1. Drogue

9 1 0
                                    

L'amour est la pire des drogues.

Un jour tu décides d'essayer persuadé qu'une fois pour tester cela ne peut pas faire beaucoup de mal.

Finalement tu apprécies la sensation de bonheur, de calme et de joie que cela instaure dans les profondeurs de ton cœur donc tu recommences dès que l'occasion se présente.

Tu te laisses prendre dans cette valse des sentiments.

Tu danses.

Tu y oublies ta peine.

Tu y places tes joies et tes espoirs.

Ta vie et tes malheurs.

Ton cœur et ton âme.

Ton tout.

Puis un jour, tu te rends compte du mal que cela te fait.

Tu décides d'arrêter.

C'est dur au début mais dans certains moments tu réalises que c'est mieux ainsi et ta détermination revient.

Mais elle repart aussi vite qu'elle n'est arrivée.

Alors lorsque l'occasion se présente de goûter à nouveau à ce plaisir si simplement procuré tu plonges à nouveau et te laisses engloutir par le bien-être qui t'as tant manqué.

Bien évidemment, dès que les effets s'évanouissent tu retombes dans la dépression, dans la tristesse, dans le malheur, dans la peine, dans le désespoir, dans le découragement, dans l'envie de tout laisser tomber et d'abandonner.

Mais bien entourée comme tu l'es, tu remontes à la surface et fais face au monde tant bien que mal.

Jusqu'à ce que ce scénario se répète.

Tu es consciente du mal que cela te fait et pourtant tu n'hésites pas avant d'y aller.

Car ça te fais du bien.

Un bien que tu ne ressens avec personne d'autre.

Un bien qui te rappelle combien la vie peut être belle mais aussi combien elle peut faire mal.

C'est un bien à double tranchant.

Sur le coup tu te sens soulagée même en connaissant la douleur que tu vas ressentir dans les prochaines heures et pourtant tu ne l'évites pas.

C'est ta seule source de joie dans ton monde de larmes.

Alors oui, tu en profites.

Tu sais qu'il faudrait que tu arrêtes car tu te détruis toi-même mais tu ne veux pas.

Au fond tu ne le souhaites pas.

Car tu aimes ces moments de complicité et d'illusion d'amour.

Peut-être est-ce ce qui te maintient ici.

Dans notre monde.

Cette rose épineuse.

Qui te coupe en te rendant heureuse.

Tes seuls moments de joie sont tes moments de plus grande douleur.

Ce sentiment d'abandon t'emplit le cœur dès que la réalité reprend sa place, en face de tes yeux.

A ton plus grand désarroi.

Mais tu fais face à tout ça et restes forte malgré les effets secondaires.

Car cette drogue est ton mal et ta raison d'être.

InsomniesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant