Chapitre 3

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Sur le sol humide, je m'allongeai, le regard plongé dans l'inconnu. Je ne pensais à rien, et pour une énième fois, je sentis une larme glisser sur ma joue droite. Je restai là jusqu'à ce que le sommeil m'emportât.

Quelques heures plus tard, je sentis une main étrangère me retirer de mon sommeil. J'ouvris faiblement les yeux puis découvris une dame debout, face à moi.

- Que fais-tu ici jeune fille et où sont tes parents ? Demanda-t-elle.

Je pris tout mon temps pour me mettre sur mes fesses, je frottai mes yeux pour mieux admirer mon interlocutrice.

- Je ne retrouve plus ma maison, mentis-je.

- Quel est ton nom ?

Cette question bien que banale, me fit tourner mille fois les méninges. Je savais que mon nom était capable de me reconduire chez moi. Alors je mentis.

- Abla, madame.

- Quoi Abla ? C'est quoi le nom de ton père ?

- AMÉNOUVÉ , madame, mentis-je de nouveau. C'était en réalité les noms d'une camarade de classe.

- Ok, Qu'est qui s'est passé ? Comment t'es tu retrouvée ici ?

- Je ne le sais plus madame, je ne le sais plus, répétai-je en inclinant la tête.

Je n'avais vraiment pas l'envie de retrouver la gueule de mon père, donc il ne fallait pas donner des indices pouvant m'y ramener.

La dame resta silencieuse pendant quelques secondes, puis reprit :

- Il se fait tard, et il très dangereux pour une fille de rester toute seule dans la nuit. Que dirais-tu de m'accompagner chez moi ? Et demain on verra comment retrouver tes parents.

- D'accord, répondis-je précipitamment comme si je m'attendais à cette proposition.

En fait, j'étais disposée à accepter toutes aides, et la première main tendue était la bienvenue.

Cette nuit, je suivis la dame jusqu'à son domicile.
Elle vivait avec son copain, un Nigérian. Ça, je le sus à la première phrase prononcée, leur Ewe était toujours teinté d'un accent Ibo.

- Qui est cette fille ? Demanda-t-il sans répondre à la salutation de sa copine.

- Tu ne me laisses pas respirer d'abord ? Répliqua la dame.

- Désolé, mais j'ai raison de demander.

Elle prit place dans le fauteuil et moi comme la queue d'un chien , je me mis tout proche.

- Ikéna, je l'ai retrouvée à la devanture de ma baraque. Elle ne retrouve plus sa maison, donc j'ai décidé de l'héberger pour cette nuit.

- Depuis quand as-tu commencé par éprouver de la pitié pour les autres ? De toutes les façons tu as bien fait.

- Je suis bien mieux que toi monsieur.

Pendant qu'ils s'échangeaient des piques, mes yeux reprirent tout bonnement la route du sommeil.

Le lendemain lorsque je me réveillai, je remarquai que j'étais bien allongée dans le fauteuil, et recouverte d'un pagne. Au moins on pensait à moi par ici.
Je sortis du salon, et au dehors je croisai ma bienfaitrice. On échangea une courte salutation, puis elle me tendit de l'eau pour me débarbouiller.

- Alors ? Peux-tu retrouver ta maison ?

- Non ! Répondis-je catégoriquement.

- Ah on dirait que tu ne t'inquiètes pas. C'est quoi le problème ?

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