hébé

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Tu es venu une nuit d'été.

Je me souviens de ta démarche mal assurée quand tu t'es approché de moi, et de ton regard effarouché qui traduisait ton malaise et qui disait, qui disait, que tu n'étais pas à ta place, que tu n'avais rien à faire ici, et c'était vrai tu sais.

J'ai eu pitié pour ton corps encore innocent qui allait être souillé, trop tôt, par la sensation de puissance mêlée de honte que procure l'achat d'un un corps, d'une femme, d'un sexe.

Tu avais probablement été poussé par les gens de ton âge, par la volonté d'affirmer ta prétendue virilité, et de te sentir grandi, peut être plus mûr.

Tes gestes que ton inexpérience et ta peur de mal faire rendaient maladroits étaient précipités et hésitants. Je te guidais, comme une tendre petite amie aurait dû le faire à ma place.

Oh non, tu n'avais rien à faire la, j'avais envie de te crier pars, pars, ici tu vas perdre quelque chose que tu regretteras plus tard, et bon Dieu tu es jeune, trop jeune pour venir ici.

J'aurai dû.

ton soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant