Esprit Déviant

UN MONDE DE FOUS

Il était environ 22h, quand Nolan avait quitté son appartement il était 21h40. Il se gara devant son ancien lieu de travail et sortit un pistolet du coffre de sa voiture puis le cacha dans une poche de sa longue veste grise, quelques rues plus loin, une voiture de police banalisée s'arrêta elle aussi après l'avoir discrètement suivis à travers la ville.

- On fait quoi, on l'intercepte maintenant ?

L'officier Bill Ripper s'allumait une cigarette, il la plaça dans sa bouche et marmonna une phrase parfumée au tabac a son collègue.

- On attend l'arrivée de l'inspecteur, pour l'instant on reste la et on ne tente rien.

Nolan pénétra le fast-food par la porte arrière, l'entrée publique de l'établissement étant fermé pour la nuit mais des employés comme son ami Daniel travaillait encore à cette heure la. Il se retrouva seul, au milieu de l'immense cuisine ou tout le personnel travaillait, mais il n'y avait personne à part lui.

Ils sont sans doute aller prendre une pause près du bureau du directeur.

Cette pensée lui parcoura l'esprit et il espérait avoir raison. Il marchait pressé, a travers la cuisine qui sentait encore l'huile de friture, la viande grillée et aussi la transpiration dispersée un peu partout au fil des journées rudes. Il ouvrit la caisse et s'empara de tout son contenu qu'il plaça dans un sac pour menus à emporter, il fit ensuite demi tour et retourna dans la cuisine. Il tomba nez à nez avec son patron.

- Mais qu'est-ce que tu fous ici à cette heure la ?

Il pointa du doigt le sac qu'il transportait avec lui et posa une question toute bête.

- Tu... tu t'es pris à manger ?

Nolan regarda le sac, puis dévisagea son patron, avec un air sur de lui.

- A vrai dire je viens plutôt chercher ce que je mérites.

- De quoi tu parles ?

Nolan commença à avancer lentement, ce qui fit reculer Brader. L'un avançait pas à pas tandis que l'autre reculait pas à pas à travers l'immense cuisine. Nolan commença à s'emporter, pouvant enfin avouer ce qu'il ressentait à l'égard de cet individu depuis des années.

- Je touchais un salaire médiocre alors que j'étais dans une situation où j'avais besoin d'argent ! J'ai fais des heures supplémentaires, je me suis plier a vos volontés, je vous ais laisser me traiter comme une merde pendant trop longtemps !

Il continuait toujours d'avancer, ce qui commençait à mettre mal à l'aise Brader, qui lui, reculait toujours en trébuchant quelques fois sur des cartons ou en se cognant contre les plans de travail. Nolan haussa encore plus le ton, en se pointant du doigt avec son index et en bougeant la tête de manière excessive.

- Moi ! Moi j'étais en difficulté et vous ! Vous, vous ne pensiez qu'à votre bénéfice et chiffres d'affaires. Et a la fin vous me virez !?

Brader colla son bassin contre un plan de travail et s'empara discrètement d'un couteau qui traînait dessus et le cacha derrière son dos.

- Nolan, s'il te plaît calme toi. Ça pourrait mal finir sinon.

- Mais ça va mal finir soyez en sur ! Pour vous comme pour moi !

Il sortit son arme et braqua son patron du bout de son canon.

- Lâchez ce couteau, vous n'allez rien faire de toute façon.

Les mains toujours derrière le dos, il lâcha le couteau qui chuta entre ses jambes et toucha le sol dans un tintement qui résonna. Nolan attrapa une serviette depuis un distributeur et s'essuya le front avec. Puis il reprit d'un air essoufflé.