Ce matin-là, je me réveillais en sursaut après un horrible cauchemar que je faisais toutes les nuits mais que je n'arrivai jamais à me rappeler en me réveillant. Je savais que c'était toujours le même car il me semblait chaque fois plus familier que la nuit d'avant. J'avais des sueurs froides me coulant le long du dos et de gros paquets de cheveux bien emmêlés sur la tête. Je m'appuyais sur les coudes, toujours allongée sur le dos et repris mes esprits. J'observais autour de moi et quelque chose me perturba. Je ne savais pas quoi exactement mais quelque chose n'allait pas. J'étais bien dans mon lit, je reconnaissais le plafond de ma chambre et mes draps de lit. Tout était censé être normal. Je ne comprenais absolument pas ce qui se passait. En m'asseyant sur mon matelas moelleux je regardais ce qui m'entourait à la recherche d'un truc, aussi minime soit-il, qui était différent de d'habitude pour que je puisse mieux comprendre ce qui se passait. Ma coiffeuse était bien rangée et en face de moi, je pouvais donc voir mes petits yeux encore gonflés de sommeil, soulignés de gros cernes bleu-violet. Sur le mur à la gauche de ma coiffeuse étaient accrochés mes tableaux représentant des arbres, que je ne savais plus quand j'avais achetés, ni pourquoi. Ces derniers se trouvaient à la droite d'une petite fenêtre contre laquelle mon lit était collé. La porte sombre se situait à ma droite, en plein milieu du mur ce qui ne m'arrengait presque jamais. Les murs l'entourant étaient d'une peinture brun sombre et faisais paraître ma chambre, qui était petite de base, encore plus petite. L'achat de cet appartement était très flou dans ma mémoire car je l'avais acheté quand j'avais 18 ans, suite à une mal-entente avec mes parents. Tout était donc bien à sa place. Je secouais frénétiquement la tête me disant que c'était juste que j'étais fatiguée, comme toujours.
Je sortis de ma chambre avec l'espoir qu'un bon verre d'eau bien fraîche m'enlèverai cette sensation bizarre qui persistait dans ma poitrine. Je me retrouvais dans la pièce principale dès que je fus sortie de ma chambre. Un petit fauteuil se dressait en face de moi et à sa gauche la petite kitchenette ouverte sur le salon. À l'instant ou j'avais ouvert la porte de ma chambre, la sensation d'inhabituel m'avait encore plus serré la poitrine. Je frissonnais. Tout à coup, ma tête se mit à tourner désagréablement. Je me précipitais tant bien que mal vers le plan de travail de la cuisine et m'y agrippais de toutes les forces qui me restaient. Le marbre était froid sous la pression de mes doigts et des mes avants-bras sur lesquels je comptais pour me soutenir. Mes jambes s'étaient transformées en coton tout mou, et mes bras tremblaient tellement je devais y mettre de force pour me porter. Mes yeux se fermaient tout seuls et de grosses gouttes de sueur perlaient à mon front. C'est à se moment là qu'une ombre passa près de moi. Le tissu souple me frôla l'épaule et je sursautais. Mon cerveau devait surement encore me jouer des tours car c'était impossible que quelqu'un ait penétré dans mon appartement. Mise à part la femme de ménage à qui j'avais confié mes clefs en toute sécurité, personne ne possédait un doublon.
Je n'en pouvais plus de tenir dans cette position. Ma tête tournait un peu moins qu'avant mais c'était encore insupportable. Je sentais toujours la présence derrière moi. J'avais envie de me retourner mais mon corps n'en était pas capable. Je finis par m'écrouler sur mon carrelage, se qui résonna dans ma tête et empira mon cas. Désormais, je n'arrivais plus ouvrir les yeux ni faire quoi que ce soit d'autre. Je ne savais vraiment plus quoi faire. Pour tout arranger, l'intrus se rapprocha de moi et je crus entendre qu'elle parlait. Le son était inaudible. Comme si j'étais sous l'eau, le bruit était indistinct et assourdit.
