Prologue

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Il est là, présent, lui aussi. Il le regarde du coin de l'œil, du coin de la pièce. Jamais il n'apparaîtra, jamais il ne parlera. Il est là, c'est tout et c'est déjà trop pour Éric.

Ça s'emballe dans sa poitrine, des perles de sueur commencent partiellement à apparaître sur son front, ses mains deviennent moites. D'un revers de bras, les gouttes sur son front ont disparu mais son palpitant est toujours aussi rapide. Il se frotte les mains, appuie sur Play et la vidéo peut commencer.

L'ambiance est aussi froide que la pièce. Le blanc des murs est prédominant à l'exception de la table en bois où se trouve un micro-ondes — tout aussi blanc lui aussi — et un poster du film de Destination Finale. Sur une chaise, tout près de la table en bois, un chaton y est allongé sagement. Rien ne laisse présager ce qu'Éric est sur le point de faire et pourtant, ça l'a déjà mené tout droit jusqu'en enfer.

Il se tient droit, aussi droit que possible. Il sait qu'il est observé, il n'a pas le droit à l'erreur. Ses cheveux blonds tombent parfaitement sur son visage que nul ne verra. La capuche de son sweat vert est parfaitement plaquée sur sa tête. Il se sent comme un homme et valorisé parce qu'il le regarde et par ce regard porté sur lui, il sait qu'il ne pourra plus s'en sortir. La fois d'avant, c'était l'acte de trop. La porte ouverte sur un nouveau monde, son monde.

Sans un regard, sans un mot, sans une pensée pour la caméra, Éric attrape le chaton.

La chanson de la mortWhere stories live. Discover now