Ton univers

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la révolution des planètes autour de leur étoile est toujours parfaite. Mercure, Venus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune sont si bien accommodées l'une à l'autre ainsi qu'au Soleil qu'on ne peut les imaginer seules, errant au milieu d'un vide astral.
tu es l'étoile au centre de ta chambre.
tous tes objets te ressemblent, riment et se marient à toi, avec une élégance et une pureté qui est une première depuis treize milliards sept cent millions d'années. impossible d'en soustraire un, sous peine de briser l'équilibre fondamental et cette parfaite cohésion des éléments.
quand tu quittes ta chambre, la lumière s'éteint, tout devient alors glacial, sombre et terrifiant.

les corps célestes ont besoin d'une attraction pour exister, sous peine de vagabonder sans but à travers l'univers, pour l'éternité. j'en étais un, avant que la magie et l'astrophysique s'exécutent.
la gravité ainsi que toutes les lois physiques que tu ériges font qu'à présent, dans ton sillon je gravite. à jamais je danserai autour de toi.
indéniablement, tu m'attires.

l'univers est si grand que nous, humains, n'avons pas la capacité de comprendre et d'interpréter les distances telles qu'elles sont réellement. tout est si démesuré.
des milliards de milliards d'étoiles brillent, naissent et meurent chaque jour autour de nous. mais seule la plus proche nous affecte.
quand tu es loin, mon cœur approche le zéro absolu.

parfois, lorsque que les conditions sont idéales, certains phénomènes encore inexpliqués et certainement inexplicables se produisent. j'aperçois, au fond de tes yeux les contrées les plus éloignées de l'univers, j'y vois toutes les lois de la physique, même les plus abstraites, que tu bouleverses et bouleverses à chaque instant.

le bonheur ne résiderait-il pas dans la parfaite entente des éléments, dans les mouvements répétés encore et encore depuis l'ère explosive, cette époque si lointaine que rien ni personne n'a de souvenir, à part quelques petits amas de poussière? le bonheur n'est-il pas l'adéquate perfection des rotations? des danses funèbres des supernovas? ou encore des silencieuses réjouissances des étoiles si massives, que même le temps et la lumière ne peuvent leur échapper?
le bonheur n'est-il pas tout autour de nous? l'œuvre mystérieuse, étrange et pourtant si glorieuse et démesurée, d'un inconnu interstellaire.

je danse autour de toi, pendant que la Lune tourne autour de la Terre, qui elle contourne le Soleil, qui quant à lui se déplace dans le Bras d'Orion, de façon si naturelle et orchestrale. c'est le plus beau ballet de l'Histoire.

toutes les plages n'ont pas besoin d'eau ni de sable pour être des plus harmonieuses. j'aime beaucoup les vagues aléatoires et éphémères que ta couette forme, créées par nos corps jeunes et polarisés, au gré des amours que nous vivons.
bizarrement ton univers est si comble que le son s'y propage. tes cordes vocales ainsi que ta bouche forment un duo si grandiose que l'intégralité de mes veines en frémissent encore.
nos yeux s'attirent inexorablement, nos regards croisés font pleurer les nuages, renaître les flammes incandescentes des étoiles mourantes et même rejaillir le feu des anciens volcans qu'on croyait trop vieux.
mais le plus beau c'est que la lumière a besoin d'être reflétée pour exister, alors qui de nous deux fait subsister l'autre?

les galaxies s'éloignent l'unes des autres, de façon si désespérées et inévitables.
j'ai tellement peur que ça nous arrive.

je t'aime plus fort que la gravité, plus grand que l'univers, et plus beau que la Création.

dorian

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