Je ne saurais dire combien de temps j'étais restée allongée sur le sol, une heure peut-être, ou un jour. L'espèce d'emprise sur moi venait de se relâcher. Comme si je sortais de l'eau. Je me remémorais les derniers événements et essayai de trouver une hypothèse probable mais j'avais de la peine. Tout cela me semblais si lointain, flou, comme si ça s'était évaporé comme de l'eau bouillante. Allongée par terre, joue contre le sol, je me relevai rapidement et époussetais mes habits désormais tout poussiéreux. Je me retournais et me retrouvais face à... Moi. Je me figeais sur place. Est-ce que j'étais en train de rêver ? J'en avais vraiment pas l'impression. Quand je rêvais tout était toujours flou alors que là, mon visage me fixant était très, voir trop, net. Je ne me voyais pas au travers d'un miroir et pourtant, c'était bien mon clone en face de moi. Pour la deuxième fois de la journée, je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. C'était vraiment très bizarre. Je levais ma main comme si je voulais faire coucou avec et l'inconnue qui était moi fit exactement la même chose sans aucun retard par rapport à mon geste. La main retomba le long de son corps, et du mien en même temps. Son regard fixé dans mes yeux était rempli d'incompréhension. Il cherchait une raison qu'il n'arrivait pas trouver. Après une longue hésitation, je m'approchais de cette personne qui se trouvait juste là, à quelques mètres de moi. Comme elle fit exactement pareil, nous nous rapprochâmes à vive allure et en moins de 15 secondes l'inconnue se retrouva à quelques centimètres de moi. Mon cerveau cherchait en permanence une explication concrète à ce qu'il était en train de se passer, mais mes membres en avaient décidé autrement. Mes mains montèrent à la hauteur de son cou, l'empoignant de toutes ses forces. Tout à coup, j'avais une soif de vangeance démesurée pour cette... euh... chose, qui pourtant ne m'avait rien fait. C'était d'ailleurs moi cette chose. Sous mes mains crispées, je sentais la chaleur du sang bouillonnant dans ses veines. Je réalisais à peine la portée de mon geste. De une, j'étais en train d'étrangler une personne qui ne m'avait rien fait, et de deux, cette personne se trouvait être un clone de moi, qui ressentais exactement la même chose que moi et qui partageait mes pensées, faits et gestes. Cette situation me semblait familière... Je réfléchis quelques secondes qui me parurent une éternité, mes doigts enroulés autour du cou de mon clone.
Tout cela me perturbait. Je n'y comprenais absolument rien. Pour commencer, pourquoi avais-je l'impression de connaître par coeur toute cette situation ? Comme ce faisait-il que mon clone se trouvait chez moi ? Mais avant, est-ce que les clones existaient vraiment malgré que j'avais l'impression que c'était réel ? Pourquoi étais-je en train de l'étrangler ? Est-ce que finalement tout ça n'était juste qu'un rêve depuis le début ? Ou bien peut-être que j'imaginais juste toutes ces choses dont j'avais toujours eu peur ? Mon corps trembla de haut en bas et mes doigts relâchèrent la pression. J'étais à bout de souffle et mon coeur battait à tout rompre. Nos respirations se mêlaient et mon corps était toujours parcouru de frissons.
« Tu ne rêves pas. » Ces mots sortirent de ma bouche exactement au moment où je vis la bouche du "moi" s'ouvrir et dire pareil. « Ce n'est pas un rêve pour toi, mais pour moi si. » Cette fois, ce n'était plus moi qui parlait. la personne en face de moi avait réussi à se dissocier de moi. à présent nous étions deux personnes plus distinctes. C'était un bon début mais je ne comprenais toujours pas où elle voulait en venir. Heureusement, elle continua : « C'est très compliqué. Pour commencer, est-ce que tu te souviens quand tu t'es réveillée tout à l'heure après un horrible cauchemar ? Oui ? Bien, donc dans ce cauchemar, c'était moi. à présent je suis en train de vivre ce "rêve" comme toi avant. Le cauchemar est croisé à la réalité. Tu es la réalité et moi ton imaginaire dans ton rêve même si à présent tu es totalement éveillée. Quand tu avais l'impression que tu étais possédée, c'est juste que j'étais en train de me détacher de toi... »
Wow ! Comment dire que je ne m'attendais pas du tout à ça ? Je m'assis par terre et mon clone resta debout. En quelque sorte, ça me rassurait un peu. Cela signifiait qu'on n'allait plus faire exactement la même chose encore une fois. Je comprenais mieux pourquoi j'avais eu cette sensation bizarre au début et qu'elle s'est transformée en quelque chose que j'avais l'impression de connaitre par coeur inconsciamment. Mon estomac était encore noué et mes paumes étaient posées à plat contre le carrelage froid de ma cuisine. Je fermais mes yeux quelques instants. Il fallait que je me ressaisisse. Maintenant que je comprenais ce qu'il se passait, je pouvais remettre mes idées en place. J'étais donc en train de vivre le cauchemar que je faisait chaque nuit ? C'était invraisemblable ! Et en plus j'étais bien réveillée ! Malgré tout, j'étais tout de même prête à voir la réalité en face alors je rouvrais mes yeux. Mais mon clone avait disparu. Est-ce le moment où je m'étais réveillée quelques heures plus tôt, alors elle n'était plus dans le rêve et avait donc disparu ? Je ne le saurais jamais. Le souvenir de la personne devant moi était encore tout frais mais plus le temps avait passé, plus je m'étais demandée si je n'avais pas pu tout inventer.
Fin.
***
Désolée, mon chapitre est très long mais je n'arrivais pas à moins écrire. J'espère qu'il vous a quand même plu ! Bonne suite !
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Recueil d'histoires - horreur
DiversosCe livre est un recueil d'histoires d'horreur. Chacun a choisi d'écrire selon ses envies et nous ne nous sommes pas imposés un thème d'horreur particulier. Bonne lecture !