Il fera plus chaud à Noël

Chapitre 6

- T'es libre demain soir ? m'interroge Idriss.

- Oui, pourquoi ?

- Parce que j'aimerais t'emmener quelque part.

- Où ça ?

- C'est une surprise.

Le lendemain soir, 23 décembre, mon nouvel amoureux passe me chercher. Quand on se gare à Paris 8e et qu'on arrive devant le Grand Palais, je comprends tout de suite. Il me fait entrer dans le Palais des Glaces où se trouve la big patinoire. Mes parents m'emmenaient là pendant les vacances de Noël à l'époque où je me prenais pour Surya Bonaly.

Mon coeur bat la chamade, parce que c'est beaucoup d'émotion de revenir ici et j'ai des souvenirs qui remontent. Des dizaines de gens patinent sous les lumières féériques, pendant qu'un DJ balance de l'électro house. Au milieu de la patinoire, l'énorme boulette à facettes trône tel un diamant sur la glace. Idriss me prend la main.

- Ça te dit qu'on enfile des patins et qu'on fasse un petit tour sur la piste, toi et moi ?

- Allez, soyons fous.

Un quart d'heure après, nous voilà lancés sur la glace, accrochés l'un à l'autre. Enfin, c'est surtout moi qui m'accroche à Idriss comme à un rocher parce que j'ai clairement peur de tomber. Et puis, je pense trop à ma main. J'essaie de me concentrer sur le plaisir que j'éprouve à être de nouveau sur des patins. Mais comme je le craignais, je me casse la gueule en beauté. Idriss m'aide à me relever, pendant que je me mets à pleurer comme une gamine.

- Je sais plus patiner, couiné-je en enfouissant mon visage dans le col en fausse fourrure de son manteau.

Il me prend dans ses bras.

- Hé chérie, ça va aller. Ça va revenir, tu vas voir.

Je sèche mes larmes et on continue à glisser doucement, moi sur ses talons et le tenant par la main. Et au fil des minutes, en effet, mes réflexes en patinage ressurgissent. Au bout d'un moment, j'ai repris la confiance et l'aisance. Mes larmes ont été remplacées par des rires, parce qu'on joue à se poursuivre sur la piste. Il ne manquerait plus qu'il y ait de la neige, pour qu'on puisse faire des boules et se les lancer dessus. Idriss m'attrape, m'enlace et on s'embrasse.

- Merci de m'avoir ramenée ici, soufflé-je.

- De rien. T'es le plus beau cadeau de Noël que j'ai jamais eu de toute ma vie, murmure t-il.

FIN