- Alors, comment ça va depuis ?
- J'ai l'impression que le monde m'échappe, même si je décide d'avoir les idées lucides j'entend toujours ces cris dans ma tête.
Je me sens faible, je ne sais plus si c'est réellement moi qui l'ai décidé ou si c'est les autres qui l'on fait à ma place. ( Les larmes aux yeux )- Il vous manque n'est ce pas. ( Sur un ton de pitié )
- Je me sens vide, avant nous étions deux à ressentir les choses, maintenant je suis seule.
- Vous savez c'est normal de regretter, vous êtes en pleins dans le post - avortement.
Cependant je n'ai aucuns doutes, tout ira mieux bientôt, d'accord ?- ... ( Le regard vide )
- Garder espoir.
Il y a tant de choses que je ne supporte plus depuis mon avortement, le mot embryon et le ton de pitié sur lequel on me parle sont en premières positions.
Comment peut-on avoir pitié de moi, après ce que j'ai fais ?
Je me dégoûte.* Flashback *
- Cette décision est elle bien réfléchie ?
- Oui.
- Et pourquoi souhaite tu avoir recours à l'avortement ?
- Je n'ai pas la maturité nécessaire, ni les revenus, pas de situation et ce n'est pas le bon moment j'ai encore mes études.
- Bon je veux que tu te répète ces raisons quand ça n'ira pas.
- Ok.
- Je vais maintenant t'expliquer, tu as rendez vous mardi pour prendre les cachets, tu va perdre un peu de liquide et jeudi tu va revenir à 8h00 ... ( Regarde si elle écoute ) Et jeudi on va te mettre un ovule, c'est un petit truc blanc qui ressemble à un tampon ( montre la taille avec son pousse et son index ) et dans la journée tu sera en observation, tu perdra beaucoup de sang donc prend des protections.
Il faudra que tu aille régulièrement aux toilettes, tu va perdre un caillot de sang et ce sera l'embryon qui aura été expulsé.
- ...
- Par contre c'est une IVG, pas deux ni trois ! Je te fais confiance, ne me déçois pas.
- Pas de soucis.Comme si c'était un acte banal, comme si je le faisais par plaisir.
Ils ne comprennent vraiment rien, ils parlent seulement.Dans le métro, la tête pausée contre la vitre du train.
Je ne supporte plus d'entendre des rires, des pleures ou même de voir des enfants, tout me ramène à Charlie.
Charlie c'est le nom que j'ai choisi de lui donner, je voulais donner un nom à ma vie.Hier j'ai rêvé que je lui donné vie, qu'il était avec moi, que je le bercer, que je l'aimer et qu'il était heureux.
Non pas encore ...
( Ferme les yeux et pleure en silence )
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Avortement
Non-FictionNous allons suivre le combat d'une jeune fille de 17 ans qui a eu recours à l'avortement, elle lutte contre le syndrome post avortement et la dépression qui s'empare peu à peu d'elle. Certaine scène ont été inspiré de témoignages et de mon expérienc...