Chapitre 6 : Que mon coeur veut comprendre

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PDV TAMSIN :

Je ne suis pas bien, je transpire, je me débats, je crie mais aucun son ne sors. Ma gorge me sert, je sens mes lèvres changée de couleur. Je me sens partir de nouveau. Je n'entends pas un mais quatre coups de feu. Je cherche une solution du regard mais rien ne me vient.
Est-ce la fin ?

Je me débats de toutes mes forces mais je n'arrive à rien. Je suis trop faible, trop lâche pour arriver à quoi que ce soit. Je suis remplie de sueurs froides, de tremblement.
Qu'est-ce que je vais devenir ?

- Tamsin réveilles-toi. Me dit Toni.

C'est seulement après sa petite phrase que j'ouvre les yeux. Je suis perdue, je ne sais pas où je suis ni ce qui s'est passé.

- Ça va bébé ? Tu es toute pâle. M'indique ma femme.

Sans répondre, je me lève. Je prends mon paquet de clope et je me dirige tout droit vers les toilettes.

Une fois dans la pièce, je m'arrose le visage avec de l'eau tiède. Je me regarde quelques instants avant que mes yeux ne se posent sur mon cou bleuit par la strangulation. J'essaie de toutes mes forces de le toucher mais c'est au-dessus de mes moyens. Je me rappelle par vague de ce qui s'est passé, de mes pensées en passant par mon abandon de me battre. Je me sens minable.
Je tente de camoufler mes ecchymoses du mieux que je peux avant de me conduire dans le hall du bâtiment.
Je vais pouvoir fumer ici car cet endroit est comme un sas.

Je me positionne dans un coin, face à une fenêtre pour observer la tempête toujours présente. Je ne me préoccupe pas des personnes de l'autre côté du mur. Je les entends rire, parler, certains chantent même.
Je ferme les yeux à chaque inspiration sur ma cigarette. Cet acte me provoque des flashs sur l'attaque d'hier. Je revois Éric tiré sur Toni avant que je ne l'abatte. J'ai tué un homme, je me répète cette phrase en boucle plusieurs fois. J'ai tué un homme.

- Que fais-tu toute seule dans ton coin ? Me demande Charles.
- Rien de passionnant, je me réveille tranquillement.
- Tu m'en offres une s'il te plaît ?

Je lui tends le paquet ainsi que le briquet. Charles s'installe à côté de moi. Je trouve qu'il n'y a pas assez de distance entre nous alors je me décale légèrement sous son regard interrogateur.

- Tu ne vas pas prendre de petit déjeuner ?
- Je ne mange jamais le matin. Ça ne passe pas. Répondais-je simplement. Tu as mangé toi ?
- Non j'ai fait le service, j'irais à la prochaine vague lorsque l'une des filles me remplacera. Dit-il en me souriant. Sinon, comment c'était hier soir ? Ajoute-t-il après un instant de silence.
- Comment ça ? Dis-je surprise par sa question.
- La confrontation avec Éric ? Le fait de tuer un homme ?

Ses questions ne font qu'un tour dans ma tête.

- Ce genre de question ne se posent pas Charles.
- Aller, s'il te plaît dit moi ! Insiste-t-il.
- Non ! Mais je peux te montrer ce que ça fait si tu veux. Tu préfères quoi ? Être étranglé ou te faire tirer dessus ? Je te laisse choisir, je suis généreuse aujourd'hui ! Répondais-je méchamment en criant.
- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Demande ma femme après m'avoir entendu crier.
- Tamsin est complètement folle ! S'empresse de dire Charles.
- Pourquoi est-ce que tu insinues une chose pareil ? Demande-t-elle.
- Elle me demande si je préfère être étranglé ou qu'on me tire dessus !

Ma femme me regarde sans un mot en cherchant à comprendre.

- Il voulait savoir comment c'était hier. Ce que ça faisait de tuer un homme. Je ne voulais pas lui répondre mais il a insisté donc j'ai proposé de lui montrer. Dis-je calmement en rallumant une nouvelle cigarette.

L'exposition de la vérité a un prix [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant