Sithers, jamais sans toi

Chapitre 1

1 janvier.

Je secoues Gwen qui s'est déjà assoupie depuis plusieurs heures. Il faut dire que la journée n'a pas été facile, ces murs réservent de nombreuses surprises. L'épreuve d'aujourd'hui à bien faillit la tuer, une fois de plus. Accroche toi petite soeur, cette année c'est la notre. Cette année on se tire d'ici.

Gwen ouvre lentement les yeux, en grommelant. 

-"Qu'est-ce qu'il y a Maï ? J'ai sommeil.

-Debout grosse larve, dis-je en la secouant d'avantage, tu sais quelle jour on est aujourd'hui ? On est le premier janvier. Ce qui veut dire petite soeur que dans quelques mois, on sera libre !

-Chuuuuuut ! Mais t'es folle ou quoi, tu veux peut-être aller le crier directement dans le micro là-bas ? Comme ça ils auront le temps de renforcer quinze fois la sécurité avant même qu'on ait le temps de penser à sortir d'ici."

Aïe. Touchée. Ici, l'expression "les murs ont des oreilles" prend tout son sens. Aux quatre coins de la pièce se trouvent de grosses caméras munies toutes les quatre de gros micros. On s'y est fait. D'aussi loin que je me souvienne, elles ont toujours été la. Il faut dire que nous sommes nées ici. Mais on s'est faits à l'idée que quelqu'un à toujours prit un malin plaisir à regarder, même pendant nos toilettes. Cette personne nous à abandonnés à notre sort depuis notre plus jeune âge. C'est ainsi que nous sommes d'ailleurs devenues très autonomes et que nous avons vite compris qu'elles étaient les règles à suivre ici. Mes pensées sont interrompues par le bruit de la caméra qui s'est mise à zoomer sur nous. Je souffle tout en faisant un grand doigt d'honneur en sa direction. Gwen rigole nerveusement. Elle pense qu'ils compliqueront mes épreuves si je ne leur témoigne pas de respect mais ces gens la ne méritent ni respect, ni considération. 

-"Toujours d'aussi bonne humeur Pierz." 

Gwen fait un grand bond lorsque la voix résonne dans notre grande chambre. D'instinct, je me relève prête comme toujours à me battre. Le grand brun ténébreux appuyé dans l'embrasure de notre porte se met à rire. Ce rire ne m'est pas inconnu, je décide alors de me détendre et m'asseoir à nouveau sur mon lit tout en lui faisant, à lui aussi un doigt d'honneur.

-"Stéphy ! s'écrit Gwen, tu m'as fait peur abruti ! 

-La bonne humeur, c'est ce qui fait tout votre charme. Comment vont mes sœurs chéries ?

-La ferme idiot, qu'est-ce que tu fais ici à cette heure si tardive ? Je pensais que tu ronflais déjà comme un gros bébé."

Je ne peux m'empêcher de le taquiner.

-"Comme vous n'êtes pas venues me souhaiter la bonne année, je me suis dis que pour une fois, exceptionnellement, comme vous l'avez fait ces 20 dernières années, je me déplacerais à mon tour. Malheureusement pour être reçu de cette façon je pense bien que c'est la dernière fois que je le ferais.

Stéphy est l'un de nos meilleurs amis. Il faut dire que nous sommes peu nombreux ici alors se faire des ennemis rendrait la chose plus pénible qu'elle ne l'est déjà. Pour autant, Gwen et moi nous sommes tout de suite bien accordées avec un petit groupe de 3 personnes, ce qui nous vaut d'ailleurs le très recherché surnom "les cinq". Allez savoir pourquoi.

-Bonne année Stéphy ! s'écrit Gwen qui s'empresse d'aller lui faire un câlin. Comme toujours très protecteur, il lui rend son accolade et lui fait un bisou sur le front. Gwen retourne ensuite très vite dans son lit, épuisée.

-Elle ne supportera pas une année de plus... dis-je en chuchotant.

-Non, mais il le faut. Tu sais tout aussi bien que moi que cette année, les épreuves se corsent un peu plus, dit-il en chuchotant à son tour.

-Stéphy, tu l'as vu comme moi, la difficulté de l'épreuve de ce matin à faillit la tuer. Si les épreuves à venir sont plus difficiles, elle ne tiendra pas le coup. Soit elle va mourir de fatigue, ou pire, elle se tuera sur l'épreuve. Si jamais ça arrive je...

-Je sais. Mais je sais aussi que vous êtes des battantes. On sera toujours la pour vous soutenir comme vous nous avez toujours soutenu."

Je fixe le sol, tout en imaginant déjà les pires scénarios possible. Stéphy se rapproche de moi et pose sa main sur mon dos. Je ne prends pas la peine de le regarder. Mais il continue.

-"Tout ira bien.

-Je sais. Je vais aller me coucher, il se fait tard et l'épreuve demain est bien plus tôt que prévu. Merci d'être passé Stéphy... ah et au fait, bonne année à toi aussi !"

Puis il s'en va. Une pensée m'obsède alors, comment allons-nous sortir d'ici ?