And I've hurt myself by hurting you

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~TONI~

Je ne savais pas où était Cheryl mais un mauvais pressentiment me glaça le sang. Je ressentais qu'elle était en danger et, le seul endroit où elle pouvait réellement l'être, c'était chez ses parents.

Et si elle était sortie et que ses parents l'avaient enlevée ?!

Sans plus attendre, je pris immédiatement la route en direction de Thornhill. 

D'un côté j'espérais que Cheryl était là-bas car cela signifierait qu'elle ne s'était pas enfuie, mais d'un autre côté j'espérais qu'elle n'y était pas sachant ce que ses parents étaient capables de faire.

~CHERYL~

Mes parents m'avaient jetée sans pitié sur le sol du salon et je ne trouvais pas la force de me relever. 

Ma mère était littéralement en train de devenir folle, elle hurlait en faisant les cent pas. 

Mon père n'était plus là mais je compris en entendant ses pas résonner dans l'escalier qu'il montait à l'étage et j'étais terrifiée car je savais qu'il gardait des armes dans son bureau. 

Tout le monde pensait que j'étais morte sauf Toni mais personne ne l'aurait cru si bien que mes parents avaient le terrain libre pour me tuer et se débarrasser de mon corps. 

— Maman, s'il te plaît, l'implorai-je. 

— Pourquoi faut-il que ce soit toi qui sois en vie ?! se lamenta t'elle. Je pensais que le pire jour de ma vie était celui de la mort de Jason, mais, en fait, je réalise que c'est aujourd'hui car te voir vivante et pas lui est la plus atroce des souffrances.

Les mots de ma mère me poignardaient en plein cœur, lequel se brisa en morceaux. 

Qu'avais-je fait pour mériter une telle violence ? Pourquoi n'avais-je pas droit à des parents aimants ? Pourquoi n'avais-je droit qu'à la haine ? 

— Et où étais-tu pendant tout ce temps ?! osa t'elle demander. 

Je pleurais à chaude larmes, effondrée sur le sol froid du salon, incapable de lui répondre.

— Je t'ai posé une question Cheryl, réponds-moi ! 

Je la sentis me donner un coup de pied dans les côtes, ce qui me fit crier de douleur. Et, au moment où elle s'apprêtait à me frapper une nouvelle fois, mon père réapparut. 

Un moment de répit mais sûrement avant quelque chose de bien pire. 

Et j'avais raison...

~TONI~

J'étais sur la route et les larmes qui coulaient sur mes joues troublaient ma vue. 

J'avais tellement peur, et, plus je me rapprochais de Thornhill, plus mon cœur s'emballait et ma gorge se serrait.

Plus j'avançais et plus j'avais cette sensation de danger imminent.

~CHERYL~

Mon père s'agenouilla et saisit violemment mon menton afin que je le regarde droit dans les yeux.

— Personne ne t'aime Cheryl, dit-il avec froideur. 

A ce moment-là, je perdis le contrôle et me mis à dire ce que je m'étais pourtant promis de garder en moi.

— C'est faux ! protestai-je. Toni m'aime et je l'aime.

Je vis la colère monter aux yeux de mon père et paniquai en me rendant compte de ce que je venais de dire. 

Alors que je pensais qu'il allait prendre son fusil de chasse et me tirer une balle dans ma tête, il se dirigea à la cave pendant que ma mère me maintenait fermement au sol. 

Quelques instants plus tard, je sentis un liquide froid se déverser son mon dos.

Je me retournai et, lorsque mon regard se dirigea vers mes mains de mon père, je compris qu'il s'agissait d'eau oxygénée. Ayant suivi quelques cours de chimie, je savais qu'il s'agissait d'un combustible, et mes craintes se confirmèrent lorsqu'il sortit un briquet de sa poche.

— Tu vas brûler en enfer ! hurla mon père tel le plus gros des psychopathes. 

~TONI~

J'étais enfin arrivée à Thornhill.

J'entrai immédiatement et, comme par instinct, je me dirigeai vers le salon.

Cheryl était au sol mais, ce qui attira davantage mon attention, c'était Monsieur Blossom qui tenait dans une main un bidon vide et dans l'autre un briquet. 

Sans plus réfléchir, je pris l'un des grands vases décoratifs qui était posé à l'entrée du salon et me dirigea vers lui par derrière afin qu'il n'ait pas le temps de me voir arriver. 

Je levai le vase et le frappai de toutes mes forces contre la tête de Monsieur Blossom qui s'écroula au sol. Madame Blossom eut à peine le temps de se retourner que je la frappai elle aussi du plus fort que je pouvais.

Je regardai à mes pieds et du sang s'écoulait abondamment de leur tête de cons. 

Je me précipitai vers Cheryl et la pris dans mes bras. 

Je n'avais jamais eu aussi peur de toute ma vie, quelques secondes de plus et je serais arrivée trop tard. 

J'avais failli perdre celle que j'aimais et je n'y aurais pas survécu, mais, ce qui comptait c'était que, cette-fois, j'avais réussi à la protéger.

— Je suis là mon coeur, tout est fini. 

Cheryl ne parvenait pas à me répondre tant elle était encore sous le choc. 

Elle s'accrochait à moi tout en sanglotant et son pauvre petit corps ne cessait de trembler. Je la pris dans mes bras et nous sortîmes immédiatement de la maison. 

Ses parents étaient vraiment des monstres.

J'assis Cheryl sur ma moto et me plaçai juste devant elle. Je remis une mèche de ses cheveux derrière son oreille et lui caressai tendrement la joue. Pendant ce temps, je la sentis placer ses bras autour de ma taille afin que je me rapproche d'elle et qu'elle puisse poser sa tête contre ma poitrine.

Après de longues minutes passées dans mes bras, je sentis que Cheryl avait réussi à se calmer. 

— TT, je suis désolée, s'excusa t'elle. 

— Ne sois pas désolée, tu n'y es pour rien. 

— Si... Je n'aurais jamais du décider d'aller voir mes parents en cachette... 

— Quoi ? 

J'étais sous le choc, et, sur le moment, j'en voulais terriblement à Cheryl.

— Je t'avais dit que je ne voulais pas que tu sortes car j'avais peur que tes parents te retrouvent mais tu toi tu vas carrément te livrer à eux ?! Cheryl tu aurais pu mourir ! Tu as pensé à moi ?! Comment tu as pu me faire ça ?! m'indignai-je. 

— Excuse-moi je voulais demander mon émancipation comme cela nous aurions été heureuses et libres.

— Si je n'étais pas arrivée à temps nous n'aurions jamais été heureuses et libres, tu serais morte et ça aurait détruit ma vie ! hurlai-je. 

— Je suis désolée, pardonne-moi... 

J'avais trop de rancœuren moi pour écouter Cheryl parler.

Je la fis descendre de ma moto avant de démarrer, la laissant seule sur le côté de la route. 

Ses cris etses pleurs auraient pu me briser le cœur mais, à ce moment-là, ce dernier était brisé


"I'm sorry for blaming you

For everything I just couldn't do

And I've hurt myself by hurting you."

She Calls Me Home [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant