Nuit 1. Lui.

1 0 0
                                    


Allongé dans son lit. Sur le ventre. Vessie écrasée contre le matelas. Envie de pisser.

Mais la torpeur s'est emparée de lui et il préférerait se pisser dessus que d'activer le moindre muscle pour se bouger le cul et aller aux chiottes. Comment il s'est retrouvé dans cette situation ? Qu'est-ce qu'il fout là bordel de merde ?

Il y une goutte d'eau qui a du faire déborder le vase. Mais une fois perdue dans son océan de regret, d'actes manqués et de frustration, impossible de retrouver la fameuse goutte avec laquelle tout a basculé.
Sa vie n'est pas mauvaise par bien des aspects, il veut bien l'admettre. Il a un toit sous lequel s'abriter, il assez d'argent pour se nourrir et même assez pour se payer ses clopes (Bâtard de gouvernement et leur paquet à 15 balles). Mais ça ne va pas.

Sa conscience de bourgeois faiblard est en train de lui demander gentiment de fermer sa gueule et d'arrêter de se plaindre. Tu voudrais être à la place de la femme violée, retrouvée morte dans les bois que tu as vu aux infos ce soir ? Non évidemment. Mais putain de merde, on étouffe ici ! Cette même conscience lui interdit de péter la vitre de sa chambre d'un coup de poing désespéré.

Il se retourne dans son lit. Faudra qu'il s'y fasse. C'est le mal du XXIème siècle. On a tout mais on n'a rien.

Il a (enfin !) décidé de se lever et d'aller pisser. Il est 02h47. C'est en tout cas ce qu'indique son réveil. Ce putain de réveil digital qui tapisse les murs de la chambre d'une lumière verdâtre. On dirait que de la morve suinte des murs. Il devrait changer de réveil. En plus la fonction « alarme » ne marche plus, il est obligé d'utiliser son portable. Mas au fond de lui, il l'aime bien ce réveil. Ça va faire 15 ans qu'il l'a. C'est fou comme on est attaché à de la merde parfois.

Notre vue est basée sur le mouvementWhere stories live. Discover now