4.Trahie

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Le lendemain, Aaron tira Elisa dans les chiottes de l'école et l'enferma dans un cabinet avec lui. Il montra la vidéo qu'il eut filmé hier, la vidéo où Elisa embrassait Inaya.

Elisa écarquilla les yeux, et faillit presque s'étouffer. 

- Bah alors Elisa, t'es une gouine maintenant ? En plus t'aimes une noire ? ricana Aaron

- Non ! Putain Aaron, j'arrive pas à croire que t'aies filmé ça merde !

- T'assumes pas que t'es en love sur Inaya ?

- Je suis pas amoureuse d'elle Aaron.

- Pourquoi tu l'as embrassée alors ?

- Je ne l'ai pas embrassée, c'est elle. mentit Elisa.

- Tu sais très bien de quoi je suis capable avec cette vidéo, je peux niquer toute ta belle réputation.

- Supprimes sale connard.

- J'ai deux conditions.

- Lesquelles ?

- Tu me laisses te baiser maintenant, et je veux qu'après les cours tu me prouves que t'es pas lesbienne et tu repousses l'autre saleté de renoise.

Des larmes de rages montèrent humidifier les coins de yeux de la jeune blonde, elle ne pouvait qu'accepter s'elle tenait à sa réputation. Elle ne voulait pas être huée par tous, rien que visualiser brièvement le visage déçu de sa mère, l'effrayait, et son père qui la giflerait avec violence. Elle tenait à son image. Une blanche aime un blanc, pas une fille ni une noire, rebeu, asiat'

Elle sentait son coeur se trahir tandis qu'Aaron la déshabillait, des larmes silencieuses coulaient le long de ses joues rosées, des larmes de haine et emplies de tristesse, un parfum d'amertume régnait sur les lèvres, Aaron la pénétra d'un coup sec, sans préliminaires, rien. Elle devenait simplement l'vide-couilles de ce mec. 

à chaque coup de reins, elle se sentait mourir un peu plus, elle trahissait la seule personne en ce monde qui ne la jugeait pas, et qui l'aimait pour de vrai, à chaque coup de reins, ses sanglots s'intensifièrent, ses larmes salées chutèrent les unes suivies des autres et tombèrent sans vie, sur le sol des chiottes. 

Elle se sentait si impuissante si lâche, elle aurait pu faire un gros fuck au monde entier, se barrer faire le tour du monde avec Inaya, contempler des couchers de Soleil, baiser avec celle qu'elle aime, vivre sa meilleure vie, loin des autres et aimer pour de bon. Mais elle tenait trop à son image, à sa fierté, elle ne voulait décevoir personne. Elle avait si peur des regards que portaient les autres sur elle. ça la rendait folle, complètement folle, elle perdait la tête et ça la détruisait de l'intérieur par de grands déchirements douloureux.

Lorsqu'il eut terminé son affaire, il se soulagea en elle et se retira et quitta les cabinets

- On se retrouve ce soir et je veux que tu m'prouves que t'es pas une gouine. 

Elisa se laissa tomber sur le sol, elle hurlait silencieusement, elle frappait le sol avec violence, pourquoi était-elle si faible ? Pourquoi était-elle si lâche ? Pourquoi n'avait pas cette force de s'assumer ? pourquoi lui enlevait-on la seule personne qu'elle aimait ? Des larmes salées coulaient abondement sans fin. Elle pleurait toutes les larmes de son corps, de cette vie qu'elle ne voulait plus.

Après les cours, Aaron attendait Elisa pour le jardin, il affichait un visage amusé et elle avait les yeux gonflés cachés par une grosse couche de maquillage qu'elle avait remis. Elle se sentait si triste qu'elle ne parla pas du trajet jusqu'au jardin où elle se dirigea vers Inaya qui l'attendait comme à son habitude et Aaron la suivait. La jeune ébène était surprise de voir Aaron.

- Inaya je veux que tu saches une chose, que ça soit bien clair, t'es qu'une sale gouine, si je t'ai embrassé, c'était juste pour plaisanter. T'as quand même pas cru que j'allais t'aimer, toi, la sale noire ?

Ses propres ne faisait plus mal à elle même qu'autre chose, elle sentait son coeur défaillir, se fissurer à chaque mot, chaque syllabe.

- Inaya, t'es pathétique, pendant tout ce temps, si j'ai traîné avec toi c'est parce que tu m'inspirais de la pitié, mais tu ne m'as rien apporter. Mais à l'avenir je ne veux plus jamais que tu m'approches.

Non c'était tellement faux, Inaya avait appris tant de belles choses à Elisa, elles avaient vécu tellement de belles choses, La jeune ébène lui avait permis de se lâcher complètement en sa présence. Elle lui avait appris à vivre.

Aaron riait de plus belle et applaudissait.

Le coeur d'Elisa était meurtri, il saignait.

- Elisa, t'es pathétique, t'es si pathétique, merde à la fin ! Je sais très bien que dans le fond tu m'aimes, Mais t'es juste trop lâche pour l'avouer, parce que je suis différente alors t'as pas le droit de m'approcher c'est ça ? T'as pas envie qu'on te traite de sale gouine, t'as pas envie de m'aimer parce que je suis noire c'est ça ? T'as pas envie de m'aimer parce que je passe pas ma vie en soirée à baiser parce que je travaille pour gagner de l'argent et et payer le traitement de cancer de ma mère ! Tu m'aimes mais t'as pas envie, tout simplement parce que t'es qu'une sale égoïste, une lâche qui a peur u regard des autres, t'es pas capable de t'assumer !

Elisa avait à nouveau les larmes aux yeux, sa gorge se noua, plus aucun sons n'en sortit, elle ne sentait même plus son coeur battre tellement il était brisé, meurtri.

- Et dire que j'ai pensé que tu m'aimais vraiment, je suis complètement conne comme meuf, tu sais quoi ? T'as entièrement raison, à l'avenir, je ne m'approcherai plus jamais de toi, reste avec ces personnes fausses qui t'aiment pas, reste seule avec tes préjugés.

Elisa avait si mal, non pas de sa douleur mais de la douleur d'Inaya, elle avait si mal que le monde semblait s'effondrer entièrement, détruit, anéanti. Elle était si désolée.

- Je te déteste comme cette phrase qui dit "c'était trop beau pour être vrai." 

sur ces derniers mots, Inaya se leva furieusement et franchit la sortie du jardin.

Les fleurs avaient perdues leur couleur rayonnantes, les feuilles semblaient mortes, le ciel de peignit de gris, les oiseaux ne volaient plus. 

Aaron regarda Elisa 

- T'as réussi, t'es pas une gouine.

sur ces mots lui aussi, la délaissa avec sa peine.

Elle offrit le visage au ciel vide. Elle aurait tant aimé retenir Inaya, lui dire à quel point elle l'aimait, que son coeur crevait d'amour pour elle, elle aurait pu mais elle n'avait pas ce même courage. Elle se sentait morte de l'intérieur. Complètement éteinte. Elle aurait pu vivre autrement avec elle, vivre avec une fille. Mais elle ne pouvait pas. Parce qu'elle était esclave du regards des autres, de cette société, et parce qu'elle était prisonnière de ces stéréotypes, de ces jugements.  Et parce qu'elle voulait rentrer dans une case comme tout le monde, ça lui a juste causé sa perte et son malheur.

FIN



LE CHANT DE NOS STÉRÉOTYPESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant