Le petit pêcheur, T2 [MxM]

7 - Une forteresse

« Je reconnais à peine l'endroit, murmura Andrew.

— Qu'est-ce qu'il y a devant ? demanda Azathoth, assit sur une grosse pierre.

     Il semblait encore faible, ne s'étant pas tout à fait remit du voyage qu'il venait de faire. Il essayait de ne rien faire paraitre, ce qui dupait parfaitement les deux humains, mais absolument pas Nyar. Il veillait d'un œil inquiet sur son Seigneur.

     Andrew et Isaac marchèrent un peu. Il ne semblait pas y avoir de créatures étranges dans les parages, et si c'était le cas, Nyar interviendrait bien vite. En longeant l'immense mur, ils tombèrent au bout d'un moment devant une porte, immense elle aussi.

— Tu crois que ceux qui vivent ici cherchent à combler quelque chose ? demanda Isaac, un peu taquin.

     Andrew sourit à sa pique avant de reporter son attention sur la grande porte qui avait du être blanche un jour. Maintenant, sa couleur avait vraiment dépérit, et elle était bien triste.

— Y'a un espèce de panneau de contrôle, là, sur le côté.

     Nyar et Azathoth arrivèrent.

— Ça doit être un panneau digicode, remarqua Andrew.

— Essaye plusieurs codes, pour voir ? proposa Isaac, genre... Un, deux, trois, quatre ! Ou... Quatre zéros ? Ou cinq, cinq, cinq, cinq ! J'avais un pote qui avait cette combinaison pour déverrouiller son téléphone. Il disait que c'était plus rapide quand il avait bu !

     Derrière eux, Azathoth souffla du nez, posa sa main sur sa tempe en secouant doucement sa tête, alors qu'Andrew essayait les différentes combinaisons unes à unes. Entendant le râlement significatif de l'humain qui ne parvenait pas à accomplir une tache, il serra son trident jusqu'à ressentir un léger picotement dans ses mains.

— Écartez-vous, demanda-t-il aux humains.

     Ces derniers s'exécutèrent et ils sentirent une légère brise écarter quelques uns de leurs cheveux. Le trident d'Azathoth passa entre eux deux pour venir se planter dans le panneau de contrôle. Le panneau grésilla quelques instants avant de ne plus émettre de sons. Azathoth se rapprocha en se guidant de son trident, puis il le retira d'un geste vif, avant de le replanter violemment.

     Il réitéra cette opération jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des miettes de plastique sui tombèrent par terre. De la fumée sortit des restes du panneau, et les épaisses portes finirent par s'écarter l'une de l'autre lentement.

— C'est ouvert, déclara Azathoth. »

     Il tendit une main que Nyar s'empressa de soutenir avec son bras, puis ils entrèrent tous les quatre dans la forteresse.

     Les rues étaient étrangement silencieuse. Ce qu'il y avait à l'intérieur de la forteresse était loin de ressembler à au paysage environnant ; c'était entretenu, propre, soigné. Mais vide. Il y avait des voitures abandonnées en plein milieu de la route, et certaines d'entre elles avaient le moteur encore tiède. Certaines portes étaient entrouvertes, comme si leurs habitant n'avaient pas prit le temps de la refermer.

« Ça semble très récent, commenta Nyar.

— Est-ce que tu entends quelque chose, Azathoth ?

— J'entends de faibles battements de cœur, mais...

     Il arrêta de marcher, et il baissa la tête.

— Il semblerait que ça vienne... D'en dessous, ajouta-t-il en fronçant les sourcils.

— En dessous ? Il y a peut-être un sous-terrain ?

     Le grand prophète regarda autour de lui. Son regard se posa près de la porte qu'il venait de passer (celle qu'Azathoth avait forcé). Juste à côté se trouvait une porte semblable, cependant plus petite.