L'OBSESSION

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Lors d'un après midi plutôt ensoleillé, Nolan était chez lui en train de ranger dans un sac poubelles des vêtements féminins tâchés de sang. Puis il trouva un collier avec un nom dessus, il le ramassa. Le prénom Déborah était inscrit dessus. Nolan s'exprima d'un air agacé.

- C'est pas vrai elles ont toutes ce genre de colliers.

Il le rangea dans un tiroir ou il y avait douzes autres colliers similaires. Il ferma le sac poubelle et le rangea pour le jeter plus tard. Son téléphone sonna, il décrocha, c'était son psy.

- Nolan, je nous fixe un autre rendez vous dans une semaine ca te va ?

- Pour moi c'est bon.

Il se dirigea vers ses toilettes.

- Les cachets que je t'ai prescrits, ils fonctionnent ?

- Ha oui très bien, je n'ai plus eu de pulsions depuis au moins 24h.

En même temps qu'il prononça ce mensonge il jeta dans ses toilettes une main et un pied, puis tira la chasse.

- Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien.

- Parfait c'est ce qu'il faut. A la semaine prochaine.

Nolan raccrocha tout en se grattant la tête d'un air pensif.

- Je viens de me rendre compte qu'en fait ca ne marche pas ses cachets. Il m'a dit que ce serait prometteur, va dire ca a Déborah.

Le lendemain, au fast-food, Nolan prenait la commande d'un client.

- Un menu grande frite plus une boisson gazeuse très bien. Attendez la bas.

Il fit passer la feuille de commande.

- Tiens Lisa, occupe toi de ca.

Elle récupera le papier en le regardant de travers. Un peu plus tard, il surprit deux clients policiers au beau milieu d'une conversation qui l'intéressa.

- On est assez débordé en ce moment. On est toujours à la recherche de Maria Wickman mais pour compléter le tableau il y en a une autre qui a disparue, une certaine Suzie je crois.

- Vous avez interrogé des témoins ?

- Quelques un mais vraiment rien d'intéressant. D'après ce qu'on sait, deux jours avant sa disparition elle s'était séparé avec son copain. C'est un suspect logique pour le moment.

- Si tu veux mon avis, le copain en question n'a rien à voir dans tout ca, douze femmes portées disparues en deux ans, j'en suis sur vous cherchez un tueur en série.

- N'allons pas trop vite.

Nolan commenca a sourire, tellement qu'un des deux hommes le remarqua.

- Hé toi !

Nolan fit disparaître sa bonne humeur pour passer à une attitude stressé.

- Heu... moi ?

- Ouais viens voir.

Il les rejoigna et se mit devant leurs tables.

- Ce serait possible d'avoir de la sauce barbecue s'il te plait ?

Nolan bégaya tout en étant soulagé.

- Heu oui... bien... bien sur monsieur. Je vous amène ca.

Il s'en alla chercher la sauce, le sourire aux lèvres. Le soir, il était le dernier employé sur les lieux, faisant la plonge accumulée au cours de la journée. A ce moment précis, il s'imagina voir la tête de son patron qui flottait dans l'eau de la plonge, recouverte de mousse. Il était en transe totale.

- On travaille tard ?

Il se retourna en sursaut, étant totalement interrompu dans son fantasme.

- Daniel, tu m'as fait peur. J'avais oublier que tu faisais des heures sup.

- Au moins on peut passer la soirée ensemble ca c'est bien.

- Sauf que moi je termine ca et après je m'en vais.

- Prend ton temps alors, ne me laisse pas seul.

- J'ai de la chance ca aurait pu être Lisa a ta place.

- Haha ca c'est vrai. Tu sais quoi, je te propose un petit jeu pour passer le temp. On se dit tout les deux a tout de rôle un mensonge.

- J'ai connu mieux comme jeux.

- Ce sera toujours mieux que de laver les plaques de cuisson.

- Ok.... commence.

-  Ok, heu... je suis sortie un an avec Marylin Monroe.

- Ça aurait été vrai je t'aurais dit félicitations vieux.

- Ouais c'est sur, a toi.

- Alors, j'ai violemment tuer et décapités quinze femmes, dont ma soeur. J'ai également commis six viols sur des étudiantes.

Le visage de Daniel changea radicalement, tout comme l'ambiance qui régnait dans la pièce. Un silence gênant les entoura, accompagné du bruit des ustensiles qui flottaient dans l'eau.

- Hé tranquille, t'a dit qu'on devait se dire des mensonges. Ça c'en est un hahaha.

Daniel répondit très lentement d'un ton non rassuré.

- Ouais... ok. C'est la première fois que j'entends ce genre de mensonges.

- Hé j'essaie d'innover un peu, c'est pas de ma faute si j'y arrive trop.

Cette fois ci Nolan était réellement sincère, après tout personne ne le saura à part lui. Ils continuèrent a se dévisager d'un air suspect, toujours dans un long silence, l'atmosphère devint plus que pesante. Daniel commenca a avoir très chaud. Nolan stoppa tout ça en une phrase.

- Tiens, on dirait que la plonge est toute propre. Je peux donc y aller.

Il tapa fortement l'épaule de Daniel et le regarda dans le blanc des yeux.

- A plus.... mon pote.

Daniel le regarda partir, les yeux tout dilatés, avec une énorme chair de poule. Un autre jour, jour de pluie, Nolan faisait des courses dans un petit magasin. Il se rendit au rayon cuisine, il tomba sur un énorme couteau de boucher. Il s'en saisit et commenca a faire de petits gestes avec, il remarqua une belle femme dans un rayon voisin. Avec le couteau il fit un geste net, s'imaginant la trancher avec.

- Tchak ! Plus de tête.

Son attention morbide se tourna ensuite vers une autre femme. Son visage se décomposa, il laissa tomber le couteau au sol. Il s'approcha lentement de la femme tout en essayant de garder son calme.

- Exc...Excusez moi.

- Oui ?

- Je heu... c'était juste pour... vous dire que vos lunettes sont très belles Ma... soeur avait exactement les mêmes, du coup c'est pour ca que... enfin vous voyez.

- Heu... merci.

- Moi c'est Nolan.

- Ok, moi c'est Marine.

Nolan exprima une très forte déception, mêlée à de la colère. Et répondit presque en chuchotant.

- Marine... très bien.

De retour a son appartement, il lavait les lunettes de Marine, qui étaient recouvertes de sang. Puis il les regarda longtemps, très longtemps.

- Ca y est, la touche finale est la.

Il ouvrit une porte isolée des autres pièces, et déposa les lunettes a l'intérieur.

- Magnifique...

Il ferma la porte délicatement puis retourna dans sa cuisine. Il ramassa la boîte de médicaments prescrits par son psy, et après avoir bien réfléchis, la jeta à la poubelle. Il alla ensuite devant l'énorme vitre de son salon et contempla attentivement la ville dans un silence total.

Esprit DéviantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant