vais avoir? Qui sera la Al Youjty Roumayssa de trente ans? «
Hier encore elle allée au lycée, se tuait en révisant pour le bac; elle était encore une enfant...C'est le cœur lourd et la tête pleine de questions qu'un homme et une femme encore fraîchement libre, s'avançaient dans une quête pour se trouver eux et leur avenir...
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Visages blanc
Ficción GeneralL'addition à l'argent en fait oublier l'honneur et l'honneur devient une addiction lorsque nos démons nous hantent et nous angoissent. « Tues tes démons pour espérer vivre mieux » Omar et Romayssa, nos deux protagonistes qui essayeront de reprendre...