Nda : Hey Wattpadie !
Peut-être que ce titre dira quelque chose à certains d'entre vous, car oui, il s'agit d'un OS écrit en decembre 2018 pour le recueil intitulé "Inspiration", sur le compte de dame Lyuushi . L'eau ayant coulé sous les ponts depuis, j'ai pensé qu'il était temps de faire une petite place à cette histoire sur mon compte.
J'ai choisis de la découper en plusieurs parties pour plus de confort, vu la longueur.
J'espère qu'elle vous plaira encore si vous la relisez, ou que vous l'aimerez tout court si c'est une première fois.
Je vous laisse avec Yoongi, prenez soin de lui s'il vous plait.
On se retrouve à la fin !
———
Nous trottinons pour traverser la route, nos blousons ramenés au-dessus de nos têtes pour nous protéger de la pluie grasse et fraîche qui s'écrase sur Séoul. Dans la lumière nocturne, la ville prend les tons rouges et jaunes des néons des boutiques, et les lampadaires, comme les phares des voitures, bavent leurs lueurs artificielles dans les ruelles.
Je n'ai jamais porté la capitale dans mon cœur. Déjà petit garçon, elle me filait le vertige et la déprime quand mes parents me laissaient y traîner sans but. Et ça n'a pas été en s'arrangeant lorsque, plus tard, j'ai quitté la maison familiale, forcé de voler de mes propres ailes. Pour moi, Séoul n'est rien d'autre que quelques milliers de kilomètres carrés encore trop étroits pour le nombre de gens qui s'y entassent.
Ma mère dit que j'ai du sang d'ermite dans les veines, et que j'aurais mieux fait de naître ours au fond de sa tanière si c'est pour grogner sans arrêt. Quand elle me dit ça, j'ai envie de rétorquer que le genre humain n'a jamais vraiment mis du sien pour que je l'aie à la bonne, mais je n'ose pas, car je sais qu'elle le prendrait en partie pour elle, et elle aurait en partie raison. Depuis que je l'ai surprise les jambes écartées sous le livreur de pizza, ma famille n'est plus rien d'autre qu'une espèce de représentation live de « Notre Belle famille ». Elle envoie de la poésie et des paillettes quand on la regarde, mais une fois le rideau tombé, les acteurs vont picoler en coulisses sans jamais s'adresser la parole. Ça fait des années que je n'ai plus vraiment de famille ; mon père est brisé, ma mère ne regarde plus personne en face, ma sœur vit sa vie sans se préoccuper de nous, et c'est à peine si on se parle tous les quatre. Mais j'y suis habitué, on se fait à tout.
Ma mère n'a malheureusement pas été ma seule déception, même pas la première, je pense. J'ai le sentiment que personne n'a jamais assuré dans mon entourage. Il y a par exemple ma grand-mère, qui n'a jamais voulu de petit-fils et dont les seuls regards affectueux vont à ma sœur, mes professeurs qui ont failli me persuader que je ne valais rien pendant ma scolarité, mon père qui m'ignore depuis mon coming-out, et puis lui.
Alors, quand j'ai rencontré Jungkook il y a 3 ans, je n'aurais jamais pensé qu'on en arriverait là lui et moi. Pourtant, on est bien ensemble et j'ai arrêté de me méfier de ce qui pourrait mal tourner depuis longtemps.
Quand on arrive sous le porche de l'immeuble, je m'adosse contre l'extincteur pour reprendre mon souffle, je l'observe grommeler et chasser les gouttes de pluie sur le cuir de sa veste. Jungkook grogne tout le temps, plus que moi, et ce n'est pas peu dire. Quand je l'écoute, on dirait que le monde entier est contre lui, que rien ne va jamais comme il veut. C'est qu'il a une sacrée poisse, aussi ! Sa vie est une galère constante. Ça va du truc casse-couilles mais pas grave, à la mauvaise nouvelle que tout le monde redoute. De sa boite qui vire son salaire à quelqu'un d'autre, à l'infarctus de son père. Sa famille a régulièrement des problèmes de santé, il ne peut pas avoir une voiture sans que quelque chose ne lâche dans les deux premiers mois et il n'y a pas une seule partie de son corps qui ne le fasse pas souffrir d'une façon ou d'une autre. Je me dis souvent que la seule chance qu'il ait, c'est d'être né dans une famille suffisamment soudée pour gérer la fatigue et l'angoisse d'une vie comme la sienne.
VOUS LISEZ
La sixième grue - [3 Shots - BTS]
Fanfiction"Il s'appelle Hoseok. C'est le mec le plus relou que je n'ai jamais rencontré. Il ne veut jamais sortir, jamais bouger son cul. Il n'est pas hyper causant, sauf quand il a bu ou qu'il s'agit de musique. Dans ces cas là, il s'anime comme un de ces jo...