Partie 1

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Le silence est pesant dans la pièce dénuée de lumière. Une silhouette se fraie un passage dans l'obscurité et s'approche d'une table de travail parsemée de feuilles de notes. Elle appuie sur un bouton pour écouter l'enregistrement. Une voix d'homme sort de l'appareil.

« Essai numéro 36 de l'expérience du 30 juin 1955. Ça va faire des jours que j'essaye de trouver un vaccin, des mois peut-être. Je commence à perdre la notion du temps... Je dors à peine, je mange à peine, hier j'ai même été tellement épuisé que j'ai dû m'endormir sur mon bureau... Je travaille sur ce projet depuis ce qu'il me semble une éternité. Et l'enjeux n'as jamais été aussi important. Pourtant je me retrouve encore une fois dans une impasse. Aujourd'hui j'ai bien eus une lueur d'espoir en voyant le cobaye n°50 vivant, mais elle me fut vite retiré: il est mort cet après-midi... Je continue à essayer sans relâche. Il faut que je trouve une solution.»

(5 ans plus tôt) :

On m'appelle Kenneth Brown. J'habitais dans le centre de Manhattan, plus précisément dans un immense immeuble résidentiel à la pointe de la modernité avec ma femme et ma fille. De notre balcon, nous pouvions voir notre vieux Flatiron building ainsi que la statue de la liberté arborant fièrement son flambeau. Tout nous souriait dans la vie, nous possédions des emplois stables, de nombreux amis et par dessus tout, nous étions heureux.

Dans cette douce mâtinée d'automne, notre fille Jessica entrait dans ses premières classes. Ma femme, Jane, et moi-même l'amenions en lui tenant la mains, souriant.

Je sentais, ce jour-là que Jessica était impatiente et heureuse d'y aller. Ses belles boucles blondes illuminaient son visage lorsqu'elle souriait et parlait de ce qu'elle allait faire. Elle voulais se faire de nouveaux amis, apprendre de nouvelles choses et revenir chaque soir, main dans la main avec ses parents.

Jane l'écoutais parler, tout comme moi. Je ne pouvais m'empêcher d'admirer la beauté de ma femme éblouissante. Ma belle infirmière brune, possédait des traits fin et élégant et arborait ce jour-là un teint frais et éclatant. En plus de ça, elle dégageait une force tranquille, qui accentuait sa beauté, rendant les femmes jalouses et les hommes éperdument amoureux. Je faisait partie de la deuxième catégorie. J'adorais sentir son parfum lorsqu'elle se couchait à mes côtés. Quand, le matin, je me réveillais avec cette odeur enivrante et fraîche qui semblait sortir d'un rêve.

Mais Jessica ne rentra jamais à l'école et ma femme ne se coucha plus jamais à mes côtés...

La 666eme Avenue... l'avenue du diable, comme certains fous disaient. J'avais du mal à y croire mais il y avait bel et bien une part de vérité qui se cachait dans leurs paroles.

Nous marchions tranquillement dans l'avenue lorsqu'un oiseau rouge et noir nous survola de très près, passant à toute vitesse par-dessus notre tête. Il semblais avoir une aile cassée et s'écrasa sur le perron, non loin de nous. Jessica qui l'avait suivi des yeux se dégagea rapidement de la main de sa mère. Elle courut vers lui à travers la foule de passant. Avec toute l'insouciance qu'un enfant de cet âge peut avoir, le ramassa, et nous le montra. Pendant qu'elle s'approcha de nous, je me rendis compte non seulement que c'était un corbeau mais aussi que le rouge du plumage était en réalité du sang. Sa mère bondit sur elle, lui prit des mains et le jeta le plus loin possible. Cet oiseau dégageait une aura malsaine et le sang le recouvrant n'y aidait pas. Jane expliqua à Jessica la dure réalité des choses et lui essuya les mains. Ensuite, elle la prit dans ses bras, la serrant bien fort contre elle. Ce événement perturbant nous avait secoué et aucun passant ne semblai l'avoir remarqué.

Jessica se mit à tousser doucement puis de plus en plus fort. En passant devant le Flatiron bulding, elle commença à avoir du mal à respirer. Elle se mit à suffoquer, ouvrant la bouche mais ne pouvant plus faire rentrer d'air. Une vague de panique me traversa. Heureusement, Jane garda son calme et pris le bon réflexe. Elle était asthmatique et s'empressa de lui donner la ventoline qu'elle avait sur elle. Jessica n'avait eu qu'une crise d'asthme passagère avions-nous alors pensé. Jane commença à faire de même ; utilisa sa ventoline et se calma. Une minute passa et je ne relevai pas pas cette étrange coïncidence.

Ma femme se mit soudain à cracher du sang, bientôt suivie de notre fille. Nous nous arrêtâmes et, paniquée, elle déposa notre fille et, plié en deux par la douleur, cracha au sol de longs goulots de sang. Elle me regarda, j'aperçut la détresse dans ses yeux. Figé de stupeur, je ne savais pas quoi faire. Jessica s'accrocha à ma jambe, essayant de parler, mais fut coupée par des vomissements rouges écarlates. Je voyais les larmes dévaler le long de ses joues. Elles se mirent à genoux et s'écroulèrent. J'assistais, impuissant, à la scène appelant désespérément à l'aide, et j'espérais, au plus profond de moi, que tout ceci ne fut qu'un cauchemar. Un homme entendit mon appel de détresse et accouru à leurs secours. « Poussez-vous, je suis médecin ! » dit-il.

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Voici la fin de la premiere partie, n'hésitez pas à faire part de vos ressentis ou remarques en commentaire.

Partie 1/4

La peste rouge: maladie inconnueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant