Just kiss me slowly

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~TONI~

J'étais malheureuse de voir Cheryl fondre en larmes dans mes bras, d'autant plus que je ne savais pas comment faire pour l'aider. 

La connaissant par cœur, j'étais désormais persuadée qu'elle me cachait quelque chose. Et, pour être honnête, je me résignai : pour qu'elle ne veuille pas me parler de ce qui la faisait souffrir cela devait sans nul doute avoir un rapport avec moi. Jusqu'ici, elle m'avait toujours tout dit...

Je m'en voulais d'être très certainement la responsable des larmes qui noyaient ses yeux.

C'est alors que je sentis la peur monter en moi. Et si Cheryl avait des doutes sur la nature de mes sentiments pour elle ? Et si elle avait remarqué que ces derniers avaient dépassé l'amitié ? Peut-être était-elle tiraillée entre la volonté de mettre fin à notre relation privilégiée et celle de rester à mes côtés pour ne pas se retrouver seule ?

Quoi qu'il en fût et, même si c'était difficile, je devais lui dire la vérité puisque, de toute façon, elle finirait par la découvrir d'une manière ou d'une autre si cela n'était pas déjà fait. Quand bien même Cheryl n'aurait eu que de simples doutes sur la nature de mes sentiments je savais pertinemment que mon amour pour elle serait découvert un jour ou l'autre – que ce soit par elle ou par quelqu'un d'autre. Et je préférais que Cheryl apprenne la vérité de ma propre bouche plutôt que de celle des autres. 

Mais, avant d'ouvrir mon cœur à ma meilleure amie, je devais d'abord la calmer et m'occuper d'elle.

Cher... murmurai-je. Tu ne peux pas rester dans cet état-là, suis-moi.

Je pris doucement sa main et l'emmenai avec moi en direction des vestiaires. 

Une fois que nous fûmes arrivées, je la fis s'asseoir sur le banc puis j'ouvris mon casier afin d'accéder aux quelques affaires qui me seraient utiles. 

Après avoir attaché ses longs cheveux roux, je pris un gant en coton que j'imbibai de démaquillant. Je la passai délicatement sur ses yeux rougis puis sur ses joues sur lesquelles son maquillage avait coulé. Par la suite, je pris une serviette propre et la tamponnai délicatement sur son visage afin de le sécher.

A ce moment-là, Cheryl plaça ses bras autour de ma taille et je la laissai faire car je savais qu'elle avait besoin de réconfort. 

Puis, lorsqu'elle m'eut relâchée, je pris ma trousse de maquillage car je savais pertinemment que cet artifice aidait ma meilleure amie à se sentir un peu moins vulnérable. Même si à mes yeux elle était magnifique au naturel je souhaitais avant tout qu'elle se sente bien et rassurée. Alors, sans perdre davantage de temps, j'appliquai du mascara sur ses cils et colorai ses lèvres avant de lui tresser les cheveux. 

Merci TT, chuchota t'elle.

Je t'en prie, répondis-je tendrement, je t'ai toujours promis de prendre soin de toi et ce n'est pas aujourd'hui que j'entends rompre cette promesse !

Je suis désolée pour tout à l'heure, dit-elle en baissant le regard. Je n'aurais jamais dû partir sans explication et te laisser seule, c'était égoïste.

C'est moi qui suis désolée pour mon comportement Cher'...

Comment cela ?

Je dois t'avouer quelque chose...

Je marquai une courte pause puis me décidai à reprendre.

Excuse-moi, j'ai terriblement peur. Je ne veux pas te perdre. J'ai besoin de toi... 

TT, tu ne me perdras jamais, je te le promets. Et moi aussi j'ai besoin de toi, bien plus que tu ne pourrais l'imaginer !

Bien plus que je ne pourrais l'imaginer ? 

A vrai dire, c'était plutôt elle qui ne pouvait pas imaginer à quel point j'avais besoin d'elle.

Je l'aimais tellement.

A en perdre la raison. 

Et c'est ainsi que je perdis le contrôle...

Je t'aime Cheryl. Je suis amoureuse de toi. Je t'en prie ne m'en veux pas...

~CHERYL~

Comment pouvais-je en vouloir à Toni de prononcer ces mots que j'avais tant rêvé entendre sortir de sa bouche ? 

J'avais du mal à réaliser la réalité de ce que je venais d'entendre, cela me semblait bien trop beau pour exister. Et pourtant, je ne rêvais pas. Même si j'avais peur la joie de l'entendre dire qu'elle m'aimait était mille fois plus forte encore. 

Cependant, j'avais tellement retenu ces mots en moi – "je t'aime" – que j'étais incapable de les prononcer à voix haute. 

Je pris alors ses mains dans les miennes et rapprochai timidement son corps du mien jusqu'à ce qu'elle se retrouve debout entre mes jambes. 

Je plaçai mes mains autour de sa taille et la laissai déposer gentiment les siennes sur mes joues. Après quelques instants d'hésitation elle se pencha doucement afin que son visage arrive à la hauteur du mien et s'empressa de plonger son regard dans le mien. Puis, progressivement, ses yeux se détachèrent des miens pour finalement aller se poser sur mes lèvres.

Je voyais bien que Toni n'osait pas prendre l'initiative, sûrement par peur de gâcher ce que nous avions. Et, en effet, à l'instant même où nous nous embrasserions notre amitié ne serait plus jamais comme avant. C'était pour le meilleur ou pour le pire. 

Quoi qu'il en fût j'avais terriblement envie qu'elle m'embrasse. 

Je voulais sentir ses lèvres sur les miennes et ressentir son souffle chaud caresser ma peau.

Embrasse-moi, me décidai-je finalement à lui susurrer à l'oreille.

Sans plus attendre, Toni approcha ses lèvres des miennes jusqu'à les effleurer timidement. 

Puis, constatant que tout se passait pour le mieux, elle prit timidement mes lèvres entre les siennes et m'embrassa amoureusement.

C'est comme si le temps était suspendu... 

"When the time comes

Baby don't run 

Just kiss me slowly"

She Calls Me Home [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant