Happy gal

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*dringdring dring*

Je balance ce foutu réveil, qui a inventé cette horrible objet ? J'ouvre avec difficulté mes yeux, il est bien trop tôt ! Je prend mon téléphone et regarde l'heure, 4h, j'ai dormi à peine 2h ! Bien trop excitée par mon départ, je me suis imaginée des centaines de scénarios qui ne se réaliseront sans doute jamais, suis-je laseule ? Je me lève, la tête dans le derrière, et me dirige directement dans la salle de bain pour me préparer. Je prend une bonne douche, tout en pensant à mes derniers instants ici, jusqu'àce que ma mère frappe à la porte pour me rappeler de me dépêcher.

Maman - Tu crois que c'est toi qui paye l'eau ? Sors et grouilles toi on doit bientôt y aller !

C'est en ronchonnant que je sors de la douche, je me prépare vraiment vite fait, le strict minimum. Après tout je vais faire 11h de vol, autant être dans une tenue confortable. J'enfile un jogging, un débardeur,et je mets par dessus un pull au cas où. (voir média) J'attache mes cheveux en un chignon, vérifie de ne rien oublier et ferme la porte de ma chambre.

Je descend les escaliers avec beaucoup de mal, mes 3 valises ne sont pas aussi légères que ce que je pensais. Ma mère m'attends de pied ferme, déjà habillée et prête à partir.

Maman - Ce n'est pas que je veux absolument que tu partes mais on est un peu en retard là, t'as de la chance qu'on habites pas loin.

Moi    – Tu es bien plus stressée que moi, du calme Sylvie, on va bientôt partir. Laisse moi au moins 15min pour dire au revoir à mon chien.

Elle me tire la langue, elle déteste quand je l'appelle par son prénom,c'est bien pour ça que je le fais. Je ne vais plus l'embêter pendant un moment je dois bien en profiter. Même si je risque de l'appeler tous les jours, ce n'est pas pareil. Je me baisse pour prendre mon chien dans mes bras. Ce qui n'a pas duré très longtemps d'ailleurs, il est si lourd ! Après lui avoir enlevé ses deux balles de ping-pong c'est devenu un vrai cachalot sur pattes. Je lui fais un dernier bisou et ferme la porte de la maison derrière moi, avant de ne pas craquer et de lui en refaire une série.

Dans la voiture, ma mère ne parle pas beaucoup, moi non plus d'ailleurs.C'est un mélange de tristesse, de fatigue et de l'horrible sensation de devoir se quitter. Je risque d'être assez nostalgique les premiers jours.

Maman - Je suis très heureuse pour toi que tu partes là-bas et fasse cette expérience. Tu es jeune et tu dois en profiter, mais.. je vais devoir me faire à l'idée d'être seule maintenant. Tu es mon dernier bébé et la tu pars à 9 000km de moi, ça me fais bizarre.

Moi -Je ressens la même chose maman. Tu sais que je te donnerai des nouvelles souvent, très souvent même.

Elle me regarde avec un sourire triste. Je sens que les mouchoirs vont être de sorti. On continue de parler et j'essaye de la rassurer au maximum. Je me mets à sa place, si mon enfant partirait dans un pays, loin de moi, je serais très certainement inquiète. Enfin, remettons les choses dans leur contexte, si Joyce partirait à des milliers de kilomètres de moi, je serais très très triste. Oui car je ne désires pas d'enfants, en tout cas pas pour le moment ça c'est sur. Ces petites choses surexcitées et incontrôlables sont un véritable enfer pour moi, et je sais de quoi je parle ! J'ai 6 neveux et nièces, j'ai dû les garder un nombre incalculable de fois et je peux vous dire que chaque fois ils m'enlèvent de plus en plus l'idée d'avoir un mini moi un jour.


On arrive à l'aéroport, Roissy-Charles de Gaulle, ma mère m'accompagne jusqu'au bout. Au moment de la quitter, j'ai une boule au ventre. Je ne pensais pas que ça allait être si dur. Et comme une véritable môme, je la prend dans mes bras, et laisse couler mes larmes. Elle ne se prive pas pour faire la même chose. Je vais laisser ma mère, ma meilleure amie, la meilleure personne sur cette terre. Mon héros. Elle prend mon visage dans ses mains, essuie mes larmes et me couvre de baisers.

Maman - Aller, maintenant qu'on est là, il ne faudrait pas que tu rates ton avion. Une nouvelle aventure t'attend. Je fais confiance à ma sœur, elle s'occupera bien de toi. Et elle à plutôt intérêt sinon je viendrai moi même lui botter les fesses.

Cette phrase m'arrache un sourire.

Moi -Je serais la nièce la plus merveilleuse qu'elle n'est jamais eu. Ne t'inquiète pas.

Maman - Fais attention à toi ma puce. Ne manges pas n'importe comment, je ne veux pas te revoir avec 40kg en plus quand tu reviendras. Et ne parles pas aux inconnus. Et envoie moi un messages avant de décoller, et après, et aussi quand tu seras arrivée chez Sophie, et auss...

Moi - Maman ! je la coupe. C'est promis. Et n'oublies pas le décalage horaire, ne m'appelles pas à 3h du matin, je ne serais pas sûr de te répondre. Prend soin de toi. Je t'aime

Maman - Je t'aime aussi. dit-elle avec des larmes coulant sur ses joues.


On se prend une dernière fois dans les bras et je cours déposer mes valises car je suis bien la dernière et le personnel avaient l'air de m'attendre depuis un moment. C'est si apaisant d'être dans les bras de sa mère, ou d'un de ses parents tout simplement. Tu te sens protégé. C'est tout en cogitant que je m'assois au seul siège quej'ai trouvée de libre, en attendant l'avion, après avoir passée la douane. J'observe le monde qui m'entoure. Il y a tout type de personne , des personnes seules, comme moi, des couples, des familles, quelques personnes âgées. Et surtout, BEAUCOUP d'enfants. Je ne comprends pas comment à 6h30 du matin ils trouvent encore la force de courir partout.

Une voix au haut parleur nous indique qu'on va pouvoir embarquer. Une foule de personnes se dirigent au même endroit que moi, et là je sens qu'il va encore une fois faire preuve de patience.

Une fois à l'entrée de l'avion, deux hôtesses de l'air nous accueillent et nous indiquent nos places.

Hôtesse - Vous êtes à la place E57. Bon voyage. dit-elle avec un grand sourire.

Moi - Merci vous aussi.

Je me rends compte de ma bêtise et lui accorde un sourire gênée avant de m'engouffrer dans l'avion, tout le monde cherche sa place ce qui crée des embouteillages. Des embouteillages humains. J'arrive enfin à ma place, je me retrouve entre un homme d'une trentaine d'années je dirais, et une personne âgé. Je déteste être au milieu.Comment vais-je dormir ?

       

J'envoie un message à ma mère pour la prévenir de mon départ, avant qu'elle ne fasse une syncope. J'entends le moteur de l'avion commencer à démarrer. Je n'y crois pas. Je vais partir 1 an auxEtats-Unis ! Qui l'aurait crû ? Certainement pas moi !J'essaye de trouver une position confortable, et après quelques minutes de recherches, j'arrive enfin à la trouver . J'étais bien, autre que la position, j'étais apaisée et je me sentais confiante pour l'avenir.Ce fût après 30min de réflexion que je finis par m'endormir. Tant pis si mes voisins entendent mes ronflements, ou si ma tête penche sur leurs épaules, avec un beau filet de bave.

Never say neverWhere stories live. Discover now