Irma : Dans tes yeux...[EN RÉÉCRITURE]

I. Chapitre 1

- Beurk

Encore un qui n'avait pas le sens du rangement, je me dirigeais calmement vers le panier à linge sale et déposais du bout des doigts le caleçon à l'intérieur.

De retour dans la pièce principale de la suite luxueuse, j'examinais mon oeuvre d'un regard appréciateur. Tout semblait en ordre. Le grand lit à baldaquin avait été refait, le sol avait été essuyé, les rideaux rouges avaient été tirés, le balcon avait été nettoyé et balayé, la salle de bain pareille.

Plus qu'à s'en aller vers la chambre suivante, pensais-je en soupirant d'avance de fatigue.

Je remis les instruments de ménage dans le chariot en fer à deux niveaux et me dirigeais vers la porte, une fois dans le couloir je la refermais derrière moi à clé et allais dans l'ascenseur.

Dès le moment où les portes se refermèrent, je repensais à ma décision.
Comment avais-je pu accepter de remplacer Mélissa ?!
Son job était des plus compliqués et je n'étais qu'à ma quatrième chambre.
Je me promettais de la féliciter pour ce travail qu'elle faisait depuis maintenant cinq ans.

Alors bon, ma prochaine chambre se trouvait être la 230, j'appuyais le bouton me menant au vingtième étage. Lorsque les portes s'ouvrirent ce fut avec une démarche lente que j'approchais la porte de la dernière suite de l'hôtel, celle-ci par contre avait un code pour y accéder. J'entrais le code des employés et pénétrais dans la suite, que disais-je ? L'appartement !

Je ne comprenais décidément pas pourquoi l'on me demandait de nettoyer cet appartement, il était d'une propreté hallucinante. Les meubles que ce soit de la pièce à vivre, de la chambre, de la salle de bain ainsi que de la terrasse n'avait même pas un grain de poussière. Même l'eau de la piscine -olympique d'après moi- semblait avoir été changée. Je soufflais puis me prélassais pendant les 30 minutes qu'il devait me rester avant d'aller en pause, je m'installais paresseusement sur le canapé d'angle marron et pensais à la suite de ma journée.

Après ma pause, Mélissa sera de retour et reprendra ses activités. J'irai donc manger seule, comme à mon habitude depuis le départ de mon meilleur ami. Départ précautionneusement comptabilisé. Nous ne nous étions pas vu depuis déjà 8 mois et deux semaines.

Mathias et moi nous connaissions depuis le collège, en quatrième, il m'avait volé le dernier biscuit au chocolat du paquet -ce qui d'après moi était inacceptable- et devant mes yeux qui plus est. Sauf que malgré la bagarre qui s'en suivit, nous avions fini par tellement nous détester que cela nous avait rapproché.

Les études finirent pas nous éloigner, mais nous n'en restions pas moins aussi proche qu'avant.
Il partit soudainement à l'université d'Humboldt en Californie, et moi je poursuivis, restée au bercail, à l'université privé de Stockton.

Il me rendait souvent visite les vacances, avant de définitivement s'installer à Eureka non loin de l'état d'Oregon où il travaillait comme avocat pour une entreprise ayant un rapport avec la nature, affiliée au Parc national Redwood...

Au départ, tout cela paraissait trop soudain, il n'avait jamais manifesté son amour pour les animaux et tout ce qui s'en approchait alors travailler dans ce domaine, même si il restait dans le cadre administratif m'avait intriguée.

Mais que voulez vous, il avait finit par me convaincre.

Alors depuis cette période, il venait me rendre visite de temps en temps, un an pouvait facilement défiler sans que l'on ait pu se voir ne serait-ce qu'une fois, c'était assez contraignant mais on s'y faisait.

Nos retrouvailles restaient toujours dans le top de mes moments préférés d'ailleurs.

Trois « Bip » bien distincts me signalaient le début de ma pause. J'avais moins de deux heures devant moi pour me relaxer un peu.
Je quittais péniblement la chambre et m'engageais déjà dans l'ascenseur.
Au rez-de-chaussée, j'entrais dans le placard à balais, j'y déchargeais le chariot sans me presser et le laissais dans un coin lui étant attribué.