Partie 2

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— Yoon !

La voix de Kook me ramène brutalement dans le présent. Il se dresse devant le sofa, les mains sur les hanches dans une attitude impatiente qui me rappelle tant son père lorsqu'il nous ordonne de passer à table, que j'explose de rire.

— Arrête de te marrer comme une baleine, Min Yoongi, râle-t-il.

— Ce n'est pas ma faute, ta dégaine est trop drôle.

— Tu m'en vois ravi. Et sinon, tu me la racontes ton histoire ? J'imagine qu'on n'est pas là pour faire le tour du propriétaire.

Il a raison, bien entendu, comme souvent me concernant d'ailleurs. Est-ce qu'on en serait là, lui et moi, s'il ne me comprenait pas aussi facilement ? C'est une question que je me pose chaque fois qu'il semble lire en moi, quand je me demande si j'aime ça ou pas.

Je le rejoins sur le canapé sans me départir de mon sourire. Je dépose à mon tour sur la table basse la bière dont je l'ai débarrassé, puis j'enfourne dans ma bouche le mini burger, sans me soucier un seul instant de le lui proposer. Nos regards amusés se croisent alors, le mien provocateur, le sien vengeur, faisant vriller mon coeur comme celui d'un collégien.

Je me sens bien, putain.

Mais sans doute parce que je suis légèrement ivre, ou bien parce que Jungkook est indécemment sexy, que ce soit par plaisir ou par gêne, ou tout ça à la fois, je sens mes joues se colorer sous l'effet du trouble. Je me dérobe donc à ses yeux avant qu'il ne le remarque et se moque de moi à son tour.

D'une main ferme au milieu de sa poitrine, je le pousse à s'asseoir. Ses jambes butent contre le sofa lui faisant perdre l'équilibre et il s'étale dessus, au son de mes ricanement satisfaits. Je ne lui laisse pas le temps de réagir et m'allonge à ses côtés, les jambes par dessus l'accoudoir et la tête sur ses genoux.

— Mais, Yoon, on n'est pas chez nous, là, proteste-t-il sans grande conviction, la surprise et la gêne se faisant plus fortes que l'indignation.

— Et si je te disais qu'à une époque, cette chambre était ma deuxième maison ? Dis-je la bouche encore pleine

Presque du tac au tac et un sourire dans la voix, il répond :

— Je dirais que t'as vraiment régressé socialement, alors.

Petit con.

Non sans me marrer en coin, je fais mine de lui asséner un coup de tête sur l'entre jambe, histoire de lui clouer le bec.

Sa réaction est immédiate. Il se crispe et étouffe même un cri de douleur par réflexe.

—Putain, siffle-t-il, t'as voulu me tuer.

— Tu es un peu dans l'abus, Jeon Jungkook.

— Dis le mec qui a tenté de m'éclater les couilles parce que j'ai critiqué son statut sociale.

— Bref. J'en étais où ? enchainé-je pour ne pas entrer dans son jeu.

— T'avais un mec, mais ça s'est pas bien fini.

— Ah oui. Il s'appelait Taehyung et c'était, sans mentir, le plus bel homme que je n'avais jamais vu. Du genre qu'on n'oublie pas, tu vois ? Et je ne dis pas ça pour te rendre jaloux.

— Je sais.

— Je crois qu'il t'aurait plu en plus, mais pas parce qu'il était beau. C'était le genre de beauté qu'on admire sans fantasmer, tu vois ?

— Le genre chef d'œuvre de musée qu'on n'imagine même pas approcher ?

— C'est ça. Une beauté qui se remarque forcément, mais qui s'admire de loin. Catégorie Louvres et pas rayon déco ikea.

La sixième grue - [3 Shots - BTS] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant