Il est l'heure.

Il est l'heure.

Tu ne peux pas revenir en arrière et changer le passé. Il est trop tard, et tu le sais depuis longtemps n'est-ce pas ? Voyons, cesse de nier ta fin ainsi, tu n'aurais jamais pu retourner le sablier de ton existence indéfiniment. Tu as peur, c'est normal. Laisse-moi t'alléger de toutes ces vanités et te dévoiler ta véritable apparence.Ce teint de porcelaine, ces traits saillants, ce regard profond ne plaisent-ils pas ?

Le choix n'est plus tiens désormais. Ma douce lame t'emportera quoi qu'il advienne, ce ne sont pas tes torrents de perles salées qui la rouilleront. Eh bien, chère âme viellie, tu es aussi fragile que du verre. Et cette croix que tu portes autour du cou, n'est-ce pas contradictoire avec ta réaction ? Ce symbole appartient à un de mes amis en qui, si je ne m'abuse, tu croyais corps et âme de ton vivant. Et maintenant tu veux l'éviter, comme si tu ne l'avais déjà pas assez fait ? Pourtant que tu le veuilles ou non, tu vas, dans un instant, le rencontrer ma chère.

Moi, qui suis-je ? Moi, je suis tout, et à la fois rien. Moi, je suis abstraite, tout comme réelle. Moi, je suis détestée et à la fois, choyer, vénérée. Moi, j'acceuille les dépravés, les attentionés, les rejetés, les aimés, les fortunés, les ruinés. Moi, je suis la Mort.                                                                        Tiens, le dernier grain de sable vient de tomber.

Il est l'heure.