Chapitre 1: Le lycée
Comme tous les jours, je me rendais en cours. Quoi de plus normal pour un adolescent de seize ans me diriez-vous? Mais moi, je ne suis pas comme tout le monde. Je ne vous dirais pas encore mon secret, on verra ça si vous n'avez pas compris à la fin de la journée. Toujours est-il que je me dirigeais vers le Purgatoire plus communément appelé lycée. J'allais à Seirin, j'avais tout simplement suivis mon meilleur ami Tetsu-chan, ou Kuroko pour les autres, lorsque celui-ci avait quitté le collège Teiko.
Tetsu-chan et moi, on s'est connu grâce au basket. Dans un collège comme le notre, c'était logique, n'est-ce pas? Avant moi, il connaissait un garçon dont je ne connais même pas le nom, il était son ami depuis des années, mais ils ne fréquentaient pas le même collège. Bref, tout ça pour dire qu'on s'était vite entendu parce qu'on était tous les deux petits (j'avais même été vexé qu'il soit plus grand que moi, je ne faisait qu'un mètre soixante cinq) et que le basket était difficile dans ce cas. On s'était entraîner ensemble pendant longtemps, jusqu'à ce que Ju-chan, ou plutôt Akashi, nous permettent d'entrer dans la première équipe. J'avais un peu de mal à marquer, mais ma vitesse m'avait valu ma place dans la Génération des Miracles. J'en avais été très fier.
On avait reçu nos uniformes en même temps, Tetsu-chan et moi. J'en avais sauter de joie. Au point qu'il avait dû me ligoter à ma chaise. C'est vers le milieu de cette année-là que j'ai commencé à préparer le terrain pour lui annoncer mon secret. Il l'avait plutôt bien prit, mieux même que ce que je pensais.
Mes réflexions m'avaient menées droit dans le repère du Diable en personne. Je restais un instant planté là, jusqu'à ce que Tetsu-chan ne me bouscule pour me faire avancer en fait. Je lui jetais un regard, surpris de le trouver là, moi qui étais si sûr qu'il était déjà arriver depuis longtemps.
-Tu bloques le chemin, Yuki-chan, me dit-il de sa voix un peu atone.
-Traite-moi de gros pendant que t'y es, m'offusquai-je.
Il me regarda puis se détourna. Je le poursuivi dans la cour pour qu'il me dise que j'avais une taille de guêpe, le harcelant jusque devant sa classe. Il finit par soupirer et acquiescer.
-Franchement Kihiko, pourquoi tu prends la mouche à tout ce que dis Kuroko, intervins l'un de nos coéquipiers.
Je me retournais pour faire face à Kagami. Celui-ci semblait se ficher comme d'une guigne de mon air menaçant.
-T'es tout mince, s'en est presque effrayant, continua le roux. Pourquoi ça t'embête qu'il ne te réponde pas?
-Parce que, ça m'embête, répondis-je sur le ton de l'offense. Et toi, pourquoi ça t'embête quand on dit que t'es bête? Quoi que, moi au moins, je sais que c'est faux, fis-je semblant de réfléchir avant de prendre la fuite alors que le plus grand tentait de m'attraper.
Ma vitesse pouvait vraiment être une bénédiction. En attendant que les cours ne commencent, je m'installais à ma place et sortit mon livre, constatant au passage que Furihata s'était encore prit une veste. Le pauvre, ça ferait presque pitié, si c'était pas aussi marrant.
Le cours fini par commencer, et le pauvre garçon put enfin se concentrer sur autre chose que sur le refus de la fille à qui il avait demandé de sortir. Pour moi, la matinée passa lentement, écoutant encore et encore le blabla d'un prof dont je me fichais royalement. Mais comme d'habitude, je pris au moins quelques notes, histoires de ne pas me retrouver sans rien.
La pause déjeuner sonna, et je partit retrouver Kuroko sur le toit. C'était notre habitude depuis qu'il connaissait mon secret. Au moins, là, je n'avait pas à faire semblant et ne mangeais pas. Je me contentais d'un café, seule chose que je pouvais supporter. Je le regardait manger avec un air à la fois fasciné et dégoûté qui semblait l'amuser au plus haut point.
-Si tu ne supporte pas de me voir manger, pourquoi continue-tu de venir?
-Ça me dérange pas, c'est juste que je comprends pas comment tu peux avaler ça.
-Toi aussi il t'es arrivé de devoir en avaler.
-Oui, mais je n'en tirais aucun plaisir et j'allais vomir le plus vite possible, ce qui n'est pas ton cas. Donc, je ne te comprends pas.
