Chapitre 3

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Le lendemain, alors que Chan était en train de sortir les chevaux dans les paddocks, un petit camion de transport s'engagea dans l'allée. Il reconnut le père de Jeongin sur le siège passager. Le jeune palefrenier se hâta de rejoindre la cour pour aider au déchargement. Il faisait encore très chaud ce jour-là, et même s'ils avaient pris le temps d'ouvrir les fenêtres, le camion devait être une vraie fournaise.

Chan déposa le licol qu'il avait dans les mains et retourna dans la cour. M. Yang descendit du camion, suivi par son fils, ils saluèrent rapidement Chan. Le jeune homme déposa un gros sac de sport à ses pieds. Le conducteur du camion descendit également et fit le tour pour ouvrir les portes arrière. De puissants hennissements s'échappaient de l'intérieur.

— Vous l'avez quand même transportée par cette chaleur... dit Chan à voix basse.

Le chauffeur abaissa le pont et grimpa à l'intérieur pour détacher l'équidé.

— Allez ma belle, on est arrivé.

Les trois hommes s'écartèrent pour les laisser descendre en marche arrière. Chan ouvrit grands les yeux en découvrant l'animal. Une jument immense, baie brune, presque noire, observait son nouvel environnement, les oreilles dressées. Sa crinière avait quelques reflets roux, elle faisait partie des plus grands chevaux que Chan avait eu l'occasion de voir dans sa vie, elle était aussi très musclée et large d'épaule et de la croupe. Sa queue fouettait l'air de façon vive.

— Chan, commença le père de Jeongin, je te présente Fléau.

— Fléau ? s'étonna le palefrenier.

— Oui, son nom complet est un peu long, alors on l'appelle Fléau... C'est un surnom qu'elle porte à merveille, tu t'en rendras vite compte.

Chan fronça les sourcils pas vraiment convaincu. Ce qui lui importait sur le moment, c'était le fait que la jument était trempée, elle avait tellement transpiré que de l'écume s'était formée sur son encolure, son poitrail et l'intérieur de ses cuisses.

— On va la mettre au boxe, dit le transporteur en se dirigeant vers les écuries.

— Non, l'interrompit Chan, on va d'abord la passer à la douche.

— Eh bien tu t'en charges gamin.

Il lui tendit la longe et retourna vers le camion, imité par monsieur Yang.

— Jeongin, je reviens te chercher en fin d'après-midi, dit-il en souriant à son fils, amuse-toi bien et écoute Chan. Chan, je te les confie.

Les deux plus vieux disparurent dans le véhicule qui s'éloigna dans l'allée.

— Tu veux la doucher ? demanda Chan en se tournant vers Jeongin.

Le plus jeune secoua la tête, il ramassa son sac de sport et se dirigea vers les écuries.

— Je vais mettre mon sac devant le boxe que j'ai choisi, dit-il simplement en s'éloignant.

Chan resta sur place, la jument en main. Il secoua la tête avant de se diriger vers la douche, sur le côté du bâtiment.

— Eh ben ma belle, t'es pas vraiment aidée...

Il passa la longe dans l'anneau fixé au mur, sans faire de nœud, au cas où la jument aurait la bonne idée de tirer. Il régla la température de l'eau pour qu'elle ne soit pas trop froide et approcha doucement le jet des jambes de l'animal. La jument bougea un peu au contact de l'eau mais s'arrêta très vite. Elle chercha rapidement à boire au jet d'eau, Chan la laissa faire avant de reprendre la douche.

— T'inquiète pas ma grande, j'en ai pour cinq minutes, après tu auras tout le loisir de boire une fois au boxe.

Fléau... elle avait l'air plutôt sympa cette jument. Même si Chan avait appris à se méfier des apparences parfois trompeuses, il était persuadé que les trois quarts des problèmes des chevaux venaient en réalité de leur propriétaire ou de leur cavalier.

Ride with Me ~ [En auto-édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant