Prologue

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Niswa

J'étais extrêmement jeune lorsque j'ai rencontré Hope. Bien que cela fasse des années que nous nous connaissons, il m'intrigue toujours autant. Il a l'air si mature pour l'image qu'il se donne et pourtant... il a cette fragilité et ce cœur pur d'un enfant qui n'aurait pas eu le temps de s'épanouir comme il se doit. Honnêtement, je ne pourrais dire quel âge il a exactement: physiquement, il a le corps d'un jeune homme de 16 ans. Mentalement, on pourrait croire qu'il a des milliers d'années d'expérience. Après tout, c'est un esprit de compassion, alors j'imagine que je ne suis probablement pas la première personne à bénéficier de ses services et de ses petites attentions qu'il me porte. Il a l'air de sortir tout droit de l'époque de la renaissance dans son accoutrement aux styles médiévaux et sa manière qu'il a parfois de formuler ses phrases ainsi que les expressions qu'il utilisent.

Bref, j'allais sur mes 10 ans à cette époque et disons que je n'étais pas une personne des plus sociables. Enfant unique et orpheline, j'avais vieilli avec une enchanteresse du nom d'Invidia. C'est de là que j'ai acquis mes dons en liens avec la nature ainsi que quelques atouts qui peuvent m'être utiles tel que de communiquer par télépathie ou de littéralement me liquéfier. Ma tutrice a été des plus surprises lorsqu'elle a découvert que j'étais une des dernières magiciennes de cristal. Je crée celui-ci à partir de carbone, donc aussi bien dire à peu près n'importe où, n'importe quand. Cette matière plus solide que du diamant ne peut être détruite que par une autre créature comme moi. Elle m'est pratique pour énormément de choses dans mon quotidien, tel que de me fabriquer un escalier sur mesure pour atteindre un flacon sur l'étagère d'alchimie où sont rangées herbes et plantes séchées que j'use dans mes potions ou encore pour m'isoler complètement car elle coupe tout contact extérieur. Il devient alors impossible de localiser, d'entendre ou de voir n'importe quoi emprisonné entre ces murs.

J'étais seule, comme à mon habitude à cette heure, et je m'amusais près d'un étang où nageaient des petits poissons. J'ai toujours adoré les animaux sous toutes leurs formes. Bref, revenons à l'essentiel. J'observais les ovipares marins lorsque sans prévenir...

- Tiens, je ne croyais pas trouver quelqu'un ici.

Je m'étais retournée en le temps de le dire et la présence derrière moi était des plus magnifiques. J'oserais même dire que c'était un ange. Ses cheveux blonds coupés un peu au carré flattaient les lignes de sa mâchoire et un grand chapeau qui avait visiblement beaucoup de vécu dissimulait presque la totalité de son visage. Les habits qu'il portait étaient des plus simples et avaient été nombreusement raccomodés.

 Les habits qu'il portait étaient des plus simples et avaient été nombreusement raccomodés

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Au début, je l'avais pris pour le fils d'un fermier. N'y portant pas plus attention, je m'étais contentée de lui tourner le dos et de reprendre mon activité.

Il s'était déplacé en un battement de cils, si bien que je croyais avoir rêvé. Ce n'était pas humain de bouger comme ça.

- Qui es-tu ? avait-il continué sans gêne.

Méfiante, je m'étais éloignée de lui et avais fais le tour du bassin, histoire de mettre le plus de distance possible entre nous. Encore une fois, il m'avait rejoint juste en face de moi, lévitant au-dessus de l'eau comme si c'était ce qu'il y avait de plus naturel.

- Moi, c'est Hope.

Je lui avais à peine jeté un regard que je l'avais contourné à nouveau, l'ignorant presque.

- Vis-tu près d'ici ? Il me semble ne jamais t'avoir vu.

La première chose que je lui dis fut:

- Techniquement, c'est toi qui est chez moi.

Il avait relevé la tête subitement à mes paroles et je pu enfin croiser son regard. Bleu comme le ciel au-dessus de nous. Comme la mer que je rêvais tant de voir un jour par moi-même. Ceux-ci brillaient d'une lueur intérieure que je ne saurais décrire aujourd'hui. Ils ont toujours eu cette once de mystère.

- Vraiment ? C'est génial ! Cela veut dire que nous habitons au même endroit !

Au lieu de me rassurer, ce commentaire m'avait encore plus mise sur mes gardes. C'était impossible. L'enchanteresse n'avait pas d'enfant. C'était la raison pour laquelle elle m'avait adopté.

Lorsque j'avais croisé son regard de nouveau, je suis restée bouche-bée une seconde. Dans son expression était dissimulée de l'empathie à l'état brut. Mal à l'aise, j'avais lancé:

- Niswa.
- Quoi ?
- Je m'appelle Niswa.

Un peu plus et j'avais l'impression qu'il venait de poser sa main sur mon épaule. Cette présence avait le don de me calmer et de me plonger dans un état de transe, un peu comme si j'étais temporairement en paix avec l'univers entier.

- Indril ?

J'avais pivoté sur mes talons aussi vite que possible en entendant le surnom que me donnait ma maîtresse.

- Je suis ici, Invidia.
- Que fais-tu toute seule ? me demandait-elle en venant se poster à mes côtés.
- Je ne suis pas seule, je parle avec H-...

J'avais beau regarder partout autour de moi... il avait disparu.

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Peu de temps après ma rencontre avec cet être ressemblant à un ange, j'avais également fait la connaissance d'un personnage qui était complètement son contraire. Il était aussi gentil, mais ses tendances, sa manière d'agir et ses paroles étaient d'une nature un peu plus brutale. Il était aussi protecteur à mon égard, prêt à me venger même, s'il aurait fallut. Il s'appelait Zagi. Aussi étrange que cela soit, il avait une courte chevelure d'un rose néon zébrée de mèches or. Ses yeux d'un jaune éclatant faisaient ressortir les teintes sombres de l'armure en cuir qu'il portait. Malgré son allure plutôt inhabituelle, il dégageait une énergie vibrante d'action. Il aurait pu paraître intimidant pour certains.

Ma rencontre avec celui-ci n'avair rien de spécial: j'allais tomber du haut d'un balcon et il m'avait rattrapé avant que je ne percute violement le sol

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Ma rencontre avec celui-ci n'avair rien de spécial: j'allais tomber du haut d'un balcon et il m'avait rattrapé avant que je ne percute violement le sol. Aussi bien dire que je lui dois la vie.

Je n'ai jamais parlé d'eux à quique ce soit. Je me demande même si je ne suis pas la seule à les voir et si ils savent eux-mêmes entre eux s'ils existent.

Maintenant que vous savez tout cela, je peux retourner au présent et vous racontez mon histoire.

L'ange et le démonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant