Rien Ne Va.

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Pdv extérieur

Dès que son état de santé le permit, soit à peine une semaine après son réveil, Livai fut placé dans le service approprié à son cas et dut accepter de consulter de manière intensive le psychiatre de l'étage. C'était lui qui déciderai de la date exacte de son départ, selon s'il le jugeait apte, ou non, à retourner à la vie normale.

- Alors, Livai, nous avons parlé de beaucoup de choses ici, toutefois, nous n'avons pas encore abordé le sujet qui nous préoccupe le plus, les raisons qui vous ont poussées à vouloir en finir avec la vie... Il serait peut-être temps, ne croyez-vous pas ?

Il baissa la tête, ne sachant par où commencer. Les raisons... C'était évident pourtant. Malgré toute la bonne volonté qu'il y mettait, il ne parvenait pas à accorder sa confiance à cet homme, ce psychiatre. Jusqu'ici, il n'avait pu lui raconter que des choses banales le concernant, se dévoilant le moins possible.

Ce dernier possédait, en dépit d'un sourire aimable, qui aurait presque pu passer pour avenant s'il n'avait pas été aussi figé, des yeux noirs, étroits et enfoncés dans leurs orbites, lui donnant un regard qui inspirait plutôt la méfiance, voire la crainte, qu'il n'incitait à la confidence.
Il était confortablement installé, s'appuyant de tout son poids contre le dossier de son large fauteuil de cuir noir, et lui faisant face, dans cette attitude décontractée et seraine qu'ont ceux qui dominent, à l'image des rois perchés sur leurs trônes qui, de là-haut, s'adressent à leurs sujets.

Le silence dura encore un moment. Pendant un instant, il hésita à lui répondre qu'il avait subitement eu envie de piquer une tête, puis se ravisa. L'humour ici était risqué, cela ne ferait probablement qu'inciter son thérapeute à le prendre pour un fou ayant définitivement perdu les pédales. Mieux valait tout de même éviter de passer le reste de sa vie entre ces murs blancs, vêtu d'une camisole...

- C'est important, vous savez. Votre geste, enfin, vos gestes, n'étaient pas anodins, vous vous en rendez compte ?

- oui..., acquiesça-t-il d'une voix faible. Je sais très bien ce que vous allez me dire,que c'était grave, que je n'aurais pas dû. Vous savez, ça aurait pu être pire. Je crois que... Je crois que je vais mieux maintenant.

Le pensait-il vraiment ? Non.

- C'est une bonne chose, livai, que vous vous sentiez mieux, répéta-il. Mais ce que j'aimerai savoir afin de pouvoir vous aider, c'est pourquoi des gestes aussi violents ?

-comment ça ?

- Et bien, parce que, ce qui n'est pas commun, il faut bien le reconnaître ; vous vous mutilez et vous vous êtes poignardé à la poitrine - avec un objet apparemment très long - avant de sauter d'un pont. Plusieurs manière différentes d'attenter à votre vie en même temps. Pourquoi ?

- Vous devez vous tromper de dossier, docteur. Je ne me suis jamais poignardé à la poitrine.

-ce sont bien des bandages enroulés autour de votre buste, non ? Ne les voyez vous donc pas ?

Livai, ne comprenant plus rien. Fébrilement, il ose effleurer son torse du bout de ses doigts. Il a mal. Comment est-ce possible ?

- Les médecins qui se sont occupés de vous disent que vous ne semblez pas vous être poignardé avec une simple lame. Qu'avez vous donc utilisé ?

- Quoi ? Mais qu'est-ce qui vous prend ? s'insurgea-t-il. Non ! Je ne sais pas ce que c'est que ça ! C'est une erreur, forcément !

-pourtant, la cicatrice de cet "incident" est bien présente.

Non. Il devait halluciner... Il allait répliquer, quand, soudain, il fut pris d'un mal de tête effroyable. Sa vision se troublait et s'assombrissait.

Quelque chose ne tournait pas rond.

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Bonjour/bonsoir.
J'ai fait un chapitre plus long cette fois en espérant qu'il vous plaira.

Ne M'abandonne Pas. (EN COURS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant