Prologue

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Amael

J'entre dans le disquaire accompagné de Josh, mon pote depuis que j'ai 17 ans. On se promène dans la boutique, regardant les vinyles, les chanteurs et toute autre sorte de babiole concernant la musique. Après y avoir passé plus de deux heures, blablatent sur nos artistes préférés, on finit par s'asseoir à une table et nous dégustons un café.

-Alors comment est-ce que tu te sens? Je sais que ce n'est pas une journée facile pour toi. Me dit Josh.

-Elle se passe super bien ! Si tu savais ! Dis-je avec une voix ironique. C'est la pire journée de ma vie, comme tu le sais, j'imagine.

Il a rapidement perçu la faiblesse qui s'émanait de mes yeux. Oui, journée difficile. Alors qu'il fait beau, que les oiseaux chante aux éclats, je souhaite que cette journée soit banni du calendrier.

-Amael.. Ça fait déjà 1 ans que tu n'es plus avec lui. Je sais que je ne suis pas censé te dire ça, mais passe à autre chose. Ouvre tes foutu chakra bordel !

Pour lui, 1 ans c'est rien. Mais il ne sait pas à quel point cette relation m'a marquée au fer rouge. Elle est encré dans ma peau et dans mon existence au complet, sans elle, je ne serai pas celle que je suis aujourd'hui.

-Comment je suis censé passer à autre chose? Tout me ramène à lui. Comme ce matin! Je suis allé me chercher un café et il y avait un couple tout mignon qui fêtaient leur 5ème anniversaire de couple. Comme moi, aujourd'hui, ça aurait fait 5 ans putain. 5 ans.

Il y a 5 ans de cela, je n'aurai jamais cru rencontrer l'amour. En tout cas, pas cet amour là. Un amour plus violent que charnel. Rencontre banal qui change une vie, comme on dit. Liam est rentré dans ma vie au moment oú il est rentré dans le même cours que moi. Au début, je le trouvais beau, foutrement beau. Plus tard, j'ai compris qu'il jouait avec le groupe de football de l'école, donc qu'il était hors de ma porté, en bref, impossible à avoir. Pourtant, il se montrait très amical et gentil avec moi, même si je n'étais pas du tout dans son cercle de popularité. Ça fait cliché, non? Au fond, toute les amours ont un début cliché, jusqu'à temps qu'elles ont une tournure un peu plus dramatique. Cette partie là, si j'avais pu la refuser, je l'aurai fait avec plaisir. Mais le mal était fait, moi, adolescente, l'innocence même, j'étais tomber follement amoureuse de lui. Les inconvénients sont venu ensuite, comportement étrange et mini mensonge. J'étais incapable de ne pas lui pardonner. Lentement, discrètement, il devenait plus distant et je me sentais un peu plus comme une tâche à ses côtés. Pourtant, chaque soir, il s'empressait de me dire à quel point il m'aimait et que personne ne prendrait ma place. Notre amour était plus que puissant, il était destructeur et nous avions malgré tout décidé de venir habiter ensemble. Il me disait que c'était une bonne idée, que nous allions être ensemble plus souvent. Au final, c'était faux. Il n'était pas là la moitié du temps et quand il l'était, c'était pour profiter de la télévision que j'avais payé grâce à l'argent de ma famille. Je commençais à lentement comprendre qu'il profitait en fait de mon argent, qu'il aimait plus mon argent que moi-même. J'étais son portefeuille humain. Mais innocente que j'étais, je ne voulais pas me l'avouer.

Et puis c'est arrivé.

Je suis rentrée chez nous. Vêtements sur le sol, musique à caractère sexuel, chandelle, parfum. Et les gémissements. Les putains de gémissements. Ils entraient dans mes oreilles telles des bombes me tuant petit à petit. Mais non, c'était impossible que ça soit cela.

Naive.

J'avais ouvert la porte de notre chambre et les voilà. Ils étaient tous nues, vivant leur meilleur jour ! Et au bout de la salle, moi, j'étais au bord des larmes. Mon visage était devenu tout chaud, je n'en pouvais plus. J'étais troublée par ce qu'il se passait devant mes yeux. Je commençais à avoir de la misère à respirer et mes larmes devenaient de plus en plus grosses, cela me rendait carrément aveugle. Les sons autour de moi se stoppèrent. Il n'y avait que moi qui empêchait le sombre silence qui encombrait l'appartement. J'essuyais mes yeux de mes mains. Ce qui était devant mes yeux était complètement différent. Ils étaient recouverts d'une couverture et ils me fixaient d'un air traumatisé. Lorsque je regardais Liam dans les yeux, il quittait mon regard, ne savant pas quoi dire. Il éclaircit sa gorge et finit par dire:

-Putain, tu travailles pas aujourd'hui?

Je voyais sa compagnes qui essayait de ne pas rire à ce qu'il venait de dire. J'avais envie de lui foutre mon poing au visage, mais je ne pouvais pas bouger face à cette trahison. Mais stupide comme j'étais, je l'ai pardonné. Suite à cet évènement, il était devenu de plus en plus violent et distant lorsque j'essayais d'engager une conversation à propos de cette femme. Sa violence dépassaît ma limite, j'ai du prendre mes bagages et quitter son monde.

- Je sais que ça peut être dur à vivre, mais faut que tu passes à la suite Amael. Tu vas finir par être plus que déprimée..

-Je sais.. mais c'est vraiment dur de passer à autre chose, j'ai été quand même 5 ans avec lui.. c'est pas rien. Faut que tu comprennes ça..

Josh est un jeune homme vraiment agréable à vivre, c'est surement pour ça que c'est mon meilleur ami. Mais des fois, il manque tellement d'empathie, c'est pas possible. En même temps, je ne peux pas le blâmer il n'a jamais été en couple pendant une si longue période. Il ne peut pas comprendre ce que je vis en ce moment. Ce mec est toujours sur Tinder, il change littéralement de partenaire chaque mois. C'est également pour ça qu'il ne vas jamais comprendre ce que je vis. Je ne peux pas lui en vouloir. Au moins, il a toujours été là pour moi. Depuis, qu'on s'est rencontré dans cette fameuse cantine. Je n'avais que 6 ans et il était mon seul ami. Toujours là à mes côtés, avec lui je voyais le meilleur de moi-même. Si j'avais un enfant, Josh aurait été mon premier candidat. Je voulais être aussi là pour lui. C'est à ce moment qu'il m'a confié être homosexuel et qu'il n'osait pas sortir du placard. Mais moi aussi je lui est fait voir le meilleur de lui-même. Aujourd'hui, il est un homme fier d'être qui il est. C'est un vrai boute-en-train.

Âme seule Où les histoires vivent. Découvrez maintenant