𝑭𝒓𝒂𝒈𝒎𝒆𝒏𝒕 n°2 "l'histoire de Sasha Volkov"

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Le texte qui va suivre est une inscription que j'avais réalisé pour l'un de mes rpg qui se déroulait dans l'univers Harry Potter. Je préfère prévenir, la partie intitulée "Souvenir" est vraiment triste, désolé pour les âmes sensibles x) . 

 

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Sasha Volkov, 16 ans.

Elle est une enfant de la Russie, de la Russie rurale, avec ses minuscules villages et ses immensités vierges de toute présence humaine. Elle est d'ici et de la, de partout à la fois. Elle s'est toujours sentie minuscule dans ce vaste monde de neige et de vent ou le temps semble s'écouler différemment. Pourtant elle sent qu'elle est à ça place dans cet infini blanc, elle a l'intime conviction que cette nature sauvage et indomptable est son foyer, que les étoiles qui ornent le ciel sont ses guides et que les robustes loups qui arpentent la toundra sont ses frères.

Elle est une enfant de la nuit et des étoiles, elle aime cette obscurité protectrice qui enveloppe et adoucit les angles, qui floute les contours et dévoile l'essence même des choses, annihilant fioritures et ornements. Elle affectionne ces ténèbres qui déforment la perception de la réalité, gommant la laideur humaine et réduisant le monde à un camaïeu de bleu et de violet. Elle se sent libre la nuit, ombre parmi les ombres. L'obscurité fait disparaître les barrières sociales, les enjolivures tapes à l'œil et les bijoux clinquants, ne laissant que l'essence brute des choses, ne laissant que l'humain pour ce qu'il est. Quand l'individualité basée sur les apparences est brisée par les ténèbres, seul reste l'individualité de l'âme, l'illusion n'est plus permise. Elle aurait tant aimé que la nuit soit éternelle... lorsque l'obscurité avale son visage, elle ne se résume plus seulement qu'a une apparence, elle est elle. Et puis impossible pour elle de se perdre dans la nuit avec cette formidable carte à ciel ouvert que forment les étoiles, une carte universelle et infaillible qui semble vouloir lui livrer les secrets de l'univers. Oui, les étoiles la fascine, car la ou certains ne voient que de faibles lueurs dans la voûte céleste, elle voit une formidable fresque dépeignant la vie à ciel ouvert.

Elle est une enfant du cirque, elle a grandit au milieu des feux d'artifices magiques qui crépitaient sous la toile bigarré du chapiteau, au milieu des costumes insolites et bariolés qui dansaient dans les coulisses avant même d'être enfilés, comme animés par une énergie qui leur étaient propre. Elle a évolué dans ce monde coloré ou l'excentricité est de mise et ou l'on s'amuse de la bizarrerie. Elle était une enfant émerveillée aux yeux toujours grands ouverts sur ce monde de surprises et de miracles. Elle a tant apprit dans cet univers pittoresque... Et elle ne se lassait jamais de voir les numéros des artistes tantôt insolites, tantôt grandioses, tantôt loufoques et parfois même terrifiants, tant ceux-ci étaient fantastiques.

Elle était une enfant du vent, elle se plaisait à flotter entre ciel et terre, une équilibriste de l'entre-deux monde qui n'était ni tout à fait humaine, ni tout à fait oiseau. Oui, elle s'était toujours sentie comme coupée en deux, partagée entre des sentiments fort et opposés. Ce n'était que lorsqu'elle marchait sur son fil telle la parfaite funambule ou qu'elle virevoltait sur son trapèze que le tumulte d'émotions qui la parcourait s'apaisait enfin. Elle aimait la sensation que lui procuraient ses acrobaties aériennes, et elle aimait le sentiment d'être au parfait milieu de deux immensités, aux confins de l'une et de l'autre. Sur terre, elle s'était toujours sentie vulnérable, toute fine et frêle qu'elle était. Mais sur son trapèze, sa pire faiblesse devenait son meilleur atout, et sa longue silhouette maigre qui était si disgracieuse au sol devenait alors aérienne et élégante, en parfaite symbiose avec le vent. Elle se plaisait d'ailleurs à regarder les choses d'en haut, tout lui semblait toujours si limpide et si évident lorsqu'elle prenait de la hauteur. Elle pouvait passer des heures perchée sur la labyrinthique structure en métal qui soutenait le chapiteau, observant en silence les artistes vaquer à leurs occupations. Ces frères lui reprochaient souvent sa manière de s'isoler hors d'atteinte au moindre tracas. Ils ne comprenaient pas eux, ils n'étaient pas comme elle, ils ne voyaient que le vide la ou elle voyait un monde, son monde.

Fragments : Artbook • RantbookWhere stories live. Discover now