-Tu n'es pas le seul.
Son air nostalgique me fit penser à ces quelques autres personnes qui lui disaient souvent qu'ils ne le comprenaient pas. Notre équipe, la Génération des Miracles. Souvent, il y avait des disputes entre génies, lorsque le capitaine et l'entraîneur n'étaient pas là, et même quand il y avait le vice-capitaine, on arrivait à ce disputer. Moins cependant, si on tenait à la vie. Et puis, le capitaine était parti, et Ju-chan avait prit sa place.
Je sorti de mes pensées en le voyant ranger ses affaires pour retourner en cours. En chemin, il lança un sujet que je n'avais pas particulièrement envie d'aborder: mon frère jumeau et son comportement destructeur. Ryukio. On était vraiment identiques sur le plan physique, mais mentalement, on ne pouvait pas être plus éloignés l'un de l'autre.
Je m'assis à ma place pour prendre mes leçons de l'après-midi, de plus en plus fatigué. Je fini par penser que mon frère avait peut-être raison: plutôt que d'aller en cours, je ferais mieux de dormir. Et puis je pensais à mes amis et au basket, et décidais finalement que le lycée n'était pas si mal, juste ennuyeux à mourir.
Enfin, oui enfin, la sonnerie libératrice retentit. Je me précipitais dehors et couru vers le gymnase pour me changer en vue de l'entraînement sans aucun doute draconien auquel allait encore nous soumettre notre démoniaque entraîneuse. Je souris en constatant que je n'étais pas le premier. Tetsu-chan, Kagami et Hyuga étaient déjà en train de se changer. Je me dépêchais de faire de même, désireux de ne pas m'attirer les foudres de notre tortionnaire. On l'aimait bien, mais elle était quand même drôlement sadique.
Mes prédictions étaient justes, à peine étions-nous sorti que déjà elle nous demandait de nous échauffer...avec deux fois plus d'enchaînements que d'habitude! Bon, d'accord, la Winter Cup approchait, mais il ne fallait pas exagéré! Nous n'étions pas des robots! C'est en soupirant que je fis comme les autres et commençais à courir. Sachant que ce pauvre Tetsu-chan allait mourir d'ici à la moitié de l'échauffement, je ne me plains pas et fis les exercices exigés par la folle au sifflet. Dès qu'elle estimait que l'on faiblissait, elle nous rappelait à l'ordre d'un sifflement strident. J'avais vraiment envie de le lui faire avaler.
Et puis, au bout de trois longues heures de tortures en tous genre, elle nous laissa enfin partir. Je m'écroulais sur un banc dans les vestiaires et jetais un regard aux autres. Tous semblaient passablement morts, Tetsu-chan plus que les autres. Il s'était traîner jusqu'ici et ne bougeait plus du sol où il était allongé. Prenant pitié de lui, je le redressais et l'aidais à se changer. Il avait l'air un peu mieux lorsqu'il sortit des vestiaires en marmonnant à propos de douches qu'il entendait appeler depuis chez lui. Ne m'inquiétant pas outre mesure, je me déshabillais, hésitant entre prendre ma douche ici ou attendre d'être à la maison. Sachant que Ryukio ferait tout pour m'ennuyer, je préférais la prendre au gymnase. Je me traînais donc vers la deuxième salle, franchement heureux de sentir l'eau chaude couler sur mon corps. Je constatais cependant que la plupart avait préféré rentrer directement. Tant pis pour eux, ça faisait plus d'espace pour les quelques courageux qui prenaient le temps de le faire ici.
Lorsque je dû me convaincre qu'il était plus sage pour rentrer de garder les yeux ouverts et la tête droite, je consentis à sortir de mon nuage de vapeur et me séchais rapidement. Me rhabillant très vite, je décidai de couper au plus court pour rentrer. Je n'habitais pas loin du lycée, je pouvais y arriver.
Rentrer chez moi fut un véritable parcours du combattant. Mais une fois arrivé, je pû aller m'écrouler sur mon lit, complètement mort.
Avez-vous deviné ce que je suis? Ce que toute ma famille est? Et oui, moi, Kihiko Yuki, petit prince chouchouté et frère adoré de la Génération des Miracles, suis une goule. Alors, que dîtes-vous de ça?
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Juste moi
FanfictionLes goules. Pour tout le monde, il s'agissait de créatures monstrueuses. Pour moi, il s'agissait de ma famille. Venez decouvrir ma vie, depuis mon point de vue, le point de vue d'une goule.