La Lame Oubliée

I/Une lame dans la tempête

Clang... Clang...

Le bruit du marteau sur le métal était régulier et impétueux, comme inexorable.

Clang... Clang...

Il couvrait celui de la tempête et du vent hurlant à l'extérieur des portes grandes ouvertes de la forge.

Clang... Clang...

Le forgeron suait et tremblait sous l'effort. Il était stressé car il devait finir cette épée rapidement pour quelqu'un de haut placé. Ne pas la finir à temps signifierait pour lui un déshonneur inacceptable. Mais il était aussi calme, concentré par son travail, celui qu'il pratiquait depuis toujours. Celui qui le faisait vivre.

Les coups de marteau s'étaient à peine arrêtés que la lame fut trempée dans un bac d'eau froide, emplissant la pièce de vapeur. Puis le forgeron la remit dans les braises et actionna le soufflet d'un bras puissant. Son apprenti n'était malheureusement pas là pour l'aider, car il avait rejoint ses parents à l'approche de la guerre. Mais le forgeron, lui, se devait de continuer à forger pour soutenir les guerriers.

Équipé d'un gant en cuir épais, l'homme torse nu reprit la lame par la garde, qui n'était encore qu'une tige d'acier, et se remit à frapper avec une précision chirurgicale sur la pointe rougeoyante. Absorbé par son travail et assourdit par le bruit des impacts de son marteau, il n'entendit pas les barbares arriver dans le village et continua de frapper méthodiquement.

Un ennemis arriva dans l'atelier en hurlant, une hache levée au dessus de la tête. Le travailleur du métal se retourna, surpris, la future épée encore dans sa main gantée, et la scène se passa comme au ralentis : le barbare chargeait, un éclair illuminant la pluie et le vent derrière lui dans un spectacle terrifiant pendant que le forgeron, dans un réflexe de survie, mit un coup d'épée horizontal, balayant l'air avant que le métal chauffé à rouge ne rencontre le ventre et les boyaux du barbare.

Hoquetant de surprise, ce dernier regarda son meurtrier avec une nouvelle peur, celle de la mort. C'est à ce moment là qu'un autre éclair choisit de tomber sur le bâtiment, traversant la toiture et atteignant les multiples outils d'acier fixés aux murs. Des arcs électriques et de plasma pur parcoururent toute la pièce, traversant l'air comme la chair sans contrainte apparente, se concentrant sur l'épée encore dans le ventre du barbare et recouverte de sang.

Le calme retomba sur l'endroit : les deux hommes étaient morts sur le coup, brûlés de l'intérieur. Une marre de sang commençait à se former sur la terre battue. La lame était couchée dans le liquide rouge, nouvellement imprégnée d'énergie et... de conscience.

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P.S.: je me lance dans une nouvelle histoire qui me trotte dans la tête depuis quelques temps. Ce ne sera qu'une nouvelle, et ne devrait pas être très longue, mais j'espère qu'elle vous plaira ! :)

Pour les fans de Nouvel Horizon : rassurez vous, je reste autant assidu à mon œuvre principale et je garderai le même rythme. Je souhaite juste ne pas museler mon imagination. ^^