Arra

Chapitre 2

(avant de continuer mon histoire je remercie Taous pour son avis, sa relecture et son soutien. Profitez.)

ARRA CHAPITRE 2 

J'ai eu beaucoup de mal à me réveiller. J'étais en sueur, la gorge râpeuse et un peu nauséeux. Il y avait la désorientation aussi, qu'est-ce que c'était difficile de se mouvoir dans les draps. On aurait dit qu'une dune de sable colossale pesait sur tout mon corps. Je pense que je vais prohiber les joints à l'avenir. Peut-être que les gens comme moi réagissent mal. Lourde ma tête bascula sur la droite. J'ai un peu bavé. Par la fenêtre je voyais du bleu dans le ciel. Le bleu qui précède l'aube. On m'a dit que se lever tôt était bien vu. Alors dans un râle étouffé je balançai d'abord mes bras hors du lit. Mon corps a suivi en glissant. Je pensais pouvoir m'appuyer sur mes mains mais ce fut un échec. J'embrassais le sol pendant que mes jambes rejoignaient le reste de mon corps sur le parquet. J'ai pris quelques minutes pour récupérer de mon périple... quand soudain il y eût un cri. J'ai cru halluciner, le cri était bref, aigu, étouffé. Mais ça s'est répété. Trois fois. Vu mon état je ne sais pas si ces trois cris s'étaient succédés ou si beaucoup de temps s'était écoulé entre chacun d'eux. Il me fallut rassembler toutes mes maigres forces pour me lever. Pris de grand vertiges je titubai vers la porte de la chambre. Quand j'ai atteint le couloir il y a eu un nouveau cri. C'était sur ma droite. J'ai avancé, une main sur le mur puisque j'avais l'impression que le sol tanguait. J'ai essayé d'ouvrir la première porte. Verrouillée. Mais il y a eu un autre petit cri derrière la porte d'à côté. Je reconnaissais la voix de Mathilde. Mathilde était gentille avec moi. Est-ce que Mathilde était en danger ? Je devais vérifier. Alors je suis allé à la deuxième porte et je l'ai ouverte. La chambre était encore plus grande que celle où je me suis réveillé. Je n'en voyais même pas la totalité. Les murs qui m'étaient visibles étaient couverts de tableau et un piano trônait dans un angle. J'entendu des bruits, des râles, peut-être des gémissements. Je ne comprenais pas. J'ai avancé... avant de me faire brusquement tirer par le bras en dehors de la chambre. Charles me dévisageait avec de grands yeux tordus de peur et d'incompréhension. Il referma silencieusement la porte de la chambre avant de me bousculer vers la cuisine. Il était bien moins amical qu'hier. Je me demandais vraiment pourquoi. Maintenant que son taux d'alcool était descendu je pouvais voir un Bleed ardent d'incompréhension qui s'enflammait au-dessus de sa tête. Charles marmonnait :

- C'est quoi ton problème ? T'es un putain de voyeur ? Oh je te parle ? Pas de ça ici. Si Marco t'avait vu il t'aurait massacré.

Me massacrer ? Mais pourquoi ? Je ne savais même pas qu'il était dans cette chambre. Charles farfouilla dans quelques placards pour sortir une carafe et un grand verre. Il remplit le premier d'eau pour en verser dans le deuxième. Il but un verre. Puis deux. Il se mit ensuite à boire directement dans la carafe. Ensuite haletant il dit :

- Sérieusement... Rappelle-moi ton nom déjà ?

- Maher.

- Ouais Maher, sérieux qu'est-ce que t'es partit faire là-bas ?

- J'ai juste entendu Mathilde crier. Je voulais savoir si elle allait bien.

Charles me fixait, totalement déboussolé, son Bleed oscillait entre la moquerie, la peur et la pitié. Il soupira :

- Tu plaisantes pas en plus... bon ce n'est pas à moi de t'expliquer tout ça mais sache que souvent il vaut mieux que tu restes à ta place. Je ne me rappelle pas de grand-chose c'est vrai mais hier tu paraissais moins bizarre. Vas dans le salon, pose tes fesses sur le canapé, allume même la télé si tu veux mais reste sage. Mathilde et Marco vont surement finir dans pas longtemps, Antea ne va pas tarder à rentrer elle aussi. Younes et moi on va ranger un peu et tout le monde rentrera chez soi. Là je retourne m'allonger encore un peu et toi encore une fois tu RESTES SAGES.