I. Chapitre 2

78 3 2
                                    

- Concernant ton fameux voyage d'affaire, pourquoi ici ? Stockton n'est jamais dans ton carnet de voyage d'affaires habituellement.

Je choppais une chips dans le paquet et sans la casser, je la gobais dans son entièreté.

- C'est assez compliqué à expliquer...Marmonnait Mathias avec en fond mes mastications bruyantes.

Pour ma défense, c'étaient des chips. Je n'ai plus besoin de rajouter autre chose.

- Tu peux développer ?

- Je suis venu accompagné de mon patron. C'est une affaire plutôt privée le concernant. Je le vis hésiter à en ajouter plus, comme si j'allais crier sur tous les toits les secrets fadasses de son patron.
Il dû constater ma mine franchement désintéressé pour trouver bon de poursuivre plus sereinement.

- Il est à la recherche de quelqu'un, quelqu'un de très important pour lui.

Ma curiosité avait été piquée au vif finalement. Faillait dire qu'il m'en fallait peu aussi...
Il devint évident que je voulais, que disais-je, que je devais me mêler de ce qui ne me regardait pas.

J'imaginais déjà son patron, à l'allure d'un vieux mafioso bien conservé, à la recherche de sa femme ayant fuit pour sauver leur bébé. Cette dernière menacée de détruire tout ce à quoi elle tenait si elle persistait dans ce mariage. Et lui, le futur père, monopolisant tous ses hommes pour remuer ciel et terre, sans un moment de répit.

Mais quel amour poignant !

- Qui ? Demandais-je quand même, toute mon attention portée sur ses futurs mots.

Je fixais ses lèvres pendant quelques secondes, mais ne voyant pas la réponse tant attendue les franchir, je reportais mon regard vers ses yeux, l'observant méchamment.

Mais sans m'y attendre vraiment, je le vis me tenir la nuque avant de rapprocher avec délicatesse mes lèvres des siennes.

Nous nous lancions désormais dans un doux baiser, entremêlant avec lenteur nos langues tout en se séparant par instant. Il me mordit la lèvre inférieure, ce qui me fit sourire et je remontais mes mains à ses joues pour intensifier de nouveau notre échange.

Quelques secondes après, l'alarme me prévenant de la fin de ma pause résonna dans le petit salon.

À regret, je me levais du canapé sous son regard dépité et l'embrassais rapidement avant de prendre mon téléphone, mon sac à l'entrée et de me diriger vers la porte.

Je sautais presque dans l'ascenseur, les sens encore groggy, tout en essayant de chasser des pensées plus qu'explicite sur la suite des événements si cette alarme n'avait pas sonnée.

Dans ma précipitation j'oubliais ma tenue et me retrouvais au rez-de-chaussée en jogging débardeur. Un soupir m'échappât.
Je me retournais alors rapidement et pris le soin d'appeler de nouveau l'ascenseur.
L'idée d'appuyer à plusieurs reprises sur ce bouton rond ne m'enchanta pas du tout, je ne savais ce qu'avait touché toutes les précédentes personnes étant passées par là. Je me contentai donc d'attendre sans me plaindre.
Mais c'était sans compter sur les autres boutons à l'intérieur pour indiquer mon étage !
J'évitais de trop jouer ma maniaque et pressai rapidement ce qui devait l'être.

Dans ma chambre, je portais immédiatement ma tenue de travail. Une jupe crayon noir seyait déjà le bas de mon corps ainsi que des talons noirs chaussant mes pieds. Toute en sobriété, je pris le soin d'ajuster mon chemisier blanc et ma petite veste noir par dessus.
Et comme l'exigeait le règlement des employés, mon badge présentant le logo de l'hôtel et mon prénom se trouva bien ajusté très visiblement sur le côté droit de ma veste au niveau de ma poitrine.

J'attachais mes longues tresses plus parfaitement en un chignon Kardashian avant d'habiller mes oreilles de créole dorées, et d'appliquer du gloss.

Je sortis de la chambre sous le rire moqueur mais le regard appréciateur de Mathias, un sac à main rouge pétant sous le bras.

Je repartis rapidement d'où j'étais venue et ce fut essoufflée que j'arrivais devant les portes vitrées de l'hôtel The Stockton.

Avant d'entrer, je me redressais, défroissais mes vêtements avec mes mains et relissais mon chignon.

En pénétrant dans le hall de l'hôtel, mon regard croisa immédiatement celui de mon patron et tel un ballon se dégonflant, je perdis de mon assurance. J'avais 10 minutes de retard, cela n'avait pas l'air très grave, mais ici le retard était intolérable.

Il discutait un grand sourire aux lèvres avec un client, un homme de dos, dont je ne pouvais déterminer aucune caractéristique à part son imposante stature.

Je me fis toute petite et passais devant eux en flèche.
Dans mon ascension vers mon bureau, jusqu'à lors gardé par un collègue m'attendant pour le relais, je sentis un parfum des plus attrayant faire chanceler ma démarche.
J'avais rarement l'occasion d'humer de tels senteurs aux quotidiens. J'étais certes dans un hôtel réputé et surtout prisé par une certaine classe d'individus, leurs parfums avaient souvent des fragrances trop puissantes ou trop inexistantes pour mon flair. Mais là ! Ce monsieur sentait divinement bon, ni trop fort, ni trop doux. Assez imposant par contre mais pas indisposant.
Je pouvais pourtant décrire, une délicieuse odeur de...forêt ?
C'était plus qu'étrange à dire, à penser plutôt, mais c'était une forêt qui sentait bon sachez le. Pour ma défense il y'avait un mélange de vanille, rien que ça et l'on me perdait déjà, d'une petite odeur de rosée matinale sur de l'herbe, et d'un parfum typiquement masculin du style Bleu de Channel ou Valentino. uis dire, fin c'était bizarre mais vrai du genre l'odeur des arbres après une petite rosée matinal mêlé à de la vanille -j'adorais la vanille-, et ajouté à un parfum typiquement masculin.

Je m'efforçais de garder ma tête tourner vers une seule direction, ne cherchant pas à contrarier Mr Kross plus qu'il ne devait déjà l'être.

Je rejoignais donc ma place à l'accueil et m'asseyais directement sur mon siège. Je mis en marche l'ordinateur, tout en vérifiant les dernières réservations faites en ligne, puis rapprochais légèrement le téléphone de travail, réajustant mon badge au passage.

Le premier appel se faisait déjà entendre, une petite sonnerie devenant vite agaçante résonna sans déranger l'assistance, je m'ambiançais intérieurement pendant quelques secondes avant de décrocher de ma main gauche.

- Allô, bonjour ici The Stockton hôtel...?

- Oui, bonjour, c'est pour une réservation...

- Quelle chambre souhaitez vous?

- Une chambre simple pour deux.

- Ok les services repas y compris?

- Oui.

- Et à quel nom dois-je réserver ?

- Karina Blossom.

- D'accord merci quand est-ce que vous arriverez?

- D'ici ce soir.

- D'accord madame à ce soir.

- Merci.

Tout ça noté et réservé je prenais encore plusieurs autres appels dans le même genre. Bientôt la Saint-Valentin et il y avait beaucoup de réservation qui pleuvaient en ce moment, je ne devais pas m'attendre à lézarder en jouant paisiblement au solitaire aujourd'hui...

- Excusez-moi madame... M'interpella un client.

Irma : Dans tes yeux...[EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant