DESTINY

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Depuis le balcon de mon appartement, j'observe la Capitale qui s'endort. Enfin, dormir est un grand mot quand on sait qu'ici, les jeunes vivent surtout la nuit, dans le quartier populaire. Mes coudes adossés contre les gardes corps du balcon, je soupire avant de poser mon menton dans la paume de ma main.

Être le président ne me rend pas plus heureux que ça, mais je continue de l'être pour le peuple qui lui est heureux. C'est le plus important, comme je l'ai toujours dit. Demain, mon programme est bien chargé, mais très important. Je dois apprendre à me reposer sur mes hommes de mains, mais rares sont ceux en qui j'ai réellement confiance. Pour l'instant, il n'y en a qu'un seul.

Cela fait deux mois, deux mois qu'il n'y a pas eu d'autres fissures au Nord du mur. Il a d'ailleurs été réparé et c'est tant mieux. Cependant, je ne peux pas m'empêcher de rester pensif à ce sujet. Je devrai m'estimer heureux qu'il n'y ait pas eu d'autres attaques ces derniers temps, j'ai ainsi pu me concentrer sur d'autres problèmes. Mais bon, la vigilance est de rigueur.

Cela fait également deux mois et plus que je n'ai plus eu de nouvelles de Chanyeol. J'ai récemment appris qu'il avait rejoint les rangs de l'armée. Voilà une nouvelle surprenante. Chanyeol, un soldat ? J'espère pour lui que ce n'est pas trop difficile. Surtout avec la mentalité des hommes là-bas. C'était son choix, je ne peux pas lui en vouloir. Je sais ce que sait que d'avoir été soldat. Je suis vraiment passé par tous les stades, simple zoné, rebelle, soldat et maintenant, président. Je me demande s'il y a encore autre chose qui m'attend.

Je n'aurai jamais vu Chanyeol se rendre dans l'armée, pourquoi un tel choix ? Pour souffrir ? Je fronce les sourcils. Il avait tout avec moi et il m'a quitté. Il m'a laissé me débrouiller seul, sans savoir le cauchemar que j'ai vécu et que je continue de vivre au quotidien. Je soupire en laissant un petit gémissement mécontent s'échapper de mes lèvres. Je m'en suis voulu pendant un long moment, j'étais triste, déboussolé, avec l'impression que tout le monde me tournait le dos. Je ne savais plus si ce que je faisais été bon ou mauvais.

La tournée a été plus qu'horrible. J'en garde un souvenir amer. Je fixe l'horizon. On dit souvent qu'après la tristesse, vient la colère et la haine. Voilà pourquoi il est apparu de nouveau. Même si ces visites se veulent moins régulières, je le sens, il est là, il occupe l'autre moitié de mon cerveau. Je lutte avec lui au quotidien. J'aimerai qu'il s'en aille, qu'il me quitte, mais c'est impossible sans un Bêta. C'est impossible sans Chanyeol. On s'y fait à un moment.

- A quoi tu penses ?

Je sors de mes pensées et me tourne vers mon interlocuteur, il sort de la douche et possède une serviette autour de sa taille. J'esquisse un fin sourire. Des fois, j'ai tendance à oublier qu'il vole de plus en plus mon espace vital. Mais sa présence m'aide fortement. Sa présence est apaisante et ça m'aide à ne plus voir mon double. C'est arrivé un peu par hasard... Mais ce n'est pas plus mal.

J'en profite pour admirer son beau torse sculpté et ses bras bien musclé également. Il a vraiment un charme, ses petits cheveux légèrement ondulés, noirs, son visage bien tracé, le bout de ses lèvres qui remontent légèrement... Il s'avance vers moi, passant une main dans ses cheveux encore mouillé. Son corps aussi est humide.

- A trop de choses, le travail d'un président quoi, dis-je d'une voix lasse.

Il vient me rejoindre sur le balcon. Il n'aime pas spécialement me voir comme ça, mais il me connait. Il sait que je ne me plais pas dans ce rôle qui est devenu le mien. Suis-je bloqué dans ce rôle à tout jamais ? Ce n'est pas ce que je veux.

Ses mains fraiches se posent sur ma taille. Il s'est rapidement attaché à moi alors que je lui ai dit maintes et maintes fois qu'il n'était rien de plus qu'un sex-friend à mes yeux et que ça ne serait jamais sérieux. Je le baise juste pour penser à autre chose et ça s'arrête là. Pourtant, je dois admettre que ça me plait et que sa présence à mes côtés m'est plus que bénéfique. Je ne peux pas le nier... Il m'aide beaucoup... Et je me suis attaché malgré-moi. Je me sentais si seul aussi...