Namel

Un Indice

-Salut ! Ça va ? 

- Ouais, et toi ?

- Tranquille !

- Maman, on monte faire le devoir de maths ok ?; criais-je dans l'escalier à l'intention de ma chère et tendre génitrice. Bien-sûr, vous aviez compris que ce n'était qu'un prétexte pour : 

1. le faire venir

2. Pouvoir fumer tranquille sans craindre qu'elle rentre toutes les trente secondes. 

On rentra dans ma chambre, puis on parla du lycée. des profs, les élèves, nos potes qu'on a en commun, nos parents et il me dit que son père était actuellement Lozère, pour avoir une certaine formation, même s'il n'y croyait pas du tout et pensait plutôt qu'il s'était payé des vacances avec son meilleur ami. On montait sans bruit depuis le petit balcon de ma chambre sur le toit de la maison clopes et briquet dans les mains. Une fois installés en haut, il me glissa :

- T'as une super vue ici, c'est ouf ! de chez moi, t'as juste vu sur mon gazon pas coupé depuis un mois, pouffa-t-il.

- Ça fait tellement du bien cette clope, je te jure ! J'ai acheté un paquet avec une pote mais je l'ai fumé en trois jours, dis-je en recrachant ma fumée.

- Putain ! T'as vachement augmenté ta consommation alors ! Ta mère elle a rien vu ?

- ha bah non, avec ma technique déo+mandarine+chewing gum, elle risque pas ! En vrai ça va, je fume pas énormément, c'est juste qu'y avait mon oncle et du coup j'étais hyper tendue. Je montais toutes les heures dans ma chambre pour fumer à la fenêtre !!

Ah oui j'ai oublié de vous dire, que mon oncle est toxicomane et c'est souvent compliqué quand il vient à la maison quand il y a mes parents. Tout en sachant qu'une fois il est venu quand il n'y avait pas mes parents, et là il a commencé à être violent avec moi, donc j'avais appelé la gendarmerie, mais il m'en veut, blablabla...

- Ah, ça s'est toujours pas arrangé son histoire d'héroïne ? demanda-t-il

- C'est de pire en pire...  Quand mes parents m'ont laissé une demi-heure avec lui pour aller acheter des pizzas pour le repas, tu sais pas ce qu'il a fait ?

- Non, vas-y.

- Il m'a demandé si je voulais tester en me tendant sa seringue (sous entendu d'héroine), et en me mettant dans la bouche sa paille avec le briquet.  il est complètement fou ce mec, dis-je en allumant une seconde clope

- Mais je pense que tu devrais en parler à tes parents... T'imagines, c'est une incitation à la drogue, c'est grave ça ! 

- Non, non je veux plus de problème avec lui, je dis rien, et ça va, c'est pas un truc énorme, non plus... 

C'est à ce moment précis, que les appels anonymes que je recevais quasi-quotidiennement me revinrent en tête. A chaque fois que mon oncle venait, je n'en recevait pas en sa présence... Quand j'étais allée chez lui, j'avais vu dans ses vieux disques un album de Leonard Cohen. Ça pouvait correspondre avec la musique anonyme que j'entendais dans le combiné à chaque appel. Et si c'était mon oncle qui m'appelait à chaque fois ?