Histoire 1 - 5 sens

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ATTENTION ! IL NE S'AGIT PAS D'UNE HISTOIRE TOUT PUBLIC ! SI VOUS N'AIMEZ PAS TOUT CE QUI EST GORE, ALLEZ LIRE UNE AUTRE HISTOIRE.

La lumière s'allume. Une lumière blanche qui fait apparaître la poussière, accrochée d'un fil au plafond éclairait en un faisceau une zone partielle de la pièce. Mes bras sont attachés à une chaise, je n'arrive même plus à bouger mes doigts engourdis. J'entrouvre les yeux puis la lumière m'éblouit. Une silhouette humaine me fixe droit dans les yeux, je ne vois que ses yeux verts transperçant. Aucune émotion au fond de sa pupille ne me permet de savoir ce que cette personne désire de moi. J'entends un claquement, mon troisième sens s'éveille. Un fouet percute mes jambes nues. Une marque rouge y apparaît et mes cordes vocales vibrent pour pousser un cri de douleur strident. Les coups continuent et arrachent ma peau petit à petit, quelques gouttes de sang coulent de mes jambes et tombent sur le sol.
Mon bourreau ne semble pas se lasser de la douleur que je fais remarquer. La douleur traverse tout mon corps comme une broche me transperçant de part en part. L'odeur du sang me repousse, elle me fait peur. L'homme m'attrape la mâchoire, m'ouvre la bouche et y glisse un doigt. Un goût âcre me fait déglutir.
Puis il retire son index et y glisse un objet que je n'arrive pas à identifier. Cette fois ci un goût métallique me parvient. Je sens que l'objet se trouve au dessus et au dessous de ma langue puis une énorme douleur envahit l'entièreté de ma chair. Ma langue tombe au sol et ma bouche s'emplit de sang que je crache en hurlant, me voilà dénué de paroles. Ma vision se brouille. Je sens les larmes couler le long de mes joues. Je continue à cracher du sang mais mon bourreau me redresse la tête. Il me fixe toujours mais cette fois, une envie macabre et désorientante transperce ma rétine et paralyse mes neurones. Il me dit avec une voix glaçante et déraillée :

" Ils ont l'air bon... ont-ils le même gout que leur couleur ? J'ai toujours aimé la pistache. "

Je comprends qu'il veut parler de mes yeux. Il y approche une cuillère et la plante dans mon orbite. À nouveau je hurle de douleur. Je sens la cuillère se faufiler derrière mon oeil. Puis je deviens borgne. Mon unique oeil se ferme. Je n'ose plus le regarder. Comment en suis-je arrivé là ? Ma tête me fait mal mon cerveau se fait arracher. La douleur n'est plus descriptible. Je ne sens plus la douleur, je ne sens plus rien. Je rouvre l'oeil et voit mon propre oeil exploser entre les dents de la silhouette. La souffrance me fait m'évanouir. Elle appelle la faucheuse. Je la fixe droit dans les yeux. Je lui supplie de m'emporter avec elle mais elle refuse. Un choc dans ma poitrine me fait me réveiller. Il ne veut pas me laisser partir il ne m'a pas fait assez souffrir. Il me frappe encore et encore et encore et encore et encore. Mon corps n'est plus que terreur, mon corps n'est plus que souffrance et destruction. La mort me guette mais ne sort pas de sa cachette. Je veux pourtant qu'elle me chasse. On me coupe les doigts. Je ne sens rien, ce n'est rien. Mon sang ne fait que couler. L'homme me regarde à nouveau en souriant cette fois.

" Tu n'es rien. Tu vas mourir. Et qui va se rappeler de toi ? Je ne te tue pas. Tout le monde t'as oublié. Je te fais revivre car tu es filmé. Tout le monde s'intéresse à toi, le direct est paniqué. Tu vois ? Ils ne te regardent qu'après ta mort. Ils ne te regardent que si tu meurs. Personne ne te veux. Tu ne vas quand même pas rester ? Regarde comme ce monde est ignoble, regardez comme vous êtes ignobles, regardez comme je suis ignoble. Regardez je suis comme vous. Un mec comme vous qui s'énerve face aux problèmes de la société. Je suis comme vous à m'intéresser au climat, à la planète. Je suis comme vous, j'utilise les réseaux, je suis allé à l'école, je suis vivant, je me bats pour mes convictions. Je suis comme vous. Mais moi personne ne me regarde, personne ne vous regarde. "

Il me passa une aiguille dans l'oreille et me perça le tympan, mes sens allaient disparaître aussi vite qu'ils s'étaient réveillés. Je ne peux pas dire que je sens encore la moindre odeur. La douleur est si forte...

Baguette

Recueil d'histoires - horreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant