Prélude

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- Aller ! Aide moi à l'accrocher ! gémis une petite fille.

- Pourquoi devrais-je t'aider ?

- Parce que c'est l'étoile de Tan...

Vlan!
Le bruit sourd d'une porte s'ouvrant à la volé retentit dans toute la maison, une bourrasque de feuilles tourbillonna jusqu'aux pieds des deux enfants qui s'étaient tût sous la surprise. Attendant ce qui allait suivre, l'anxiété et la peur dans le cœur.

- Tamar ! Ezebel ! appela une femme d'une trentaine d'année en entrant dans le salon.

- Maman ! appela la petite fille en courant vers elle.

- Oh mes enfants, dit-elle en enlaçant la plus jeune.

- Maman que se passe-t-il ?! Pourquoi cet affolement ?

- Prenez vos manteaux nous partons.

- Quoi mais... ?!

- Maintenant !

Une minute plus tard ils étaient dehors et couraient à en perdre leur souffle, il faisait nuit, le vent soufflait, la neige tombait, leurs pas auraient pu être difficile dans toute cette neige s'ils n'avaient pas été habitués à ce temps toute leur vie. Très vite ils arrivèrent à l'orée d'une forêt , là-bas un homme les attendait, il était grand et il portait une armure de cuir et d'argent, sa peau sombre le rendait presque invisible dans la nuit et dans le décor obscur de la forêt. On aurait cru une statue tant il était immobile.

- Maman, pourquoi un Pato est-il ici ? Que se passe-t-il de si grave pour qu'un des gardiens de l'Île quitte son poste ?!

- Je...

Elle se tût un instant, regardant ses enfants l'un après l'autre, l'un le regard rempli d'incompréhension et de colère, l'autre le regard perdue, trop jeune pour comprendre encore ce qu'il se passait. Elle s'agenouilla et les enlaça, les embrassa, murmurant des paroles d'amours dans le creux de leurs oreilles, elle s'adressa à son fils, lui faisant promettre d'être toujours courageux et honnête, de veiller sur sa sœur. Elle pris ensuite sa fille dans ses bras, lui embrassant la joue et le front alors qu'une larme s'échappait de son œil.

- Ma petite chérie, ma tendre fleur des neiges, pardonne moi de ne pouvoir t'accompagner plus loin dans ta vie, murmura t-elle si bas, que ses paroles furent presque dérobées par le vent.

Elle colla son front à celui d'Ezebel et murmura une phrase dans une langue étrange, comme un sort que l'on jette ou une formule magique dite si vite que les mots se mélangent pour en former de nouveau. Ezebel senti un lien entre sa mère et elle, quelque chose qu'elle lui transmettait, qu'elle lui confiait comme un dernier espoir, puis il s'effaça et elle sentie un autre lien, plus grand, plus fort, mais elle ne savait à quoi il l'a reliait. Elle cligna des yeux, comme prise d'un vertige et ce qui suivit lui parut comme un songe. Elle voyait son frère la prendre par la main, sa mère lâcher la sienne et le géant les guidés dans la forêt, un regard en arrière et elle vit la lumière du croissant de lune éclairer le visage souriant mais triste de sa mère, immobile à l'entrée de la forêt. Elle n'avait pas bougé, elle ne bougeait pas, elle ne viendrait pas. Par la suite ils marchèrent durant une heure, ou peut-être deux heures ? La nuit semblait si calme et si longue alors qu'il n'en était rien. Le Pato les firent embarqués dans une petite chaloupe qui leur permettraient de rejoindre un bateau plus grand et surtout très rapide. Lorsqu'ils furent à bord et suffisamment éloignés de l'Île, le jeune frère et la jeune sœur se permirent un regard sur leur terre natale, au loin l'on voyait les flammes s'élever, dévorant les flocons de neiges, ravageant les maisons, les forêts et le temple. La petite Ezebel s'accrocha plus fort à la tunique de son frère, tous deux étaient emplis d'effroi face au spectacle effroyable qui se déroulait sous leur yeux. Les flammes montaient si haut qu'on aurait dit des cris, des cris d'effrois et de malheur venant des habitants de l'Île de Tyrin, Ezebel et Tamar ressentir tous les deux un frisson glacial leur parcourir l'échine, comme si les cris avaient atteints leurs oreilles. Tamar sentait la colère monter en lui, il n'avait qu'une envie faire demi-tour et massacrer tous ceux qui avaient osé profaner leur Île et leur vie, une pression sur son épaule vint le sortir de ses pensées obscures, le Pato lui lança un regard puis regarda Ezebel, il compris qu'il n'était pas le seul à avoir tout perdu, sa jeune sœur était là aussi, triste, effrayée, perdue. Des larmes coulaient sur ses joues rosies par le froid, il l'a pris dans ses bras et lui promis dans un murmure qu'un jour ils reviendraient.

Le secret de Tanencha sy TyrinWhere stories live. Discover now